TEXTE DE LA DESCRIPTION

→ Localisation de la Marque : En haut du front, à gauche, généralement plus ou moins cachée par une mèche de cheveux.

Il y a des gens faciles à décrire. Qui sont presque des caricatures. Il y en a d’autre plus difficiles à se représenter. Mais Piotr fait partie de la première catégorie. On ne peut pas le nier. Il est ce type maigrichon, pâle et brun, au visage fin, aux traits tirés, aux yeux soulignés par des cernes, au cou maigre et aux pommettes saillantes. Comme beaucoup de Russes, et même de slaves en général, Piotr a en effet les pommettes saillantes, qui s’accordent bien avec le reste de son physique filiforme, pointu et anguleux. Plus carticatural, c'est difficile à faire. Notre Russe n'est pas beau, même si son apparence pourrait (je dis bien pourrait) avoir de quoi fasciner certains, mais pas vraiment dans le sens d'admiration, plutôt de frayeur. En effet, quand un grand fil de fer à l'air antipathique vous tombe dessus au coin d'un couloir, ça n'a rien de très réjouissant.
Bon, ça ce n'était que des impressions très générales. Rentrons un peu dans les détails, ça permettra à tout le monde de mieux se figurer à quoi ressemble Poisson Séché.
Tout d'abord, comme je l'ai déjà dit, c'est quelqu'un de très grand et de très maigre. On pourrait même croire qu'il est anorexique : soixante-cinq kilogrammes ça ne fait pas beaucoup pour quelqu'un qui mesure plus d'un mètre quatre-vingt dix, surtout si c'est un homme. Ses membres sont à la mesure du reste de son corps : longs, fins, et filiformes. Si on le déshabille (ce qui n'est pas tellement excitant, entre nous, sauf si vous êtes un peu bizarre, mais vous avez le droit, d'ailleurs, qu'est-ce que la normalité ? /VLAN/) on peut remarquer que la plupart de ses os saillent, des omoplates aux chevilles en passant par les os du bassin, les rotules, les côtes, les clavicules, les omoplates et j'en passe. En cela, cependant, il pourrait faire un excellent sujet pour une étude anatomique. Ses cheveux naturellement d'un noir aile-de-corbeau lui tombent en fines mèches jusqu'au milieu du cou. Oui, car en plus du reste, il a les cheveux fins. Je sais, c'est triste.
Son visage est très, très fin, il possède un nez osseux, fin, et pointu au bout, un peu aquilin, entouré par des yeux d'un gris très foncé tirant sur le bleu marine, surmontés par des sourcils ni fins ni épais, et soulignés par des cernes marqués. Ses lèvre sont fines et boudeuses, et son menton imberbe, son cou rachitique, et ses épaules d'une largeur normale.
Au niveau du style vestimentaire, rien de bien original : sous sa cape, il porte toujours ou presque un pantalon droit ou un peu étroit de couleur foncée, de préférence noir, gris ou bleu marine, des chaussures foncées, et en haut une chemise blanche, noire, grise ou bleu marine, ou un T-shirt d'une de ces couleurs, parfois déchiré (il en a pléthor, avec à chaque fois une petit variation : un trou, un accro, un motif, un logo, etc.), ou, s'il fait froid, un sweat ou un pull en plus, toujours dans cette gamme de couleurs plutôt ternes.

« J’ai si souvent descendu cette colline avec toi… »

J'ai grandi en Russie, dans un village aux environs de Saint-Pétersbourg, près du lac Lagoda. Pas si loin de la frontière avec la Finlande. Mes parents n'était pas agriculteurs, mais cela ne les empêchait pas d'avoir une maison plutôt grande avec jardin, ma mère, étant malade, ne pouvait en effet pas vivre en ville, ou plutôt, disons qu'il valait mieux, pour elle, éviter. Ma mère était quelqu'un de mince, très mince, anémique, à la peau diaphane. Mon père était pâle lui aussi, mais plus robuste, beaucoup plus. Un véritable bloc de pierre blanche. J'ai hérité mes cheveux noirs jais de ma mère, donc l'obscurité de la chevelure faisait encore ressortir le teint livide. J'ai aussi hérité de son teint. J'ai reçu, en revanche, les yeux de mon père : d'un gris-bleu foncé, changeant. C'était ses yeux qui rendaient le visage dur de mon père vivant.