Psychique, entrez dans le monde de Mystic Hall, où seuls les détenteurs de la Marque connaissent votre secret. |
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| Hey Guy ! Time is over. [PV Len] | |
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Holly Shepherd Mentaliste
| Sujet: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Mer 28 Déc - 15:03 | |
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"Why would you try to make me friends with them soldiers ? When you know that I've never been familiar with orders When you know that my heart is in a pretty disorder And you should know that in my heart you fill every corner." [On my shoulders – The do] Holly marchait. D'un pas vif, rapide, certes mais elle ne courait pas. Déjà parce qu'elle avait l'impression de passer sa vie entière à se dépêcher. Ensuite parce qu'elle voulait être certaine que Leonard arriverait à la suivre. Elle aurait l'air stupide s'il se perdait entre le point de départ et celui d'arrivée. Elle se retrouverait seule. Et ce n'était pas le but. Des bruits de pas dans son dos, de plus en plus proche. Non. Il ne fallait pas non plus qu'il la rattrape. Pas encore. En soupirant vaguement, un petit sourire aux lèvres, la jeune fille accéléra la cadence. Tourna à l'angle d'un couloir. Dévala les dizaines de marches d'un escalier. Ouvrit la grande porte de l'entrée et s'engouffra à l'extérieur. Là, elle s'arrêta un instant. Les jardins étaient déserts, le soleil se couchait derrière l'horizon. Il faisait froid. Elle n'avait pas pris de manteau et ils étaient en plein mois d'octobre. Sauf qu'il était hors de question de rebrousser chemin, de croiser Leonard et de lui dire quelque chose comme « Oh, tiens, salut ! Tu m'excuses, je vais me chercher une petite veste et je reviens. ». La bonne blague.
Serrant ses bras contre sa poitrine, Holly se remit en marche. Ses chaussures se constellèrent de petites tâches humide tandis qu'elle avançait dans l'herbe trempée, et elle repensa aux pensées qu'elle avait entendu dans les esprits des autres au début de l'après-midi. Ils la détestaient. Tous, tous, tous. D'un certain côté, ça tombait bien, elle aussi les détestait. Oui, elle les haïssait, ces pauvres petits esprits étroits qui ne la comprenaient pas. D'un autre côté, elle sentait qu'à force de temps, elle risquait de terminer éloignée de tous ; perdue dans un océan de solitude. Sombre, sombre, la vie serait affreusement sombre. Terrifiante. C'était à en devenir complètement fou. Comme pour éloigner ces horribles prévisions, la jeune fille expira profondément. Un épais nuage blanc sortit d'entre ses lèvres, tel la fumée d'une machine à vapeur. Baissant les yeux, elle regarda ses mains. Qui avaient désormais viré au rouge brique. Génial. Elle allait crever de froid avant d'avoir pu mettre son plan à exécution.
En tremblotant, l'adolescente avança encore un peu plus vite. Elle était presque arrivée. Presque. L'esprit embrouillé, elle songea au jour où Katie était arrivée chez elle. CHEZ ELLE. Oui, voilà. Sa demi-sœur s'était pointée, comme une fleur. Elle n'avait pas eu son mot à dire. Elle n'en voulait pas, elle, de cette stupide fillette. Elle avait ce regard plein d'espoir, cette façon d'être toujours si adorable, ce don pour arriver à se faire des amis malgré son mauvais caractère. Toutes ces choses que Holly n'avait pas et qui la faisait enrager. Bref. Ce jour-là, avait été un des pires de sa vie. Il y avait eu l'attente d'abord. Les heures, passées sur le canapé du salon avec sa mère, à attendre que son père ramène cette inconnue à la maison. Puis la haine, grandissante, quand la petite fille avait passé l'encadrement de la porte d'entrée et s'était présentée de sa voix fluette. « Je m'appelle Katie. » Leur père avait rétorqué qu'elle s'appelait Kaliyah, mais qu'on pouvait bien la nommer comme bon nous semblerait, avant de s'engouffrer dans la cave pour s'enfiler une ou deux bouteilles de vin. Voilà. Elles n'avaient qu'à se débrouiller. Connard. Meurs. Avec du recul, Holly se rendait compte ô combien sa mère avait été forte dans cette situation. Ou peut-être avait ce été de la faiblesse ? Elle avait encaissé les conséquences des actes de son mari sans broncher, sans même élever la voix une seule fois. Si c'était ce qu'on appelait l'amour, au secours. Holly ne voulait pas de cet amour-là. Une rencontre passionnée mais tragique, ce n'était pas pour elle.
Elle accéléra à nouveau. Ses pas se faisaient de plus en plus vifs, comme si ça pouvait l'empêcher d'avoir froid et chasser les souvenirs. En grommelant légèrement, la jeune fille laissa échapper un commentaire, comme quoi c'était pour ça qu'elle n'aimait pas être seule. Elle était obligée de réfléchir. Et elle détestait réfléchir, puisque ça l'obligeait à se remémorer ce qu'elle préférerait de loin oublier. Ironique, pour une personne capable de lire dans les pensées d'autrui, n'est-ce pas ? Enfin, elle arriva à destination, l'empêchant de s'enfoncer encore plus loin dans les tréfonds de sa mémoire. Les doigts congelés, la gorge en feu, secouée de tremblements, elle s'arrêta à l’orée de la forêt. Là, elle jeta enfin un regard dans son dos. Pour voir Leonard approcher, traînant ses converses vertes. Patientant quelques secondes, l'adolescente attendit de pouvoir distinguer les yeux du sibyllin pour lui offrir un sourire moqueur et filer entre les arbres serrés.
Bon. Vous vous demandez peut-être ce qu'elle comptait faire. En réalité, elle-même n'était pas bien sûre de son projet. Elle hésitait entre un cache-cache géant et l'escalade d'un des grands pins. Elle penchait plutôt pour la deuxième option, mais elle n'était pas bien certaine de son choix. Déjà parce qu'elle ne savait pas si elle arriverait à s'élever à plus de vingt mètres sans être prise de vertige. Ensuite parce qu'elle n'avait aucune idée des aptitudes du jeune homme l'accompagnant, et qu'elle aurait l'air fine s'il était plus doué qu'elle et la rattrapait avant qu'elle n'ait grimpé un mètre et demi. En tout cas, il fallait qu'elle gagne un peu de temps ; que ce soit pour avoir un longueur d'avance pour sa montée ou pour avoir l'espoir de trouver une autre idée. Prenant une grande inspiration qui la fit trembler de tous ses membres, elle prit donc la parole d'une voix claire.
« Bon, bon. Alors voyons. Tu connais le Petit Chaperon Rouge je suppose ? C'est l'histoiiiire... »
Elle fit une pause, contournant un ou deux arbres, s'avançant un peu plus dans la forêt. Et puis elle avait du mal à parler, coupée par le froid. Ses méninges fonctionnaient à trois mille à l'heure, cherchant à moitié un arbre convenable tandis que l'autre moitié s'acharnait à mettre en place une nouvelle idée. Au bout de quelques secondes de silence, elle reprit.
« D'une adorable petite fille, qui portait tous les jours un vêtement rouge. Un matin, sa maman lui demanda d'aller porter un panier avec une galette et un petit pot de beurre à sa grand-mère. Elle lui indiqua le chemin le plus sûr et laissa sa fille partir... »
Sa voix se faisait de plus en plus distraite, jusqu'à ce qu'elle trouve. Un arbre, gigantesque, à quelques mètres d'elle. Face à sa découverte, elle se tut à nouveau un moment, essayant de voir si elle serait capable d'escalader un monstre pareil. Après un demi-temps, sa fierté prit le dessus et l'incita à tenter le coup. Après tout, elle était là pour faire un truc dingue. Reprenant sa marche, elle continua donc son récit, avec pour ligne de mire un peu de taille plus que respectable.
« Sauf que le Petit Chaperon Rouge n'avait pas pour habitude de suivre les conseils de sa maman. Elle décida donc de passer par le bois où l'attendait, cruel et impatient, le loup. Avec ses grandes dents, ses oreilles pointues et- »
Sa phrase se termina en un cri lorsqu'elle trébucha sur une racine et dégringola dans un trou sur deux ou trois mètres. Elle arriva sur le dos, le souffle coupé, la tête lui tournant. Elle mit un moment à comprendre la situation. Elle était assise sur un tas de feuille morte. Le soleil était couché, elle ne voyait qu'un monde sombre au dessus-de sa tête. Un peu nerveusement, elle songea qu'elle aurait mieux fait de raconter l'histoire d'Alice au Pays des merveilles. Et puis elle se rappela qu'elle avait vraiment froid. Que Leonard ne l'avait peut-être même pas vu tomber. Et qu'il faisait nuit. Elle se dit que comme tout le monde la détestait, peut-être qu'on ne viendrait même pas la chercher. Alors, un peu paniquée, elle cria à nouveau.
« Leeeeeeeeeeeeeeen ! »
Elle devait avoir l'air stupide. En tout cas, elle avait l'impression d'être stupide. Elle refusait de se dire qu'elle avait tout simplement peur, qu'elle était juste effrayée par cet endroit qu'elle ne connaissait pas et où elle n'avait pas envie d'être. Elle refusait d'avouer qu'elle était comme Katie.
