Oh, tiens, un papillon ! — Et maintenant, escaladons ce sequoia sans les mains. [Kelyn]
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Adam Evershade


Adam Evershade

Sibyllin
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MessageSujet: Oh, tiens, un papillon ! — Et maintenant, escaladons ce sequoia sans les mains. [Kelyn]   Oh, tiens, un papillon ! — Et maintenant, escaladons ce sequoia sans les mains. [Kelyn] Icon_minitimeMar 20 Déc - 21:05

C’était une belle journée de dimanche et le soleil comblait de ses rayons Mystic Hall ; les jeunes gens allaient au parc d’attractions, prendre une glace à la terrasse du café, s’étendre dans le parc, se baigner au lac, batifoler avec leurs compagnes et compagnons ; bref, c’était une journée parfaite pour un rude entraînement dans l’hostile forêt d’argile.

Ce n’était pas qu’Adam fût entièrement insensible aux gazouillis des oiseaux, au chatoiement des papillons, au chant clair et riant des eaux vives, mais enfin, il n’avait personne avec qui partager tout cela, aucun homme dans sa vie pour siroter romantiquement un diabolo menthe en regardant les gens passer ou aller voir le dernier film à la mode au cinéma. Donc, en l’absence d’une vie personnelle épanouissante, il se repliait sur ses obligations.

Comme tout altruisme n’était pas perdu en lui, il avait décidé de faire profiter de ses charmantes et dominicales distractions sa jeune recrue favorite et, la veille, il avait envoyé un message à Kelyn, pour qu’elle le retrouvât à un endroit précis à l’intérieur de la Forêt d’Argile, avec pour toute indication de parcours les coordonnées du lieu, au milieu de nulle part, de sorte qu’arriver au point de rendez-vous constituait déjà, en soi, un petit défi.

Mais le Sibyllin avait entièrement confiance en les capacités de la jeune femme. C’était justement pour ses remarquables qualités qu’il s’était pris d’affection pour elle, une affection certes un peu rude et parfois bourrue, mais toujours sincère et véritable : il ne l’avait jamais laissée tomber, ne le ferait probablement jamais et aspirait à lui transmettre tout son savoir et son expérience.

Du reste, véritablement, une excursion dans la Forêt d’Argile constituait à ses yeux une agréable manière de passer la journée. N’était-ce pas un décor naturel resplendissant, riche en découvertes et qui devait susciter l’intérêt de toute personne normalement constituée ? Se promener entre ces arbres centenaires, n’était-ce pas une activité autrement plus épanouissante que d’observer les péripéties surfaites de Brad Pitt ?

Ce fut donc dans cette heureuse perspective qu’il prépara son sac. Eau. Rations de survie. Premier revolver. Premier couteau. Deuxième revolver. Deuxième couteau. Kit de premiers secours. Corde. Troisième couteau. Lunettes de vision nocturne. Troisième revolver. Lacets de rechange. Trousse de couture. Tranquillisants. Bref, le strict nécessaire pour un pique-nique sylvestre réussi.

Adam jeta nonchalamment le sac à dos d’un poids considérable sur ses épaules et partit d’un pas vif vers la forêt. Près d’une heure plus tard, il arrivait au point de rendez-vous, sorte d’éclaircie herbeuse dans la densité des bois, un ou deux kilomètres à l’intérieur de la forêt, au sud d’un petit cours d’eau. Il n’y avait aucun sentier qui y menât à proprement parler.

Le Sibyllin s’assit sur une souche d’arbre après avoir déposé son sac à côté de lui et, les sens aux aguets, commença à attendre. Le charme des lieux n’en laissait pas de faire forte impression sur lui ; il trouvait dans cette forêt le calme et le repos qui manquaient nécessairement à la vie d’un Sibyllin et, en quelque sorte, l’immuabilité de la végétation, sa diversité pourtant, lui permettaient de remettre en perspective l’agitation de sa vie quotidienne.

Bien sûr, il y avait un intérêt stratégique à cet entraînement. La Forêt offrait un abri idéal aux groupes de rebelles et il lui paraissait essentiel pour tout Sibyllin qui se respectât de la connaître dans ses grandes lignes, si ce n’était dans ses détails, de savoir s’y orienter, s’y déplacer silencieusement, composer avec un environnement pour le moins inhabituel.

Il espérait simplement que Kelyn partagerait ces impressions, sans quoi elle passerait une journée très, très fatigante — et boueuse — et pleine d’épines.
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