Flashback. || [Quand Jude rencontre James ♥]

**Jude S. Hawkins** **Oublié**

There's no other love like the love for a brother. There's no other love like the love from a brother.

Terri Guillemets

John est fatigué. John n'en peux plus. John ne comprend plus rien.
- Jude Scott Hawkins ? lui demande-t-on.
John ne sait même plus où il est, il est fatigué, si fatigué. Il trouve quand même la force d'ouvrir la bouche pour marmonner « Moi c'est John ». Il lève les yeux vers les inconnus face à lui. Un homme, grand, impassible, vêtu de noir, un couple calme, les yeux rivés sur lui. Bordel, mais où est-il ? Il regarde à travers la fenêtre du bureau : un arbre. Un arbre ? John doit l'admettre, il n'est pas chez lui.
- Jude, nous devons t'expliquer la raison de ta venue ici.
John veut dormir, il n'en a rien à foutre d'où il est, il veut dormir. Ces gens... Ces gens il s'en fout. Il est juste crevé. Le flot de parole de la seule femme dans la pièce lui parvient comme un chant aux oreilles. Il n'en comprend pas le sens, il n'a pas envie d'en comprendre le sens. Il y a environ une heure selon lui, il était tranquillement entrain de se shooter, il ne sait plus où d'ailleurs. Et puis, il se souvient vaguement d'un homme en noir, qui l'a regardé, presque avec dégoût, qui l'a attrapé par le bras, et qui s'est mis à marcher d'un pas vif. John avait tenté de se débattre, avait frappé l'homme au visage, lui avait mordu le bras puis, plus rien. Il avait du dormir. La femme face à lui continue de parler, et soudain une phrase lui parvient aux oreilles :
- Un manoir, d'où on ne peut malheureusement pas sortir.
Ces quelques mots lui font comme un électrochoc, il se lève, soudain énervé et hurle « Pardon ? ». L'effet de la drogue qu'il a pris un peu plus tôt sont donc en train de se dissiper. John est en colère, il ne sait pas exactement pourquoi, mais il n'a qu'une envie : casser quelque chose. Et la petite lampe, sur la gauche du bureau ancien, fera l'affaire. Le jeune homme, tente de l’attraper, en vain. Sa vision est floue. Ses mains tremblent. Il s'appuie sur le bureau du couple, il ne fait d'ailleurs plus attention à eux. Il a chaud, il est en nage. Ses jambes flageolantes ont de plus en plus de mal à soutenir son poids. Mais, décidé, il ne retournera pas s'asseoir. S'il fait ça, il montrera aux trois adultes dans la salle qu'il s'avoue vaincu. Mais John Hawkins ne s'avoue jamais vaincu, il va falloir que ces trois là le sachent ! Il pourrait avoir un couteau sous la gorge, il ne s'avouerait pas vaincu. Et tant pis si son corps est fatigué, qu'il ne le porte plus ! Ses doigts agités arrivent finalement à saisir la lampe. Il se retourne du mieux qu'il peut vers le couple face à lui, un air de triomphe sur le visage. Eux, le fixent, totalement indifférents. John sourit. Il lâche la lampe qui s'écrase sur le sol en un fracas de porcelaine, de verre.

John ouvre les yeux. Il est allongé dans un lit blanc. D'ailleurs tout autour de lui, du sol au plafond, est d'un blanc immaculé. Très bien, il n'est donc pas chez lui. Apercevant un verre d'eau et des cachets posés sur une petite table près du lit, John comprend : il est dans un hosto. Pourtant il se sent un peu mieux, sa descente est enfin terminée. Rapidement, Jude vérifie que tout va bien, qu'il n'a pas d'os cassés, de cheville tordue ou de sang sur le corps. Tout fonctionne. Oh la... Mais qu'est-ce qu'il se passe alors ? D'un geste brusque, il pose ses deux pieds déjà chaussés au sol et se lève. Il quitte l'infirmerie apparemment vide en trombes et parcourt des couloirs sans fin d'un pas vif. De nombreuses questions se bousculent dans son esprit : Où est-il ? Pourquoi ? Que faisait-il dans une infirmerie ? A-t-il dormi ? Longtemps ?
Laissant ses pas le guider à travers cet endroit inconnu, il traverse un long couloir austère, déserté et arrive dans un grand Hall qui au contraire, grouille d'activité. Il regarde autour de lui, tout est immense, démesuré. Bordel mais il est où à la fin ?
Dans un élan de socialisation, il attrape un homme par l'épaule : « Je suis où là ? » Le-dit homme le fixe quelques secondes et lève les yeux au ciel avant de se retourner comme si de rien n'était. Ok. C'est quoi le problème des gens dans ce lieu de fous ? Le prochain qui le regardera avec cet air dédaigneux se prendra un coup de chaussure dans les dents.
Ne sachant ni quoi faire ni où aller, le jeune homme s’assoit par terre ; oui, en plein milieu d'un hall bondé. Obligeant tout le monde à le contourner, il soupire de fatigue, attrape son paquet resté dans sa poche et s'allume une cigarette.

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