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Mer 28 Déc - 17:45 | |
| Hey there Little Red Riding Hood You sure are lookin' good You're everything a big bad wolf would want Listen to me [howl] Little Red Ridin' Hood I don't think even big girls should Go walkin' in these spooky old woods aloneBowling for soup – Little red riding hood La silhouette fine et gracile d’Holly Shepherd se dessinait au loin. Mais pourquoi Leonard la suivait-elle ? Car oui, sa casquette vissée sur la tête, le sibyllin la suivait de loin. Pourquoi s’amusait-il à jouer à ce petit jeu avec elle ? La jeune fille se tenait suffisamment près pour qu’il puisse la suivre, mais pas assez pour qu’il puisse la rattraper. Holly devait bien s’amuser avec son petit jeu de cache-cache. Elle aurait pu tout simplement s’enfuit à toute vitesse en lui riant au nez. Mais non, elle préférait s’assurer qu’il la suivrait. Len ne put réprimer un léger sourire. Donc, elle ne voulait pas se débarrasser de lui aussi vite. Le cœur du jeune homme battait au rythme de ses pas. Rapide. Il ne devait pas se dépêcher, surtout ne pas lui courir après. Cela faisait partie du jeu. Holly devait rester insaisissable, comme le vent. Ils restaient tous les deux à une certain distance l’un de l’autre, comme des aimants qui s’attirent et se repoussent en même temps. Où m’emmène-t-elle ?. Au détour d’un couloir, il la perdit de vue et sans s’en rendre compte, il pressa le pas. Il ne fallait pas qu’il la perde. La grande porte du hall claqua violemment. C’était elle, sans aucun doute. Pour en avoir le cœur net, le jeune homme se rua à l’extérieur. Le soleil couchant diffusait ses rayons orange liquide sur les jardins. Magnifique. En revanche le vent glacial en aurait découragé plus d’un, si seulement il n’avait pas distingué la silhouette d’Holly se dirigeant rapidement vers la forêt. Qu’allait-elle bien faire là-bas ? Elle ne comptait pas passer la barrière quand même ? Pas le temps de chercher une veste, il fallait qu’il la suive. Elle l’attirait avec une facilité déconcertante. Comme la lumière attire les papillons. Décidemment Len s’enfonçait de plus en plus dans cette situation étrange, dans ce jeu dont elle changeait les règles tout le temps, comme un tyran. Holly était devenue son dictateur, et elle gagnait de plus en plus de pouvoir. Elle ne le savait pas encore, mais elle le devinait. Sûrement. Ce fut lorsqu’un petit nuage s’échappa des lèvres du jeune homme qu’il réalisa à quel point il faisait froid. A quel point il était peu vêtu. Et Holly ? Il devait la rattraper le plus vite possible pour la faire rentrer ou ils allaient tous les deux attraper un rhume ! Même si ce petit jeu « d’attrape moi si tu peux » l’amusait. La jeune fille sembla le deviner car elle accéléra son pas pour aller s’engouffrer dans la forêt. Aussitôt Len se mit à courir pour la rattraper. Mais après s’être engouffré dans l’épaisse forêt, il était incapable de retrouver la jeune fille. En revanche sa voix lui parvenait encore. « Bon, bon. Alors voyons. Tu connais le Petit Chaperon Rouge je suppose ? C'est l'histoiiiire... », entama-t-elle d’un air taquin. Où se cachait-elle ? Bientôt il ferait nuit et plus ils avançaient dans cette forêt plus ils risquaient de perdre leur chemin. Leonard suivit sa voix, espérant la retrouver derrière un énorme tronc d’arbre, en vain. La jeune fille restait toujours invisible. Seule sa voix se frayait un chemin parmi les conifères. « D'une adorable petite fille, qui portait tous les jours un vêtement rouge. Un matin, sa maman lui demanda d'aller porter un panier avec une galette et un petit pot de beurre à sa grand-mère. Elle lui indiqua le chemin le plus sûr et laissa sa fille partir... »Suis-je censé être le loup ? et Holly le petit chaperon rouge ? Pourquoi lui racontait-elle cette histoire ? Leonard n’avait pas l’impression d’un le genre de mec qui chasse une fille. A moins qu’il ne se trompe. Il l’avait quand même bien suivie jusqu’ici…Quelles étaient ses vraies intentions ? Pensait-il sincèrement à la rattraper pour la ramener dans son dortoir, ou simplement pour lui supplier de rentrer au chaud ? Il avait du mal à le dire. Du mal à l’avouer. Ses intentions n’étaient peut-être pas si innocentes que ça après tout… Qu’est ce qui m’est passé par la tête …? Qu’est ce que je suis en train de faire ? Il réalisa qu’il n’avait pas encore pris le temps de réfléchir à ses états d’âmes et pour l’instant, ce qu’il sentait ce n’était pas du propre. Il avait outrepassé les limites, sans réfléchir. Clairement. Pendant ce temps Holly continuait son petit conte. Sauf que le Petit Chaperon Rouge n'avait pas pour habitude de suivre les conseils de sa maman. Elle décida donc de passer par le bois où l'attendait, cruel et impatient, le loup. Avec ses grandes dents, ses oreilles pointues et- »Un cri bref et aigu s’ensuivit. Leonard releva la tête. Que s’était-il passé ? Est-ce qu’Holly bluffait, lui faisait encore miroiter des chimères pour compléter son petit scénario ? Il devait en avoir le cœur net. Il se précipita en direction du bruit. Hollyyyy ? Où es-tu ?appela-t-il. Le silence lui répondit. Déjà le soleil se couchait et peignait le ciel de cette palette de bleu-violet qui annonce la nuit. Et donc rien de bon. Il ne faut jamais traîner dans la forêt la nuit. Les animaux les plus féroces sont des animaux nocturnes, alors s’ils ne voulaient se retrouver nez à nez avec un vrai loup cette fois-ci. Et pas le genre à qui on demande son chemin. Leonard s’agita regardant autour de lui. Rien qu’un paysage de troncs et de feuilles mortes, pas une seule silhouette humaine à l’horizon, pas même allongée. Mais où pouvait bien être Holly ? J’espère que ce n’est pas une sale blague de sa part…c’est vraiment dangereux par ici.Et si jamais … ? Non, non. C’est pas le moment de penser à ça. Le sibyllin commençait à s’éloigner vers une autre zone de la forêt quand soudainement un deuxième cri résonna dans le silence. « Leeeeeeeeeeeeeeen ! »Ce cri fit dresser ses cheveux sur sa nuque et le soulagea en même temps. Holly ! Le cri venait de quelque part derrière lui. Aussitôt le jeune homme se mit à courir dans cette direction sur les feuilles mortes mouillées. Il descendit d’un talus en glissant et remarqua une ouverture béante dans le sol. Pris d’un doute il se mit à genoux et pencha sa tête vers l’ouverture. Un coup de vent traître en profita pour faire tomber sa casquette. A l’intérieur, il pouvait voir Holly, assise au milieu d’un tas de feuilles mortes. Sur le coup, le jeune homme faillit succomber à un fou rire nerveux. Lui qui avait imaginé le pire, Holly était juste tombée dans un stupide trou. « Ah ! Merci mon Dieu… »soupira-t-il. « Rien de cassé ? Tu vas bien ? » Soulagé comme jamais, Len osait lui sourire comme un bienheureux. Ce n’était qu’un trou, un stupide trou. Pas de loup, pas de grizzli, non. Il n’avait qu’à la sortir de là et le tour était joué. Enfin…facile à dire ! Le trou faisait entre deux et trois mètres de profondeurs, mais heureusement, ses parois inégales et la terre encore humide devrait aider Holly à monter. Dans le pire des cas, Len descendrait pour lui faire la courte échelle et il se salirait un peu les mains. Le jeune homme s’approcha d’avantage de l’ouverture du trou où se trouvait Holly, y plongea son bras et lui tendait sa main froide en même temps qu’un sourire idiot. « Tu m’as fichu une sacrée trouille…Allez, attrape ma main, essaie de remonter.»Holly avait l’air d’avoir froid. Et peut-être avait-elle eu peur pour l’appeler comme ça. Sauf si c’était de la colère mais Len en doutait. De toute façon, il était trop content de l’avoir retrouvée pour penser à ça. Ni à ses intentions. Il pensait que si son bras n'était pas assez long, il pourrait tenter de lancer sa chevelure. |
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Holly Shepherd Mentaliste
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Mer 28 Déc - 21:32 | |
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Jeu 29 Déc - 0:16 | |
| What big eyes you have The kind of eyes that drive wolves mad So, just to see that you don't get chased I think I ought to walk with you for a way Little Red Ridin' Hood I'd like to hold you if I could But you might think I'm a big bad wolf, so I won'tBowling for soup – Little red riding hood Qu’aurait-il pu se passer si Len avait décidé d’abandonner la recherche ? Holly serait probablement restée là, dans son trou – c’est le cas de le dire. Le jeune homme osait à peine y penser. Heureusement qu’il était de nature crédule et qu’Holly avait hurlé assez fort. Il faisait froid, si jamais elle avait passé la nuit dehors on aurait retrouvé son petit corps tout bleu et tout recroquevillé sur lui-même. Brr….pas la peine d’y penser. Qu’est ce que la jeune fille avait eu en tête en premier lieu ? Il ne le serait jamais, le destin en ayant décidé autrement. Ce fût donc avec un grand soulagement que Len retrouva la jeune fille au fond de ce trou étrange – remercions le ciel qu’il n’eusse pas s’agit d’un puits. D’un seul coup il eut l’impression qu’on lui avait rendu la respiration qu’il avait perdu. Holly, elle, était loin d’être ravie au fond de ce trou humide. Froid. Humide. Oui, il fallait qu’il se dépêche de la sortir de là. La jeune fille devait littéralement geler sur place, vu la façon dont elle serrait ses bras autour de sa poitrine. Pauvre petite fille perdue. Sans plus attendre Leonard lui tendit la main en souriant. « Sérieusement. Moi, je t'ai fichu une sacrée trouille ? Quel honneur, monsieur ! C'est bon, c'est rien. Attend un peu. »C’était quoi ce sarcasme ? Bah. La situation d’Holly était loin d’être plaisante,on pouvait lui accorder ça. Sérieusement, elle n’avait probablement pas planifié de terminer là-dedans. Encore une chance que Leonard soit dans les parages. Même si en y réfléchissant, elle ne se serait peut-être pas aventurée aussi loin dans la forêt s’il ne la suivait pas. Ah quel dilemme. Alors Len vit Holly s’affubler de sa propre casquette, qui était tombée quelque instant plus tôt et tenter – tant bien que mal- d’escalader la paroi pour atteindre sa main. Ce fut fastidieux. Pour la défense de la jeune fille, le sol était humide et glissant, et on maîtrise bien moins ses mains et ses jambes quand elles sont proches de l’état d’iceberg. Len essayait de tendre son bras un maximum, pour gagner quelques précieux centimètres, même si pour ça, il devait s’allonger complètement sur le sol froid et humide. Brrr….Puis miraculeusement, les doigts de la jeune fille parvinrent à s’accrocher à ceux de Leonard. Il referma sa main sur la sienne. les doigts de la jeune étaient froids et glissants, mais le jeune homme ne lâchait pas prise. Désormais il devrait la tirer vers l’extérieur. « Ca y est ! Je te tiens…WAAAAH» Rien de pire n’aurait pu arriver. Non, je déconne. Un piano aurait pu leur tomber dessus.Ou un grizzli affamé. Eventuellement, oui. Soit. Holly glissa, ce qui déséquilibra Leonard et elle l’entraîna dans sa chute. Vive la solidarité. Le jeune homme sentit son corps basculer vers l’intérieur de la cavité sans rien faire. Effectivement sa seule main libre ne trouvant pas d’objet stable sur lequel s’accrocher en dernière minute, il tomba. Par réflexe, il ferma les yeux et plaça ses mains en avant. La chute fut brève, mais pas moins violente pour autant. Encore un peu étourdi par cette chute soudaine, Len ne réalisa pas qu’il était tombé par-dessus Holly. La jeune fille profita de ses précieuses secondes pour le repousser sur le côté. Splash. Et voulais, maintenant c’était son dos qui était tout froid et tout mouillé. Génial. Les cheveux pris dans les feuilles mortes, il regarda l’ouverture. Là-haut. D’ici l’extérieur vraiment très loin. Il pouvait déjà distinguer l’étoile la plus brillante qui pointait le bout de son nez. Ils ne devaient s’attarder ici. N’empêche quelle situation ridicule…. « D'accord, d'accord. S'il te plaît, pas de rire sarcastique. J'admets, dans ma grande mansuétude, que sortir de là est un peu plus compliqué que prévu. T'as un plan B ? »Le ton moqueur d’Holly acheva Leonard qui éclata de rire. Non pas un rire sarcastique du style ricanement. Non Len ne riait pas comme ça.Ca ressemblait plutôt à un fou-rire nerveux. Il trouvait leur situation sincèrement marrante. Dangereuse certes, mais marrantes. Et , nom de Dieu, Leonard en avait vécu des situations rocambolesque, mais celle-là, elle était quand même pas mal. Il se redressa la main sur les côtes. Quand ses muscles froids commencèrent à lui faire mal, il s’arrêta de rire. Holly avait raison, il devait trouver un truc pour les sortir de là. Le jeune homme balaya la fosse du regard sans rien voir, ni bâton, ni racine qui pourrait se rendre utile. « Dé-solé, »balbutia-t-il, peinant à se remettre de son hilarité. « Hum…oui. Je vais te faire la courte échelle. Hey, au fait, elle te va bien»dit-il en tapotant sa propre casquette sur la tête d’Holly avec un sourire mi innocent, mi-taquin C’était marrant de voir Holly porter sa propre casquette. Le jeune homme homme se releva et contempla un moment ses vêtements recouverts de terre. On est pas à ça près de toute façon. Ensuite il se rendit du côté où le bord était le plus bas et le plus évasé. Il évalua la distance d’un coup d’œil. Holly devrait être assez grande pour atteindre le bord et se hisser là en dehors. Il la pousserait s’il fallait. Alors, le jeune homme joignit ses doigts froids et engourdis et se baissa pour servir de tremplin à la demoiselle. Elle n’avait qu’à poser le pied pour qu’il la soulève jusque là-haut. Ca devrait suffire. En dernier recours elle pourrait toujours mettre ses pieds sur ses épaules, une position certes plus acrobatique et donc plus dangereuse. Mais la courte échelle devrait suffire. Et Leonard ? Holly serait incapable de le tirer de là toute seule. Quant à l’idée de chercher de l’aide…Ca serait plus difficile à justifier et plus embarrassante. Len devait faire ça. Il escaladerait. ou creuserait son chemin, pourquoi pas ? Et puis si quelqu’un le voyait revenir à Mystic Hall couvert de terre, il inventerait un truc. Je nouais des liens avec la terre et les gnomes,mec . Un truc d’Irlandais, tu peux pas comprendre.. Pourquoi pas. En tout cas, il ne se sentait pas inquiété le moins du monde. Dans le pire des cas, il passerait la nuit là. Et c’est son corps gelé qu’on retrouverait. Bah, on meurt tous un jour.. Cela ne l’empêchait pas d’attendre Holly en souriant. « On ne va pas passer la nuit ici. Si mademoiselle veut bien se donner la peine… »demanda-t-il d’une voix douce. |
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Holly Shepherd Mentaliste
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Ven 30 Déc - 21:38 | |
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"Quoi qu'on dise étonnants vos numéros de voltige A l'air libre les oiseaux ont eux aussi le vertige." [Vertige – Camille]
Abasourdie, Holly regarda Leonard éclater de rire. Elle s'était attendue à bien des choses, mais elle devait avouer que ça, elle n'y avait pas pensé. La situation était étrange et drôle, vraiment, ce n'était pas le problème. En fait, elle ne pensait pas que le garçon était capable de rire comme ça, aussi... Sincèrement ? Elle avait l'habitude des rires en papier mâché, des hennissement hystériques de ses amies. Pas des fous rire explosifs comme celui qu'elle pouvait entendre à présent. Et puis, elle était tellement persuadée que Leonard ne savait pas exprimer clairement ses émotions... Elle s'était presque auto-convaincue que le jeune homme était une sorte d'extra-terrestre, venu sur Terre pour la troubler et lui servir de cobaye pour des expériences en tous genres. Visiblement, ce n'était pas le cas. Dommage. Enfin, ce n'était pas ce qui allait l'empêcher de lui en faire voir des vertes et des pas mûres selon son bon plaisir, mais bon. Elle aurait trouvé ça drôle d'avoir affaire à un Plutonien. Elle l'aurait obligé à l'emmener sur la Lune. Et à faire du toboggan sur les anneaux de Saturne. Avec sa soucoupe volante. Yay. Se repliant un peu dans son coin, la jeune fille continua à observer en silence le garçon, attendant progressivement qu'il se calme. Elle ne savait pas comment réagir. Elle n'avait aucune remarque à faire, pas même un grand rire moqueur à sa disposition. Alors elle resta dans son position fœtale, savourant ce rire, si rare, qui lui donnait encore plus de frissons que ce que le froid était capable de faire. Jusqu'à ce qu'il s'arrête, lui laissant un vide immense au creux de la poitrine. Un creux, grand comme la planète Mars.
« Dé-solé. Hum…oui. Je vais te faire la courte échelle. Hey, au fait, elle te va bien. »
Et sur ce il lui tapota la tête. Ou plutôt, il enfonça sa casquette sur la tête de Holly avec un sourire un peu moqueur que la jeune fille, une nouvelle fois, ne lui connaissait pas. Et bien. Elle en découvrait, des choses, dans ce trou froid et désespérant. Silencieuse comme une carpe, chose également peu commune, l'adolescente laissa Leonard se lever et tenter – en vain – d'enlever la boue accrochée à ses vêtements. Elle le contempla, alors qu'il était plongé dans ses pensées, sûrement en train d'élaborer une sorte de plan d'évasion. Elle regarda ses cheveux verts, où s'étaient coincées quelques feuilles mortes ; se demandant si elle avait la même tête. Puis une idée, légère, lui frôla l'esprit. D'abord elle tenta de l'ignorer, mais plus elle essayait de l'oublier, plus la-dite idée grossissait et s'incrustait dans sa tête, prenant de plus en plus de place. Alors elle céda. Elle ferma les yeux. Débloqua son esprit. Laissa les pensées de Leonard affluer en elle, par centaines, par milliers. Dans le désordre. Elle n'avait pas vraiment envie de les comprendre, elle voulait juste... Bah, elle ne savait pas trop en fait. Peut-être en avait-elle simplement assez de lutter. Ou peut-être était-elle un peu trop curieuse. Allez savoir. En tout cas, c'était ainsi. Toujours les paupières closes, elle se sentit sourire. A cause d'une histoire de gnomes complètement stupide, mais plutôt marrante. Elle se demanda où est-ce qu'il trouvait de quoi inventer des trucs pareils. Et puis elle passa à autre chose. Une image qui la glaça d'effroi. Une chose qu'elle aurait préféré ne pas voir, qui lui donna autant le vertige que si elle avait escaladé un pin de vingt mètres de hauteur. Son sourire se stoppa net. Elle rouvrit les yeux.
« On ne va pas passer la nuit ici. Si mademoiselle veut bien se donner la peine… »
Cette voix, trop douce ; ce sourire, encore et toujours présent. Holly commençait presque à les connaître par cœur. Alors qu'elle ne parlait avec le jeune homme que depuis... Le matin même. Si on ne comptait pas le jour où il l'avait terrorisée pour l'empêcher de parler. Enfin. C'était très étrange. En soupirant, la jeune fille se releva, vérifiant par la même occasion que ses cheveux n'étaient pas remplis de feuilles. Le vent froid s'engouffra sans prévenir dans l'anfractuosité où ils se trouvaient, la faisant trembler davantage. Elle trouva tout de même le moyen de planter son regard dans celui de son interlocuteur, avec tout le sérieux dont elle était capable. Elle resta immobile quelques secondes, les lèvres serrées en un trait fin, comme si elle attendait quelque chose. Elle se sentait étrangement déterminée. Mais déterminée à quoi, elle n'en savait rien. Les mots restaient bloqués dans sa gorge, elle qui était en temps normal plutôt douée pour les remarques acerbes et les réponses du tac au tac. Elle avait l'impression que sa langue avait gelé en même temps que ses mains. Et puis finalement, ses deux perles océans toujours fixées sur celles, émeraudes de Leonard, elle lâcha ce qui lui entaillait les cordes vocales. A mi-voix seulement. Elle en avait presque honte. Vous vous rendez compte ? Holly. Avoir honte. La bonne blague. Bref.
« Je ne te laisserai pas mourir de froid tout seul dans ce trou. Ou je ne m'appelle plus Holly Shepherd. »
Puis elle cligna des paupières, comme pour se dégager de cette situation embarrassante, et s'avança vers le jeune homme. Elle le regardait de haut, pour une fois. Un drôle de sourire se forma sur ses lèvres, pas vraiment moqueur. Juste amusé. Bon, d'accord, très amusé. Mais moins sarcastique que d'habitude, voilà. Un instant, elle sembla sur le point de mettre son pied sur l'appui qu'on lui proposait. Elle installa ses mains sur les épaules du garçon face à elle. Appuya vaguement. Et puis s'écarta avec un petit rire, croisant ses bras devant elle en une mimique obstinée. Elle plissa ses yeux, releva le menton, comme elle avait l'habitude le faire lorsqu'elle s'apprêtait à assassiner quelqu'un d'un mot. Elle ne se rappelait pas avoir déjà été comme ça avec Leonard. Au fond, elle s'en fichait pas mal. L'important, c'était cette remarque qui lui brûlait les lèvres.
« Oh, très sexy ta position. Mais honnêtement, mon pauvre, je ne crois pas que tu ais assez de force. Une autre idée ? Si tu en es incapable, je me charge de trouver un plan miracle, ne t'inquiète pas. Tu n'y peux rien si tu es moins doué que moi, après tout. »
A peine avait-elle terminé qu'elle se mordit les lèvres jusqu'au sang. Ouh, non. Elle n'avait pas voulu dire ça. Enfin, si, elle l'avait voulu mais... Elle n'avait pas souhaité se montrer aussi fière. Pas devant ce garçon. Pas devant lui. Pourquoi avait-elle fait une chose pareille ? Elle se sentait idiote maintenant. Il allait la prendre pour une gamine capricieuse, une nouvelle fois. Dire qu'elle voulait juste lui suggérer de... Trouver autre chose pour qu'ils sortent tous les deux de là. On pouvait dire que c'était raté. Les habitudes qui surgissent à l'improviste, c'est le mal.
Rah. Envie soudaine et profonde de s'enfouir six pieds sous terre bonjour.
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Sam 31 Déc - 12:01 | |
| I’m not a human if you say I’m not I’m not a human if my engines lock And this motor that you call my heart Is another machine that won’t stopI blame coco – Selfmachine Dans cette anfractuosité, il faisait de plus en plus froid et humide. Des feuilles mortes s’étaient accrochées à l’épaisse chevelure du sibyllin, lui donnait des airs de créatures des bois. Leonard attendait patiemment que la jeune demoiselle daigne poser le pied sur ses mains pour qu’il puisse l’aider à sortir de là. Et bien qu’il lui souriait, la jeune fille le dévisageait avec une expression étrange. Len n’arrivait pas à déterminer si c’était de la colère, ou simplement une sorte de détermination farouche. Elle avait l’air si sérieuses…avait-il dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Une fois de plus, ça ne serait pas surprenant. Tout en fixant Leonard, elle lâcha rapidement ces quelques mots : « Je ne te laisserai pas mourir de froid tout seul dans ce trou. Ou je ne m'appelle plus Holly Shepherd. »Holly ne parlait pas, non, elle lâchait une ribambelle de mots, les sifflait pour les rendre plus assassins ou bien elle prenait tout son temps, les faisant rouler autour de sa langue pour leur donner des visages langoureux, méprisants, indifférents ou encore sarcastiques. Elle savait comment les transformer, leur donner des sens qu’ils n’avaient pas. Des sens qui blessent, la plupart du temps. Le jeune homme écarquilla les yeux de surprise puis fronça les sourcils. Attends une minute…je n’ai jamais « dit » ça…Oh…d’accord.. La capacité d’Holly à lire dans les pensées était tout simplement dangereuse. D’un seul coup un frisson parcourut Leonard. Et si jamais elle avait entendu ce que j’ai pensé tout à l’heure ? Non…impossible, elle aurait rétorqué une réplique cinglante ou elle m’aurait traité de pervers cinglé. Toutefois la conviction du jeune homme était faible. SI jamais il ne voulait pas qu’elle sache, il devrait constamment penser à autre chose, mais garder à l’esprit qu’il ne pouvait pas penser à elle. Drôle de paradoxe.De quoi s’arracher les cheveux. Ensuite étrangement, l’expression de son visage fut remplacée par une forme de dédain. La jeune fille s’avança, telle une princesse, un sourire amusé dessiné sur ses lèvres. Lorsqu’elle posa ses mains sur ses épaules, Leonard baissa modestement les yeux, essayant de repérer une forme quelconque dans les feuilles histoire de ne pas se laisser affecter par cette future promiscuité. Et puis, Holly s’écarta. Len releva les yeux vers elle, sans vraiment comprendre. Les bras croisés et le menton relevé, la jeune fille poursuivit d’un ton hautain. « Oh, très sexy ta position. Mais honnêtement, mon pauvre, je ne crois pas que tu ais assez de force. Une autre idée ? Si tu en es incapable, je me charge de trouver un plan miracle, ne t'inquiète pas. Tu n'y peux rien si tu es moins doué que moi, après tout. »Les doux mots ironiques d’Holly Shepherd. Ca lui avait presque manqué. Position pas sexy ? Okay, il n’avait pas l’intention de l’être. Pas assez de force ? Normal d’en douter vu sa carrure de jeune sauterelle. Moins doué qu’elle ? C’était un challenge ? Et bien, le jeune homme se releva, il souriait, mais c’était surtout nerveux, vu qu’il ne s’attendait pas vraiment à ce genre de réponse, ni à ce qu’Holly fasse la fine bouche devant une situation pareille. Elle aurait sans doute préféré se retrouver là avec quelqu’un d’autre, de plus fort, du genre à qui on fait automatiquement confiance mais non. Elle avait « hérité » d’un pauvre Leonard Keyes.Il faudrait faire avec. Le sibyllin poussa un léger soupir, et se gratta le front, y laissant une légère marque de boue. « Hé bien… »commença-t-il en évaluant la paroi du regard. Mais aucune autre idée ne lui venait à l’esprit. Ils auraient pu appeler à l’aide. Certes mais qui se baladait dans les bois à cette heure-ci ? Et puis leur situation était quelque peu ambigüe, voire même suspicieuse. Comment l-pourrait-il justifier leur présence au fond d’un trou ? Non mauvaise idée. Holly n’était pas capable d’escalader la paroi, et vu d’ici Len avait quelques doutes quant à ses propres compétences. Et pourtant, contrairement au combat et à la force pure, les acrobaties de ce genre étaient plutôt à son avantage la plupart du temps. Il lui serait impossible d’escalader la paroi avec Holly sur le dos non plus donc. Il se sentait capable de pouvoir lui faire la courte échelle pourtant. Holly ne pesait presque rien. Et s’il avait pu trouver la force de la porte de la tour d’acier jusqu’à l’infirmerie, il trouverait la force de la hisser assez haut pour qu’elle puisse s’en sortir.Que restait-il ? « euh…on pourrait essayer de creuser un tunnel pour remonter ? »Il éclata d’un léger rire. « Non, je plaisante. Ca ne marcherait pas. T’as une idée ? »Thank you captain obvious ! En ce moment Len avait beaucoup d’imagination mais pas beaucoup d’idée. Il crevait de froid, et il était trempé jusqu’au os ou presque. Il n’aspirait qu’à une chose, prend une bonne douche bien chaude. Avec ses vêtements. Mais entre la douche et lui se tenait une paroi non négligeable de trois mètres et une jeune fille charmante mais capricieuse. Alors qu’ils étaient tous les deux perdus dans cette impasse et que la nuit se faisait de plus en plus envahissante, froide et menaçante, une autre calamité vint s’abattre sur leur tête. Littéralement.Leonard sentit quelques gouttes tomber sur son front. Et bientôt c’était toute la forêt qui résonnait à cause du bruissement de la pluie.. Génial. En plus il faisait de plus en plus sombre dans ce trou, de plus en plus froid et de plus en plus humide. Il pleuvait doucement et sûrement. Pour l’instant les arbres là-haut les protégeaient quelque peu, mais bientôt…L’eau allait couler. Le trou était situé en bas d’un talus. L’eau allait couler par ici et rendre la terre encore plus humide, plus friable et plus impraticable encore. Merde. Il n’y avait pas vraiment de temps à perdre. Il était temps pour Leonard de devenir un peu responsable et de prendre la situation en main. Ce n’était plus un jeu maintenant. Len se retourna vers Holly, et plongea son regard dans le sien, désormais il ne rigolait plus. Son ton était un peu plus grave que d’habitude, sans pour autant être sévère. Il prit la parole d’un ton calme même si on pouvait noter une sorte d’empressement de sa part. « Okay, Holly. Ecoute. Si tu n’as pas de meilleure idée, voilà ce que je te propose : je te fais la courte-échelle jusque là-haut – et crois-moi je peux le faire- et je te promets que je trouverai un moyen de remonter par moi-même, okay ? » A moins que la jeune fille n’ait une idée brillante de dernière minute, Leonard suivrait ce plan, même s’il devait forcer Holly à le faire. Il fallait arrêter ce jeu idiot quelques instants. Il continua d’un air plus sérieux encore. « Que ça te plaise ou non, c’est ta sécurité qui est prioritaire »Leonard avait prêté serment en tant que sibyllin. Faire régner l’ordre et protéger tous les habitants de Mystic Hall. C’était sa mission et il la prenait très à cœur. Tant pis si cela lui valait les ires d’Holly Shepherd, qui avait désormais tout pouvoir sur lui. L’eau continuait de tomber, lentement mais sûrement. Déjà le sol sur lequel ils se tenaient devenait un peu plus boueux et un filet d’eau coulait le long de la paroi. Des gouttelettes se formaient sur la chevelure verdâtre de Leonard, dorénavant dépourvue de casquette. Sans attendre de réponse de la part de son interlocutrice, il retourna se placer près de la paroi la plus ouverte et attendit la jeune fille, les mains jointes en guise de tremplin. « Tu pourras prendre ta revanche 10 fois après. Promis. », ajouta-t-il d’un ton plus léger, en souriant faiblement, pour la convaincre. |
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Holly Shepherd Mentaliste
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Dim 1 Jan - 17:19 | |
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"You know that I could use somebody You know that I could use somebody Someone like you, and all you know, and how you speak Countless lovers under cover of the street." [Use somebody – KOL] Holly Shepherd était une peste. Elle ne pouvait pas le cacher. Elle aimait voir les visages de ses cibles se décomposer après une de ses répliques cinglantes, et elle prenait un malin plaisir à démolir la petite vie jusque là tranquille des idiots osant s'opposer à elle. Sans compter qu'elle était également capricieuse comme une princesse, fière comme un paon, jalouse, hautaine, colérique, et tout ce que vous voulez. Oui, voilà. Théoriquement, ce n'était donc pas le genre de personne agréable à fréquenter. Alors pourquoi Leonard restait-il avec elle ? C'était une des questions que la jeune fille se posait régulièrement. Et là, dans ce trou de moins en moins accueillant, elle se demandait même carrément ce qu'il fichait ici avec elle. Enfin, elle savait tout de même ce qu'il s'était passé, elle n'était pas dingue. Elle s'était sauvée de l'infirmerie à la recherche de quelque chose d'étrange à faire, et il l'avait suivi. Elle était allée à l'extérieur malgré le froid, et était tombée dans ce fichu trou une fois dans la forêt. Lui, il avait essayé de l'aider, il lui avait tendu la main. Elle l'avait attrapé, avant de glisser et de l'entraîner dans sa chute. En clair, il était là par sa faute. Entièrement par sa faute. Et quand il lui avait proposé de l'aider à se sortir de là en lui faisant la courte-échelle, tout ce qu'elle avait trouvé à faire, c'était de lui rire au nez. Elle était pitoyable. Et elle n'arrivait décidément pas à comprendre comment Leonard faisait pour ne pas encore l'avoir giflée et/ou laissée toute seule sans demander son reste. A sa place, c'est ce qu'elle aurait fait depuis longtemps. Elle aurait peut-être même hurlé une série d'insultes. En un sens, elle admirait donc son sang-froid digne d'un soldat de la reine d'Angleterre... Même si elle se doutait qu'au fond, il devait la détester de plus en plus. Il finirait comme les autres, à la médire en silence, pensant qu'elle ne l'entendait pas.
Perdue dans ses pensées, la jeune fille ne remarqua même pas que le garçon avait recommencé à évaluer la paroi. Il devait sûrement chercher un autre moyen de sortir de là. Elle n'y prêta pas la moindre attention. Non, elle était bien trop occupée à se morfondre sur sa petite personne. A la liste fournie ci-dessus, vous pouvez donc ajouter « égoïste ». En gros, en gras, souligné trois fois. Parce que Holly n'aimait pas du tout partager. Et parce que, même sans le vouloir, elle ne pouvait s'empêcher de d'abord penser à elle et à ce qui se passait sur le bout de son nez. Elle était incapable de regarder au-delà, de s’inquiéter plus d'une minute pour quelqu'un. Elle était prioritaire sur tout. C'était ainsi. En tout cas, elle était comme ça avec toutes les personnes de sa connaissance. Enfin, le rire de Leonard arriva quand même à la sortir de sa crise existentielle une ou deux petites minutes.
« Non, je plaisante. Ça ne marcherait pas. T’as une idée ? »
Elle n'avait pas entendu le début de la phrase, elle ne comprenait pas ce qui était drôle et ce qui ne marcherait pas. Au lieu de quoi, elle posa son regard océan sur la paroi boueuse, cherchant une nouvelle idée. Bien sûr, elle n'en avait pas la moindre. Elle s'était vantée bien vite d'être la meilleure, mais au fond, qui était-elle pour parler ? Elle ne savait pas comment se sortir de là. Comment aurait-elle pu savoir ! Lentement, elle leva la tête vers le ciel. A la place des milliards d'étoiles constellant la toile nocturne qu'elle s'était attendu à voir, se trouvait des nuages épais et menaçants. Ah ? Une goutte de pluie s'écrasa sur son nez, roulant sur ses lèvres, son menton, son cou. Le moral de l'adolescente descendit d'un cran de plus. Il ne manquait plus que ça. Sincèrement, qu'avait-elle fait au Seigneur pour mériter une telle punition ?! A part avoir martyrisé une bonne centaine de personnes au cours de sa vie, elle n'avait rien fait de mal. Ha ha. Je suis affreuse. Oui, encore un « je ». Elle ne songea même pas aux conséquences de la pluie, autre que « han, on va être trempés. Je vais encore plus salir mon tee-shirt. ». Elle ne pensa même pas que la situation commençait à être réellement dangereuse. En fait, si le jeune homme l'accompagnant n'avait pas plongé son regard dans le sien à cet instant précis, elle aurait sûrement tout simplement piqué une crise à propos de leur situation « tout bonnement insupportable ! ». Mais il la regarda. Et son regard était si sérieux et si profond que la jeune fille en eut la langue coupée.
« Okay, Holly. Ecoute. Si tu n’as pas de meilleure idée, voilà ce que je te propose : je te fais la courte-échelle jusque là-haut – et crois-moi je peux le faire- et je te promets que je trouverai un moyen de remonter par moi-même, okay ? »
La demoiselle en question resta muette, attendant la suite. Elle se sentait comme gelée de l'intérieur, comme si le froid, après avoir vaincu l'intégralité de sa peau, avait décidé de s'attaquer à ses veines. Quelque chose clochait dans sa vie. Mise à part le fait qu'elle était une horrible bonne fille, s'entend. Non, c'était autre chose.
« Que ça te plaise ou non, c’est ta sécurité qui est prioritaire »
Ce ton... Ce ton était si grave. Elle avait déjà vu Leonard lui parler sans plaisanter bien sûr, mais là c'était différent. C'était ce qui clochait dans sa vie. Elle avait l'impression de redevenir une petite fille, face à un adulte. Parce qu'après tout, c'était ce qu'il était. Un adulte. Et elle, une adolescente capricieuse, une peste notoire d'à peine dix-sept ans. Mais qu'est-ce qu'elle espérait, au juste ? Qu'est-ce qu'elle cherchait, en restant avec ce drôle de garçon ? Quoi qu'elle veuille, il ne pourrait rien lui donner. A part un ordre, comme il venait de le faire. Puisque c'était bien un ordre. « Que ça te plaise ou non ». Cette structure, Holly l'avait employée maintes et maintes fois, pour bien signifier à sa cible qu'elle n'avait pas le choix. Elle le connaissait par cœur, elle savait ce qu'elle signifiait. Un peu déconfite, elle regarda la pluie couler le long de la paroi, le sol devenir de plus en plus boueux, tandis que le jeune homme retournait joindre ses mains au pied du trou. Elle se sentit pâlir. Décidément, elle n'avait pas le choix.
« Tu pourras prendre ta revanche 10 fois après. Promis. »
Ah. Il avait retrouvé sa voix légère habituelle. Un petit sourire avait même retrouvé sa place sur ses lèvres. Dommage qu'il soit obligé de l'utiliser pour la convaincre. En soupirant, Holly haussa les épaules. Elle se fichait comme d'une guigne de pouvoir se venger. Tout ce qu'elle voulait à présent, c'était sortir de là, retourner au manoir et prendre une douche. Avant de filer dans son lit et se laisser mourir. Elle se sentait mal, si mal. Et elle se sentait jeune, si jeune. Pour la première fois de sa vie, la jeune fille rêva d'une chose qu'elle ne possédait pas. Elle rêva qu'elle était plus âgée. Elle rêva qu'elle pouvait sans problème se rapprocher de Leonard. Un peu plus, encore un peu plus, toujours un peu plus. Et puis la réalité revint la gifler. Elle retourna dans ce trou, avec ses cheveux et sa casquette trempés, son corps tremblant de froid. Une boule se forma dans sa gorge. Elle avait l'impression d'être la personne la plus futile de l'Univers. Elle sentait son cœur battre sur un drôle de rythme, désordonné. Sans un mot elle s'approcha du tremplin que lui proposait Leonard. Arrivée face à lui, elle n'essaya même pas de le regarder. Elle se contenta d'un mot.
« Parfait. »
Puis elle prit appui sur les mains jointes, posa ses mains sur les épaules du garçon et s'éleva vers l'entrée du trou. Tendant les bras, elle agrippa une sorte de racine à l'extérieur, et se tira comme elle le pouvait de l'ouverture béante. Une fois sortie, elle se sentit horriblement seule, comme un coup au cœur qui accentua le nœud dans sa gorge. Prudemment, elle alla s'asseoir sur le rebord, pour voir d'en haut Leonard et ses cheveux verts. Elle le dévisagea, ce garçon. Ce garçon qui était un homme. Et puis elle baissa ses yeux sur ses genoux éraflés. Ses genoux de fillette. Elle sentit la pluie couler sur son visage. Et en silence, elle fit ce qu'elle ne faisait jamais. Elle laissa des larmes envahir ses yeux bleus et se mêler à la pluie. Des larmes qu'elles ne comprenaient, des larmes minuscules. Enfin, d'une voix frissonnante, son regard toujours fixé sur ses genoux, elle reprit la parole.
« Je peux appeler de l'aide si tu veux. Il y aura bien une grande personne dans les couloirs à cette heure. Elle pourra t'aider. Moi, je suis inutile. Ha ha. »
Elle avait ponctué sa tirade d'un rire. Rire sans joie, rire superficiel. Un rire qu'elle comprenait mais qui ne voulait rien dire. Tout le contraire de ces honteuses perles salées dévalant son visage. Tout le contraire. Oui.
I don't understand what my heart means. I don't understand what I want. Maybe I'm just a crazy stupid girl who's fall in a gap with a crazy stupid boy. Who's fall in love. Oops.
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Dim 1 Jan - 20:39 | |
| This is the constant, The constant is calling Become this monster whose constantly falling What is this curse That my heart is installing ? Outside I’m content Yet inside I’m bawling I blame Coco – The constant Aux yeux de tous Leonard était le mec sympa, le pitre, le rigolo parfois un peu dans la lune. Le mec gentil, avec des airs de gamin qui joue à être adulte. Le mec qui a l’air heureux et surtout inébranlable quoiqu’il arrive. Le bon copain, celui qui voit la vie du bon côté. Et pourtant la vérité était tout autre. Leonard jouait à être ce mec là parce qu’il voulait lui ressembler. Oui, il désirait sincèrement devenir ce Leonard là pour de vrai, celui que rien ne préoccupe, rien ne fâche. A la longue, ce petit manège avait fini par fonctionner. Les gens étaient parfaitement dupe, même Len, grâce à ces petits médicaments. Et pourtant la seule chose qu’il désirait vraiment – et il le savait toujours au fond de lui- c’était de disparaître. Lentement. Doucement, comme une mélodie qui prend fin. Sans que personne ne le remarque, même pas lui. Devenir une ombre, un reflet et s’éteindre, comme une petite flamme. Se désintégrer sous l’effet du vent. Mourir. Malheureusement, les choses n’étaient pas aussi facile. Passer à l’acte demandait énormément de courage et d’audace, ce dont il manquait cruellement. Bien sûr, il pourrait toujours arrêter de prendre son « traitement ». Mais il décevrait un grand nombre de personne. Lena, Ayden, Holly, Derdrès, Ren, Adam, Kelyn…Malgré tout, il s’était attaché à ces personnes. Maintenant c’était trop tard, il ne pouvait plus disparaître comme ça, rien qu’avec la force de sa volonté. Mais d’un autre côté il était tiraillé. Par la beauté fascinante de la mort, son soulagement auquel il aurait bien voulu succomber si seulement ce n’était pas aussi douloureux. Et Holly. Quel genre de sort lui avait-elle jeté ? Un jour il la voyait comme une menace à son prétendu bien-être. Et puis…il ne pouvait la sortir de son esprit. Elle restait là, se faisait une petite place bien au chaud avec son sourire moqueur qui ne présageait rien de bon. Il n’avait fallu que d’une journée. Une seule journée pour qu’il lui dévoile ses secrets, et qu’il la suive là où elle désirait le mener. Elle se jouait de lui avec une facilité déconcertante. Avait-elle seulement conscience de l’effet qu’elle produisait sur lui ? Len n’avait jamais connu quelque chose de comparable auparavant. Bien sûr, il connaissait les règles du jeu de la séduction, mais ici c’était différent. Il ne devait pas jouer. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. La confusion régnait dans son esprit. Elle était si jeune. C’était si mal. Et pourtant il ne pouvait pas s’empêcher de s’imaginer en train de l’embrasser. De la serrer contre lui. D’enfouir sa tête dans son cou. Et chaque moment où ils étaient proches, comme tout à l’heure à l’infirmerie, était une véritable torture. Et ce sentiment se propageait partout, comme un poison, une force invisible qu’il l’attirait inexorablement vers elle, l’objet de ses désirs interdits. Mais trêve de tergiversations, revenons à notre situation initiale. Le jeune sibyllin, revenu à la raison, tenta de convaincre la demoiselle de suivre son plan. Cette fois, il était totalement sérieux, la situation était dangereuse et ils n’avaient pas de temps à perdre. Il espérait qu’Holly comprendrait et qu’elle ne ferait pas de caprice. Cela ne rendrait les choses que plus difficiles. Leonard Keyes restait avant tout un sibyllin, au service de Mystic Hall et de ses habitants et il ne pouvait pas se permettre de laisser la jeune mentaliste dans une situation aussi dangereuse. Il déploya donc tout ce qu’il avait en magasin pour la convaincre. Il laissa place au Len plus sérieux, plus adulte. Il fut à la fois ferme et doux. Pendant tout ce temps, la jeune fille restait silencieuse. Bon ou mauvais signe ? En tout cas Holly n’était pas au mieux de sa forme. Malgré la casquette, ses cheveux étaient trempés, et elle croisait les bras fermement autour d’elle pour éviter de trembler de froid. Elle aussi devait aspirer à rentre au chaud, peut-être même au point de laisser sa fierté de côté. Sans un mot, la frêle jeune fille s’avança et posa son pied sur les mains de Leonard. Voilà…merci. Quelque part, Holly Shepherd était quand même responsable. « Parfait »avait-elle murmuré d’un ton neuter, sans même lui accorder un regard. Le jeune homme parvint à la soulever suffisamment pour qu’elle puisse atteindre une racine et se hisser seule au sommet. La pluie continuait de tomber, et Leonard suivait des yeux chaque mouvement de la jeune fille, au cas où il devrait la rattraper. Il soupira, soulagé, dès qu’Holly fut en lieu sûr. C’était suffisant pour lui rendre un vrai sourire. « Je peux appeler de l'aide si tu veux. Il y aura bien une grande personne dans les couloirs à cette heure. Elle pourra t'aider. Moi, je suis inutile. Ha ha. »Len avait levé les yeux pour pouvoir distinguer Holly, mais la pluie l’empêchait de la voir correctement. L’eau tombait sur son front, coulait vers ses paupières et troublait sa vue. Le rire étrange et presque métallique de la jeune fille le surprit. Il n’arrivait pas à la voir, était-elle triste ou moqueuse ? Impossible à déterminer. Il était vrai qu’un peu d’aide ne serait pas superflu. Mais pourtant…Leonard n’en voulait pas. Ce n’était pas une question d’orgueil, mais si quelqu’un venait à l’aider, il devrait faire face à une série de questions. Probablement de la part des autres sibyllins. Il ne voulait pas leur mentir…mais il ne voulait pas leur dire la vérité non plus. Ce serait admettre sa propre faiblesse, sa faute. Il voulait garder cette relation étrange – si on pouvait appeler ça une relation – secrète. Fermant les yeux, il cria à l’adresse d’Holly pour qu’elle puisse entendre. « Non merci ! Ca va aller. »Il semblait convaincu, sans vraiment l’être. « Rentre vite à Mystic Hall ! Vas vite te mettre à l’abri, j’arrive ! » Sa voix était redevenue normale. D’une certaine façon, Leonard allait doublement regretter ses paroles. Car en effet, il aurait bien eu besoin d’aide pour escalader cette paroi boueuse. Et aussi parce qu’il demandait à Holly de partir, sans réellement le vouloir. Même si son ton était confiant, Len était loin d’être aussi sûr de lui. Il poussa un soupir en examinant la paroi boueuse. D’un geste rapide il releva ses manches et entreprit l’ascension. La tâche était loin d’être facile, la terre était friable et glissante comme de l’argile. Leonard pouvait déjà renoncer à sa propreté pour arriver à gravir la paroi. Il faisait froid, ses muscles étaient fatigués et la pluie, non contente de lui glacer les os, l’empêchait de regarder en haut. Il n’entendait pas Holly. Etait-elle partie ? Alors qu’il n’était plus qu’à un seul mètre du but, le jeune home glissa et tomba. Il se ramassa lourdement, tout au fond du trou. Il recommença : une fois, deux fois, trois fois…Mais il lui était impossible de gravir le dernier mètre de la paroi devenue tout lisse. Il avait froid, il était sale, et déjà il commençait à douter. Et si je restais ici ? Et si c’était impossible…si je ne pouvais pas sortir… ? Pourquoi se battre ? Len envisagea un instant la possibilité de rester au fond de se trou, de se laisser recouvrir par la pluie et la boue. Arrêter de lutter une bonne fois pour toute. Ensuite il se rappela de sa promesse. Il ne pouvait pas abandonner aussi facilement. Il avait promis à Holly de revenir. Allez, remue-toi, bon à rien ! Tu vas pas te laisser pourrir ici quand même ?Cette pensée arracha un sourire à Len. C’était exactement le genre de truc qu’Holly aurait dit. Il n’avait pas le droit d’abandonner.Il devait respecter sa promesse, et se faire botter le cul comme jamais par une jeune fille de dix-sept ans. Tout un programme. L’adrénaline se diffusa dans tout son corps, lui prodiguant une force insoupçonnée. Au lieu de chercher des prises, il enfonçait carrément ses mains et ses pieds dans la terre boueuse, pour continuer à l’escalader. Ses mains étaient couvertes de boue jusqu’aux avants-bras, quant à ses converses…et bien…elles avaient pris une couleur marron. Dépêche-toi…Tu y es…presque. La pluie l’empêchait de regarde en l’air, mais il savait qu’il était presque au bout. Ses bras et ses jambes lui faisaient horriblement mal mais Len savait que ça ne durerait pas. Il leva la bras et attrapa un poignée d’herbe. Alleluia ! Il avait atteint le sommet. Le sibyllin parvint à se hisser à la force des bras, et se laissa tomber sur le côté, le souffle court. Décidemment il devrait faire plus d’exercice. Jamais l’herbe mouillée ne lui avait paru aussi merveilleuse. Len se mit à genoux et essuya ses mains dans l’herbe humide. Le résultat n’était pas brillant, mais c’était mieux que rien. Il releva la tête et chercha Holly du regard. La pluie s’intensifia et l’empêcha de voir au loin. Il n’y avait que les arbres et les lumières de Mystic Hall beaucoup plus loin.Pas de Holly. Etrangement, Leonard se sentit seul. Il fixa ses mains, encore un peu boueuses, les ongles sales, posées sur l’herbe. Ses cheveux verts, devenus lisses à cause du poids de la pluie, tombaient en cascade sur autour de son visage. Holly était partie. C’était mieux comme ça hein ? Alors pourquoi j’avais espéré qu’elle reste ? Abruti. Oublie ça.Oublie-la. C’est la meilleure chose à faire. Il se sentait comme un chien sale et abandonné. C’est ridicule. Je suis ridicule. Le jeune home sentait comme un grand vide dans sa poitrine. Un vide qui ne devrait pas se trouver là, mais qui faisait mal quand même. |
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Holly Shepherd Mentaliste
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Lun 2 Jan - 15:22 | |
| "You make me Feel like I'm living in a Teenage dream The way you turn me on I can't sleep Let's run away and Don't ever look back Don't ever look back." [Teenage dream – Katy Perry] Assise sur son rebord, Holly avait vaguement l'impression d'être une épave. Un voilier, se laissant entraîner au rythme des vagues, alors que la pluie la trempait de plus en plus et que ses larmes brouillaient sa vue. Elle se sentait minuscule, inutile. Elle avait de plus en plus froid et rêvait d'un mouchoir en papier. Son cœur lui paraissait faible, perdu dans sa poitrine, prêt à s'arrêter à la plus petite secousse. Elle ne comprenait rien. Même sa tête commençait à lui faire mal, elle avait le plus grand mal à se concentrer plus d'une demi-seconde sur une de ses réflexions. Elle aurait voulu s'allonger là, dans l'herbe humide, et se laisser sombrer. Tomber dans le sommeil, prier pour ne pas faire de cauchemars, et empêcher les problèmes de continuer à la tourmenter. Elle en avait assez de ces piques venant la transpercer, de ces tâches sombres et tristes se déposant sur son être impitoyablement. Elle voulait qu'on la laisse tranquille. Que tout s'arrête. Que le monde entier cesse de tourner. Lentement, elle ferma les yeux, attendant de voir si le Seigneur daignerait accéder à sa demande. Les secondes s'écoulèrent, infinies. Rien. Pas étonnant. Elle n'avait jamais été à l'église de sa vie. En soupirant elle rouvrit les paupières, et commença à s'analyser un peu. Ses jambes et ses genoux devaient être couverts d'égratignures et de bleus, elle les sentait la picoter un peu. Le bas de son jean et ses chaussures étaient couverts de boue, ainsi que ses mains. Le contour de son œil devait être sérieusement amoché à présent. Elle n'osa pas imaginer l'état de ses cheveux. Bref, une chose était sûre : elle devait faire un peu peur à voir. Nouveau soupir. « Non merci ! Ça va aller. Rentre vite à Mystic Hall ! Vas vite te mettre à l’abri, j’arrive ! » La voix de Leonard retentit du fond de la crevasse, forte et convaincue, comme à son habitude. Mais ce n'est pas ce que Holly retint. Non, ce qui la piqua, c'était ce qu'il lui demandait. Il voulait qu'elle parte ? Il avait envie qu'elle aille se mettre à l'abri en attendant qu'il arrive, comme un père parle à son gosse ? Il était sérieux ?! La jeune fille sentit son corps se tendre. C'était trop. Elle en avait marre, elle avait froid, elle était trempée et elle ne savait même ce qu'elle fichait avec ce vieux qui ne voulait pas d'elle ! Bien, très bien. Holly n'hésita pas une seconde, ne répondit même pas. Dans un geste rageur elle se releva, manqua de glisser à nouveau, avant de partir d'un pas vif. Ses pensées, après avoir été plus sombres qu'un abysse, étaient devenues rouge colère. Elle avait envie de hurler, de frapper dans chaque arbre qu'elle croisait, d'envoyer des météorites dans la face de ce garçon qui la mettait dans tous ces états. Au lieu de quoi elle continua à avancer, pestant tout bas. Rapidement elle traversa les jardins et franchit l'entrée du bâtiment secondaire. Les couloirs étaient déserts, pas même une âme errante. Ils devaient tous être partis faire la fête ou se coucher. Tant mieux. Quatre à quatre, l'adolescente monta les marches de l'escalier, puis ouvrit la porte du dortoir des filles d'un geste agacé. Quelques jeunes tournèrent la tête dans sa direction, la dévisageant d'un air étonné alors qu'elle filait jusqu'à son matelas. Piochant dans ses vêtements propres, Holly ne put s'empêcher d'avoir une moue dédaigneuse à l'encontre de ses idiotes. Elles se croyaient discrètes, avec leurs réflexions pensées aussi fort que le grondement du tonnerre ? « Oh, c'est quoi ces vêtements sales ? » Rageusement, l'adolescente attrapa un jean, un tee-shirt et un gilet. « C'est Holly Shepherd, ça ? Où est-ce qu'elle est allée pour se retrouver dans cet état pitoyable ? » Tant qu'à faire elle piocha aussi ses affaires de toilette. « C'était qui, sa victime, ce coup-ci ? En tout cas, elle à l'air de s'être bien fait avoir. Tant pis pour cette garce ! » Enfin, elle tourna les talons et se réfugia en claquant la porte dans la salle de bain. Les pensées se turent immédiatement, interférées par le mur épais. Fatiguée, l'adolescente se débarrassa de ses vêtements boueux et laissa l'eau chaude la laver de ce sentiment de dégoût et de fureur qu'elle avait en elle. Elle resta là un moment, lavant au moins trois fois ses cheveux, avant de comprendre que décidément, il était impossible de se noyer dans une douche. Le cœur lourd elle enfila ses vêtements secs et emprunta un sèche-cheveux ne lui appartenant pas, puis retourna dans le dortoir où les réflexions silencieuses reprirent. Sans la moindre grâce elle s'écroula sur son lit, la tête dans l'oreiller. Elle avait l'impression de se réveiller après un rêve. Comme si tous les événements de la journée n'avaient pas été réels et qu'elle redescendait brutalement de son joli nuage. Et puis elle tourna la tête. Là, juste à côté de sa table de nuit, se trouvait son parapluie. Rouge. Elle l'avait acheté pour qu'il se voit. Mais peut importait. La seule chose à laquelle elle pensa, ce fut à ce garçon dans la forêt, qui était trempé jusqu'aux os. Ce garçon qui la rendait folle, à proprement parler. Ce garçon qu'elle avait laissé seul, alors qu'elle lui avait dit qu'elle ne le laisserait pas mourir de froid dans son coin. Une seconde passa, peut-être la plus longue du monde, où Holly fixa ce parapluie semblant la narguer. Jusqu'à ce que. Merde.Tout aussi brusquement que quelques minutes plus tôt, alors qu'elle se relevait dans la forêt, la jeune fille enfila de nouvelles chaussures et une veste, attrapa le parapluie et fila hors du dortoir à toute vitesse. Quoique, elle fit une halte juste avant de sortir, histoire de jeter le regard le plus noir de l'Univers à toutes ces dindes qui n'arrêtaient pas de commenter intérieurement ses moindres faits et gestes. Un grand silence s'ensuivit, lui tirant un petit sourire de satisfaction avant qu'elle ne court à l'extérieur, son parapluie à la main. Ses pas se firent de plus en plus rapides, tandis qu'elle parcourait pour la troisième fois en un peu plus d'une heure le même chemin. Dans un coin de sa tête, elle se demandait quand même si Leonard était encore là-bas. Elle aurait l'air idiote si, une fois sur place, l'endroit était désert. Il n'empêche qu'elle ne ralentit pas la cadence. Arrivée dans la forêt, elle commença à se frayer un chemin entre les arbres, espérant qu'elle arriverait à retrouver l'endroit. Dans son esprit se bousculait une tonne de doutes. Et si elle se perdait ? Et si elle retombait dans le même trou et qu'il n'y avait vraiment plus personne cette fois ? Et si elle croisait un animal sauvage et qu'elle se faisait dévorer toute crue ? (Son imagination était étrangement plus prolifique qu'en temps habituel.) Enfin, elle le repéra. D'abord le pin, immense, qui avait attiré son attention à la base. Puis cette silhouette sombre assise dans l'herbe. Et ces cheveux verts. Le cœur battant à quatre cent à l'heure, essoufflée comme jamais, Holly avança encore un peu avant de s'arrêter, de s'accroupir et de partager un peu de son parapluie avec ce jeune homme couvert de boue. La gorge sèche, la jeune fille ne put s'empêcher de se répéter ce prénom dans sa tête. Leonard, Leonard, Leonard. Len. Un vague sourire étira ses lèvres. Puis elle prit la parole. « Tu n'avais vraiment pas besoin d'aide alors. Pas mal pour un vieux. »Elle le regarda, encore et encore. Avec cette impression extraordinaire. Comme si le monde reprenait des couleurs. Elle observa ces lèvres bleuies par le froid qu'elle mourrait d'envie d'embrasser, ces mains blanches vaguement recouvertes par une couche boueuse, ce cou long et pâle. Au-dessus d'eux, les gouttes de pluie venaient s'écraser contre le parapluie. Holly savait qu'elle aurait pu dire quelque chose. Mais elle n'y arrivait pas. Alors elle se contentait de le dévisager, attendant sa réaction. De le dévisager avec ses deux yeux bleus. Ses deux yeux bleus qui disaient à la fois je te hais et je t'aime. Combat infini. Je te hais. Je t'aime. Je te hais. Je t'aime. Je te hais. Je t'aime. |
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Lun 2 Jan - 19:07 | |
| - Spoiler:
I'm running out of ways to make you see I want you to stay here beside me I won't be ok and I won't pretend I am So just tell me today and take my hand Please take my hand Please take my handSnow Patrol- Just say yes I wish I could bubble wrap my heart…In case I fall, and break apartSes épaules et ses cuisses lui faisaient horriblement mal. Leonard était à genoux, ses fesses contre ses talons, et s’appuyait sur le sol pour ne pas tomber, la tête basse. Il tremblait et haletait. Etait-ce à cause de l’effort qu’il avait dû fournir ? Ou bien du froid ? Ou bien du vide intersidéral qui lui crevait la poitrine comme un poignard ? La pluie tombait sur son dos courbé, glissant le long de son cou, dans ses cheveux, coulant sur sa poitrine à travers son T-shirt et sa chemise. Il ne pouvait pas détacher les yeux de ses mains, sales contre l’herbe humide. Il ne pouvait pas relever la tête. Le poids sur ses épaules était trop lourd. C’était pas ce que tu voulais ?. Len respirait péniblement, il avait une sorte de boule bloquée dans sa gorge, qui lui faisait mal et il ne parvenait pas à la faire partir. Et bien qu’il se soit remis de son ascension, il continuait à haleter, pour la faire sortir. D’où venait cette main de fer qui lui serrait la gorge et l’empêchait de respirer correctement ? Avoue-le. Tu voulais qu’elle reste. Tu voulais qu’elle t’attende. Mais il est temps de l’admettre Leonard. Elle n’en a rien à foutre de toi. Elle t’utilise c’est tout. Il secoua la tête. Il refusait d’écouter cette voix-là. Et pourtant ce qu’elle disait avait du sens. Johnny lui répétait sans cesse. No one will ever love you – or like you – you’re just a pitiful, disgusting bastard! Get out of my sight! You make me sick. C’était la voix rauque de Johnny qui revenait le hanter de temps en temps, juste histoire de le torturer encore un petit peu. Des larmes silencieuses coulaient le long de ses joues, il ne savait même pas pourquoi. Il avait envie de crier, pour faire sortir cette boule mais il n’y parvenait pas. Aucun son ne pouvait sortir de sa bouche. Lui qui avait l’air siconfiant tout à l’heure, ressemblait davantage à une épave. Il s’agissait probablement d’une crise d’angoisse. Cela lui arrivait encore, malgré les médocs. Len ferma les yeux et essaya de penser à quelque chose d’agréable pour maîtriser sa respiration. Soudainement, plus de pluie. Pourtant il pouvait encore l’entendre résonner dans toute la forêt. Il pouvait l’entendre au dessus de lui. Une voix, très proche se fit entendre. « Tu n'avais vraiment pas besoin d'aide alors. Pas mal pour un vieux. » Le jeune homme ouvrit les yeux. Une paire de chaussures, une paire de genoux. Propres. Depuis combien de temps était-il ici ? Depuis combien de temps avait-il fermé les yeux ? Il trouva la force de relever la tête et ses yeux émeraude s’écarquillèrent de surprise. Holly. Elle était là, tout près de lui avec son parapluie rouge. Voilà qui expliquait bien des choses. L’expression du sibyllin devait valoir le détour. Il la regardait comme si il la voyait pour la première fois, comme une apparition divine. Avec la bouche légèrement ouverte et de grands yeux ronds. Avec des mèches de cheveux mouillées qui tombaient sur son visage, se collait sur ses joues et sur l’arête de son nez. Pendant un instant il resta figé comme une statue, sans sourire. Holly. Ses cheveux châtains tombaient sur ses épaules en dessinant des arabesques. Elle avait ce petit sourire et ces yeux brillants…vastes comme deux océans, comme deux villes à voile qui le regardait. Il n’arrivait pas à le croire. Son cœur brûlait dans sa poitrine, et battait à une cadence endiablée. Elle est revenue pour moi ? Non…elle est revenue pour moi. Je le sais. Sa voix avait été différente. Pas moqueuse. Presque intentionnée. Comme si elle s’était vraiment inquiétée. Leonard referma lentement la bouche et ses lèvres s’étirèrent en un sourire. Un vrai, pur, tendre sourire. « C’était… un jeu d’enfant. » dit-il d’une voix fatiguée et encore un peu à bout de souffle. Bien sûr, il ne trompait personne. L’état lamentable dans lequel il se trouvait parlait suffisamment pour lui. Mais il s’en fichait. Len ne pouvait pas détacher les yeux de la jeune fille. L’angoisse avait disparu. Il avait oublié qu’il avait froid, qu’il avait mal et qu’il avait peur. Il ne se sentait plus seul. Holly était revenue pour lui, alors qu’elle aurait bien pu rester bien au chaud. Ce qui signifiait que d’une certaine façon, il avait de l’importance à ses yeux. Et c’était largement suffisant pour son cœur bondisse dans sa poitrine et pour qu’il ressente une drôle de chaleur envahir son corps, malgré le vent glacé. Il ressemblait un peu à un enfant perdu, et Holly ressemblait à une déesse. Il ne se lassait pas de la regarder, comme si c’était une merveille. Il ne voyait plus son œil tuméfié, il ne se rappelait plus de ses mots assassins. Pourtant Holly était toujours la même, mais différente en même temps. Le jeune homme sentit son énergie revenir progressivement et il se releva, la jeune fille fit de même. Il ne pouvait pas s’empêcher de la regarder avec ce sourire, avec ce regard brillant. Leonard avait littéralement le cœur au bord des yeux. Il se sentait plus calme et pourtant il était toujours aussi troublé par Holly. Sauf que là tout de suite il ne pensait plus à tout ça. Là tout de suite il n’y avait qu’Holly dans sa tête et rien d’autre. Pas de regrets, pas de culpabilité. Juste ces grands yeux océans et ces lèvres insolentes. Et pourtant si douces. Comme elle. Comme une rose avec des épines. Sans un mot, Len posa sa main sur le parapluie là où se trouvait celle d’Holly. Sa main glacée toucha celle d’Holly, doucement, comme une caresse. Il était plus grand qu’elle, ce serait plus facile si c’était lui qui tenait le parapluie non ? « Merci pour être venue me chercher. Leonard était sincère. Il lui avait dit ça d’une voix basse et douce, encore perdu dans sa contemplation. Il ne pouvait détacher son regard des iris magnétiques de la jeune fille. Ses lèvres s’élargirent en un sourire mystérieux. Le cerveau de Leonard était parasité par Holly, sa peau, ses lèvres, son sourire, son parfum, sa folie. Il se fichait de savoir si c’était mal ou pas. Il n’avait qu’un seul désir. Tant pis pour les conséquences. Quelque chose avait déraillé quelque part dans son cerveau malade et son coeur semblait sur le point de s’envoler. Peut-être était-ce la fièvre où la promiscuité que partagent deux personne sous un petit parapluie rouge, au milieu d’une forêt après avoir frôlé un mort potentielle, mais il se sentait audacieux. « Malheureusement….je n’ai pas de muffin pour me faire pardonner. Sans autre préambule, il se pencha lentement vers elle et effleura ses lèvres contre les siennes avant d’y déposer un baiser. Il ne faisait qu’utiliser sa méthode de remerciement après tout. Il aurait bien pu recevoir une claque, il s’en fichait. Là tout de suite Leonard devait se trouver sur un petit nuage hormonal. Il se sentait invincible. Il se redressa ensuite avec la même expression sereine et mystérieuse qu’il avait deux minutes auparavant. Si seulement il pouvait recevoir un signe de sa part, il oserait. Il oserait l’attirer contre lui, l’embrasser et sentir son cœur battre à travers son T-shirt. Mais cela ne dépendait que de Holly. En tout cas aujourd’hui, où ils étaient seuls et où Len se fichait complètement des conséquences de ses actes. |
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Holly Shepherd Mentaliste
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Dim 8 Jan - 16:15 | |
| "Un de ces quatre Nous tomberons ensemble Moi j'm'en fous C'est pour Bonnie que je tremble Quelle importance Qu'ils me fassent la peau Moi Bonnie Je tremble pour Clyde Barrow." [Bonnie and Clyde – Serge Gainsbourg]
Devant elle, face contre terre, Leonard ouvrit les yeux. De grands yeux émeraudes étonnés, qui étira encore d'un cran le sourire de Holly. Elle le fixa sans rien dire, alors qu'il relevait la tête vers elle et la considérait comme la chose la plus étrange qu'il ait jamais vu sur Terre. De son côté, la jeune fille avait l'impression d'être totalement déconnectée. Elle n'arrivait plus à réfléchir, ni à faire le moindre geste ou à prononcer la plus petite parole. Il n'y avait plus que Leonard. Leonard et ses mèches de cheveux verts trempées, Leonard et son sourire en demi-lune, Leonard et son regard si troublant que Holly en aurait rougi. Il prenait tout l'espace, déréglait son cerveau, asphyxiait ses pensées. Dans sa main, l'adolescente sentait le parapluie peser légèrement, seul fil la reliant à la réalité. Unique chose capable de lui rappeler qu'elle était dans une forêt, que la pluie tombait et qu'elle était à côté d'un trou où elle aurait pu finir ses jours. Dans le froid, dans la boue, dans la peur. Comme un petit soldat terrifié. Oui, elle aurait pu mourir comme ça, incapable de remonter. S'il n'avait pas été là. S'il ne l'avait pas suivi, s'il ne l'avait pas trouvée, s'il ne lui avait pas tendu sa main. Et voilà, elle revenait à lui. Encore, toujours, inlassablement lui. Len. Accroupie sous le parapluie rouge, Holly sentit petit à petit ses jambes s'engourdir. Mais elle ne bougea pas. Elle attendait. Attendait ce qui arriva peu après. Un mot, une phrase, une réponse. Avec un joli, un vrai, un tendre sourire. Un tendre sourire. Pour elle ? Pour elle. Son cœur dérapa.
« C’était… un jeu d’enfant. »
En d'autres conditions, la jeune fille aurait probablement lâché un grand rire moqueur. Elle n'en fit rien. Elle voyait bien que ce n'était pas le moment pour se bidonner comme une dingue dans l'herbe. A la place, elle tenta ironiquement de faire un lien entre l'expression « un jeu d'enfant » et l'air épuisé de Leonard. Résultat : aucun. Ha ha ha ! (Ceci est la preuve que Holly est capable de se moquer d'une personne en toute circonstance. On applaudit bien fort.) Doucement, elle se releva en même temps que le jeune homme, essayant tant bien que mal de garder le parapluie droit. Et d'éviter le regard insistant de Leonard. Il la rendait mal à l'aise, si mal à l'aise. Elle n'aurait pas dû réagir comme ça. Un garçon, ça servait à faire joli, pas à être aimé. N'est-ce pas ? Elle ne savait plus. Elle n'en savait rien. Et puis la main de Leonard vint effleurer la sienne sur le parapluie. Une main gelée, qui la fit frissonner. Dans les tréfonds de son esprit, Holly savait, à ce moment-là, qu'elle aurait dû ôter ses doigts. Oui, elle savait qu'elle aurait dû s'éloigner, ne serait-ce qu'un peu. Parce que tout ceci était mal. Immoral. Insensé. Et pourtant affreusement tentant...
« Merci pour être venue me chercher. »
Nouvelle intervention. D'une voix douce, comme un murmure. La jeune fille laissa son regard se planter dans celui de Leonard. N'arriva plus à s'en détacher. Elle sentait son cœur battre dans sa poitrine, fort, autre facteur l'empêchant de réfléchir. Il fallait qu'elle réponde, il fallait qu'elle dise quelque chose. Mais elle avait l'impression de n'être plus là. Ou plutôt, d'être trop là. Chaque son lui semblait plus bruyant que ce qu'il aurait dû, le moindre contact la faisait frémir. Elle s'était embarquée dans cette histoire. Elle ne pouvait plus s'en échapper. Un jour, ce garçon me tuera. La gorge sèche, Holly entrouvrit légèrement ses lèvres, préparant une phrase comme elle le pouvait. Lentement, elle rassembla tous ses mots, tout son courage. Elle respira profondément, le plus discrètement possible, pour se calmer. Ses yeux se fermèrent. Elle tenta de reprendre un semblant de constance. Enfin, alors qu'elle se sentait prête à parler, la voix de Leonard l'interrompit.
« Malheureusement….je n’ai pas de muffin pour me faire pardonner. »
Hein ?! Qu'est-ce qu'il me cause de muff... Des lèvres effleurèrent les siennes avant de les embrasser. C'était doux, léger, mystérieux. La jeune fille sentit ses paupières s'ouvrir d'un seul coup et ses yeux s'écarquiller de surprise. Déjà le garçon s'écartait d'elle, avec son éternel petit sourire aux lèvres. Le cœur de Holly s'arrêta une seconde. Puis reprit sur un rythme effréné. Elle avait la vague impression de s'être transformée en statue. Pourtant les rouages de esprit, si engourdis quelques minutes auparavant, fonctionnaient à cinq cent à l'heure. Il fallait qu'elle comprenne. Elle repensa à la phrase que le jeune homme avait lancé juste avant de l'embrasser. Elle se la repassa en boucle, pendant quelques secondes d'un long silence. Encore, et encore, et encore. Jusqu'à ce qu'un éclair de compréhension traverse son regard et qu'un minuscule sourire vienne se dessiner sur ses lèvres. Un éclat moqueur alla éclairer ses iris océans. Et puis, comme si sa langue se déliait après de nombreuses années d'inactivité, elle prit la parole.
« Hm. Disons que ça tombe bien. Je n'aime pas les muffins. »
Ce ton légèrement narquois. Celui qu'elle utilisait si souvent. Bizarrement, il arriva à la rassurer et à lui rendre son aplomb habituel. Un élan de confiance en elle la prit, alors qu'elle analysait la situation. Devant elle se tenait Leonard. Leonard Keyes pour être précis. Qui avait 23 ans. Qui était un Sibyllin. Et elle le regardait. Elle, Holly. Holly Shepherd, du haut de ses dix-sept années. La peste de Mystic Hall, l'adolescente fière et orgueilleuse. Qui venait de se faire embrasser par le-dit Leonard. Au beau milieu d'une forêt. Sous un parapluie. Parapluie rouge. Parce qu'il pleuvait. Oh putain de bordel de merde. Réaction des plus poétiques, n'est-il pas ? Bref. Debout face à ce garçon qui lui en faisait voir de toutes les couleurs (elle le lui rendait bien, vous me direz), la jeune fille hésitait un peu sur la direction à prendre. D'un certain côté elle se sentait plus que bien. D'un autre elle savait qu'agir comme ça n'était pas forcément une bonne chose. Alors. Soit elle lui lançait une remarque acide, récupérait son parapluie et tournait les talons sans demander son reste. Réaction raisonnable. Soit elle essayait de voir jusqu'où Len pourrait aller dans ce petit jeu. Réaction stupide et immorale, mais qui pourrait s'avérer amusante. ... Et j'hésite encore ? Depuis quand je suis raisonnable, moi ? Ha ha, la blague ! Une seconde passa, au cours de laquelle Holly continua à fixer le jeune homme. Elle sentait son cœur battre horriblement vite, se demandant encore désespérément pourquoi. Et puis lentement, elle dégagea sa main droite de celle de Leonard sur le parapluie, pour aller la joindre à sa main gauche derrière le cou du jeune homme. Elle pouvait sentir ses cheveux contre ses doigts. Il était plus grand qu'elle, ça l'obligeait à tendre les bras, mais peu importait. Elle resta ainsi une minute, peut-être plus. Et puis elle s'approcha de l'oreille du garçon pour lui murmurer ce qui lui trottait dans la tête.
« Tu marches sur un sentier miné, tu sais ? Tu es sûr de vouloir te transformer en mauvais garçon ? Remarque, je te verrais bien dans le rôle d'un bad boy des années 80. Ce serait plutôt drôle. »
Elle se laissa aller à rire, doucement. Et puis elle posa son menton sur l'épaule de Len. Elle sentit son souffle se faire de plus en plus discret, ses yeux glissèrent vers la gauche, essayant de voir la réaction de Leonard. Elle n'y arriva pas. Alors elle se contenta de planter son regard vers les arbres s'élevant vers le ciel. Derrière le garçon. Devant elle. Son cœur dérapa une nouvelle fois. Ses mains croisées se mirent à trembler un peu. Fébrile ? Pas du tout. S'il me met un râteau, je le mords. Bien, Holly.
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Sam 14 Jan - 20:36 | |
| *Autour de nous du vide, Un ciel un peu livide, des petits points dorés…*L’esprit de Leonard était comme bloqué, parasité. Il n’avait fallu qu’un seul petit jour à Holly pour le faire tomber aussi fort et aussi vite. N’était-il pas censé la détester ? La considérer comme son bourreau, comme son tyran ? Et pourtant il avait osé faire un dangereux pas en avant, lui d’ordinaire si prudent. Juste un baiser. Avec des lèvres glacées et un petit goût de pluie. Le jeune homme se retira modestement un sourire aux lèvres. Qu’est ce qu’il le faisait sourire ? Et bien...sans le savoir, Holly venait de lui offrir un cadeau précieux. Un peu de sincérité, sous un parapluie rouge. C’est si beau et si rare. Elle lui avait fourni une preuve. Oui, une preuve indéniable. Len s’en persuadait, il garderait ce moment bien précieusement dans sa mémoire, emballé dans du papier de soie et enfermé à double tour. C’était quelque chose qu’elle ne pourrait pas lui enlever avec des remarques acides. Personne ne lui enleverait ça. C’était là qu’il avait trouvé le courage de se pencher vers elle et de déposer ses lèvres sur les siennes. *C’est juste un baiser….Parmi des milliers…*La jeune fille n’avait même pas eu le temps d’esquisser un geste de recul. Elle s’était laissé surprendre. Ensuite un silence s’était installé entre eux, mais ce silence ne paraissait pas lourd. Il n’avait tout simplement rien à ajouter. C’était si simple. « Hm. Disons que ça tombe bien. Je n'aime pas les muffins. »La jeune fille avait lancé sur le même ton moqueur que d’habitude. Au moins Len pouvait se vanter de ne pas l’avoir décontenancé. Pourtant son attitude n’était pas des plus habituelles. Soit. Il ne fallait pas essayer de la comprendre. Sans autre prélude, la jeune demoiselle noua ses mains derrière la nuque du sibyllin, et bien que Leonard soit déjà frigorifié, un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Il en avait la chair de poule. Inutile de préciser que ce n’était pas de peur.. Il entendait son cœur battre dans son oreille, sans savoir s’il devait redouter ou apprécier la suite des évènements. En tout cas il ne s’attendait pas du tout à ça. Mais…qu’est ce qu’elle fait ? Ensuite, très lentement elle approcha ses lèvres de l’oreille du jeune homme. Le jeune sibyllin restait pétrifié sur place. Il regardait droit devant lui, l’esprit vide, il n’y avait que le battement effréné de son cœur qui chavirait. Elle lui susurra : « Tu marches sur un sentier miné, tu sais ? Tu es sûr de vouloir te transformer en mauvais garçon ? Remarque, je te verrais bien dans le rôle d'un bad boy des années 80. Ce serait plutôt drôle. » Ensuite elle posa son menton contre son épaule. Il fallut un moment au jeune homme pour reprendre ses esprits et réfléchir à une réponse. Pourtant la jeune fille semblait faire tout ce qui était possible pour embrouiller son esprit. Le provoquer. Le tenter. Mais pourquoi ? Elle connaissait le pouvoir qu’elle pouvait exercer sur lui. Il venait tout juste de lui montrer. Alors pourquoi voulait-elle continuer ce petit jeu ? Le sibyllin devait lutter contre lui-même pour ne pas l’attirer davantage contre lui. Elle restait à moitié pencher sur lui. Si proche…Leonard se mordit la lèvre inférieure. Il savait qu’en tant que sibyllin et qu’adulte, il devrait la repousser, crier à la diablerie. Lui faire comprendre que ce n’était pas approprié. Et pourtant…Une petite voix dans la tête de Len lui rappelait qu’il n’y avait que 5 ans pour les séparer. Dans un an, Holly serait majeure, et déjà légalement, elle avait le droit de faire ce qu’elle voulait avec qui elle désirait. Si elle le désirait. Un vrai dilemme cornélien. De plus, il suffirait à la jeune fille d’aller raconteur ce qui s’était passé pour qu’il soit blâmé ou viré. Abus d’autorité. Ce serait sa parole contre la sienne. D’un autre côté…Holly était si proche qu’il pouvait sentir l’odeur de ses cheveux, et son cou pâle se trouvait juste là, en train de le narguer. Evidemment qu’elle le savait. Mais la vraie question était : quel était son but ? Len n’en avait aucune idée. Pas une seule. En silence, le jeune homme passa son bras libre autour de la taille d’Holly pour l’attirer vers lui. Il sentait son cœur battre à cent mille à l’heure et un autre frisson lui parcourut l’échine. *Je voudrais être le temps, pour que ce court instant, puisse à jamais durer…* « Si j’avais été un mauvais garçon, tu serais revenue pour moi ? »demanda-t-il d’une voix sans timbre. Rester vague. C’était la seule chose qu’il pouvait répondre. Une question. Elle lui rétorquerait sûrement quelque chose de moqueur mais peu importe. Il était persuadé qu’elle était revenue pour lui. Et certainement pas parce qu’il était un mauvais garçon. Plutôt parce qu’il était un gentil garçon, qui s’éloignait un peu du droit chemin. C’est marrant. Si on avait été dans un film, j’aurais probablement laissé tomber ce fichu parapluie pour te prendre dans mes bras, et d’embrasser passionnément sous la pluie. Romantique. Je vois déjà la scène dans ma tête. Nous aurions les yeux fermés, et nos lèvres se quitteraient uniquement pour se rencontrer plus langoureusement. Ce serait lent et passionné. Nos lèvres auraient le même goût que la pluie. Mais…ce ne serait pas une bonne idée n’est-ce pas ? Même si j’en ai terriblement envie…. Je me demande sit u m’entends.Il sourit. Probablement pas. Peut-être que je suis un mauvais garcon après tout. Un loup qui pense être un agneau.. Aussitôt, Len la serra davantage contre lui, enfouissant sa tête dans son cou. Il pouvait se retenir, garder tout ça enfouit au fond de lui. Mais si jamais elle osait se faire plus audacieuse, il ne se sentirait pas capable de la repousser. Douce ironie. Leonard ferma les yeux et prit une profonde inspiration.Il s’oublia pendant quelques secondes. J’aimerai rester comme ça un peu plus longtemps… « Si seulement… »laissa-t-il échapper dans un murmure presque inaudible. *Dans cette dernière étreinte, j’ai préféré m’éteindre, juste en fermant les yeux…*Si seulement quoi ? Laisse tomber mec. Oublie. Aussitôt Leonard défit son étreinte et se libéra de celle d’Holly à contre-cœur. Il tenait toujours le parapluie au dessus de leur tête. Les lèvres du jeune homme s’étirèrent en un sourire un peu suspicieux et il reprit d’un ton guilleret qui sonnait faux : « Et si on rentrait ? On dirait que la pluie ne va pas s’arrêter de si tôt Effectivement, la pluie ne s’était pas encore arrêtée . Et au fait, juste par curiosité, c’était quoi ton plan au départ ?Le sourire de Len sonnait creux et ne trompait que lui. L’allégresse de tout à l’heure avait laissé place à une sorte de mélancolie qu’il ne pouvait pas afficher. Il était prisonnier de ses désirs interdits, qu’il n’osait pas avouer et auquel il ne pouvait pas vraiment se laisser aller, malgré la tentation si forte qui le torturait. *Car je n’ose pas croire, que ton baiser ce soir, est un baiser d’adieu…* |
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Holly Shepherd Mentaliste
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Sam 21 Jan - 9:57 | |
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"Come on dance around Shine upon the ground From me to you Don't you know I'm strong ? I could win the world For you, for you." [Little love – AaRON] Holly Shepherd avait toujours eu l'habitude de mener son petit monde par le bout du nez. Elle jouait à la princesse capricieuse, à la jeune demoiselle à l'air aguicheur, ou encore à la peste au ton glacial, tout ça pour avoir ce qu'elle voulait. Et ça marchait. Oui, d'aussi loin qu'elle pouvait se souvenir, Holly n'avait jamais essuyé la moindre défaite. Personne ne lui avait encore dit « non ». « Stop ». « Ça suffit ». C'est pourquoi, ses mains croisées derrière le coup de Leonard, elle était persuadée qu'une fois encore, on ne lui résisterait pas. Elle était sûre et certaine que le jeune homme l'embrasserait, lui dirait des mots tendres à l'oreille, l'emmènerait là où personne ne pourrait les voir. Confiance qui s'accentua lorsque le Sibyllin passa son bras autour de sa taille. Elle se sentit frissonner. Elle entendait ce cœur contre sa poitrine battre fort, de plus en plus fort. Et à cet instant, alors qu'elle aurait dû sourire et se dire qu'elle allait obtenir ce dont elle avait envie, elle pensa à une chose des plus stupides.
Est-ce que c'est ça qui m'intéresse vraiment ? Hm...
Une réflexion toute bête. N'empêche que la-dite réflexion parvint à la faire douter légèrement. Elle commença à se poser des questions. Elle songea au fait qu'elle n'était encore qu'une adolescente, et Leonard un adulte. Elle compta les années les séparant, une à une, comme si ça pouvait les faire rétrécir. Elle se demanda même si ce qu'elle comptait faire était immoral et s'il était sage de poursuivre. Non, vous n'avez pas rêvé. Holly était en train de remettre en question ses faits et gestes pour une question de sagesse. Cette pensée la fit presque rire. Depuis quand je suis une sainte, moi ?
« Si j’avais été un mauvais garçon, tu serais revenue pour moi ? »
La jeune fille eut un tressautement de surprise. Quoi ? Quel ton neutre. Et quelle question étrange, aussi. Elle ne se l'était même pas posée à vrai dire. Pourquoi était-elle revenue ? Parce que... Parce qu'il pleuvait, voilà. Et qu'il y avait eu ce parapluie, là, juste sous son nez, la narguant. Un sentiment de très légère culpabilité l'avait envahie, et elle était partie. C'était tout. N'est-ce pas ? Oui. En tout cas, c'est ce dont elle essayait de se convaincre depuis plus ou moins vingt bonnes minutes. Pas très convaincant. En plus la question n'est même pas là. Est-ce que j'aurais fait sens inverse en courant pour un bad boy... ? Elle se répéta la question dans tous les sens, encore et encore, jusqu'à en avoir mal au crâne. Un vague énervement grimpa en elle. Ah ! Pourquoi est-ce que tout était si compliqué ? Un garçon, ça ne servait pas à se faire des nœuds dans la tête, à ce qu'elle sache. Non, ça servait à... Se divertir, voilà. A être utilisé comme larbin, à l'occasion. Pfff. Une moue boudeuse accrochée aux lèvres, Holly laissa Leonard la serrer un peu plus, sentant son souffle dans son cou. C'était froid. Il devait être gelé. Les secondes s'écoulèrent, lentes... L'adolescente entendit Leonard prononcer quelques mots incompréhensibles. Elle résista à l'envie de lui balancer un « parle plus fort » acerbe. Ou plutôt, quelque chose l'en empêcha. Une chose qu'elle n'avait même pas imaginé un seul instant. Il la lâcha. Holly sentit ses mains se délier puis retomber le long de son corps. Sa bouche s'entrouvrit sous le coup de la surprise. Leonard Keyes vient de se DEGAGER ?! Et il sourit en plus ? What is the fuck ?
« Et si on rentrait ? On dirait que la pluie ne va pas s’arrêter de si tôt. Et au fait, juste par curiosité, c’était quoi ton plan au départ ? »
L'air ahuri d'Holly devait vraiment avoir un aspect comique. Elle avait juste l'impression de nager en plein délire. Ses pensées se bousculaient dans son esprit. Bim, bang, boum. Elle essayait de réaliser. On venait. De lui refuser quelque chose, qu'elle demandait pourtant on ne peut plus clairement ? Un garçon qui plus est. Aucun garçon ne lui avait jamais refusé quoi que ce soit. Aucun garçon classé dans la catégorie « intéressant » dirons-nous. Mais ce n'était pas ce qui l'étonnait le plus. Non, ce qui la rendait aussi perplexe, c'était plutôt la façon dont les événements s'étaient enchaînés. J'ai raté un chapitre, mec ? Tu viens de m'embrasser, de me serrer contre toi, de me balancer des tirades dignes d'un film à l'eau de rose... Et d'un seul coup, tu me lâches et tu me causes météo ? Ouaiiis. Là, Holly se demanda sincèrement ce qu'elle était censée faire. Tourner les talons avec un regard noir, au risque de passer pour une grosse frustrée ? Lui balancer son poing dans la figure, suivit d'une remarque bien placée comme elle savait si bien le faire ? Elle hésita. Et puis finalement, non. Un petit sourire suffisant se plaça sur ses lèvres, alors qu'elle découvrait sa troisième option. En clair : faire comme si elle n'en avait rien à faire. Ce qui était le cas, n'est-ce pas ? Bien sûr. Oui, voilà. Il ne voulait pas d'elle ? Il avait peur de faire un pas de côté ? Parfait ! Elle n'en avait cure. Elle répondrait à ses questions, irait se coucher. Et le lendemain, elle l'ignorerait aussi royalement que possible. Il pourrait toujours rêver pour la toucher, après ça. Ah ! Restait juste à savoir si elle arriverait elle-même à suivre ce plan légèrement chaotique. Après quelques secondes d'un long silence à peine troublé par la pluie, Holly prit finalement la parole. Ton sarcastique bonjour.
« T'es déjà fatigué, mon vieux ? Et bien, heureusement que mon idée de base n'a pas abouti. Je comptais... Escalader cet arbre, là. »
D'un geste impérial, elle pointa son doigt pâle en direction du pin immense à sa droite. Elle le contempla ensuite un moment, comme si elle l'analysait. En long en large et en travers. Quelque chose clochait... Elle se souvenait qu'il y avait un « hic » dans son plan au départ, mais elle n'arrivait plus à se rappeler précisément ce qui avait posé problème. Dans un mouvement agacé, elle posa ses mains sur ses hanches et plissa ses yeux bleus. Puis, lentement, elle se remit à parler.
« Il y avait un truc pourtant... Un détail qui... Ah ! Le vertige ! »
Elle prononça cette chose qui l'avait fait reculer avec un sourire, satisfaite d'avoir trouvé. Et puis elle se rendit compte de ce qu'elle venait à moitié de crier et plaqua sa main contre ses lèvres, les yeux grands ouverts. Fichtre. Elle venait de donner un de ses points faibles à l'ennemi ! (Ne faites pas attention au terme « ennemi », pour Holly, toute personne capable de parler est classée dans cette catégorie.) Mal à l'aise, elle ôta sa main de sa bouche pour aller la tordre avec l'autre, avant de lâcher une nouvelle tirade précipitée.
« Enfin, ne va pas croire que j'avais peur d'affronter ce stupide arbre, hein ? Moi, peur ? Jamais. Ha ha ! Bon, allez, viens, on y va. »
Elle attrapa ensuite le bras de Leonard et tenta tant bien que mal de le traîner vers Mystic Hall. Peine perdue, avec sa force d'oiseau, elle ne dû même pas le décaler d'un millimètre. Elle s'évertua ainsi pendant quelques secondes. Je suis la fille la plus stupide du monde. Ce garçon m'aura vu dans tous mes états, ma réputation est fi-chue. Aaaaah, ça m'énerve ! Il me perturbe. Il ne devrait pas. Pourquoi ? Enfin elle s'arrêta de tirer en poussant un profond soupir. Elle leva son regard océan vers celui de Leonard. Boum.
« Bon. Admettons. Admettons que j'ai le vertige. Un peu, pas beaucoup. Jure que tu ne le dirais à personne. Question de principe. Je suis Holly Shepherd. Je n'ai pas le droit d'avoir peur. »
Holly Shepherd avait toujours eu l'habitude de mener son petit monde par le bout du nez. Elle était la Reine, les autres ses serviteurs. Mais pour une fois, dans cette forêt à l'odeur de terre humide, les rôles étaient inversés. Elle se sentait fragile, si fragile. Prête à se casser en mille morceaux.
Et elle n'était pas sûre que ça lui plaise.
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Jeu 26 Jan - 22:59 | |
| And in one little moment, it all implodes. This isn’t everything you are! Breathe deeply in the silence, no sudden moves This isn’t everything you are! Just take the hand that´s offered and hold on tight. This isn’t everything you are!Snow Patrol – This isn’t everything you areCroyez-le ou non, la décision n’avait pas facile. le jeune essayait encore de se persuader que c’était la meilleure chose à faire.Et pourtant, dès qu’il avait pris cette décision, sa volonté avait commencé à flancher. Pourtant il devait résister et s’en tenir à ça, peut importe les conséquences. Se forcer un peu. Avec un peu de chance, elle finirait juste par le considérer comme un ami ? Quelle ironie du sort…Leonard avait toujours eu du mal à éprouver un sentiment différent de l’amitié, ce qui lui avait valu quelques soucis lorsqu’il était plus jeune. Mais ce qu’il craignait le plus c’était les réactions imprévisibles d’Holly Shepherd. Len pourrait se maîtriser…du moment qu’Holly ne se montre pas davantage entreprenante, comme tout à l’heure. Sinon il était foutu, sa volonté ne tenait qu’à un fil. C’était comme jouer à l’équilibriste. Dangereux. Sa tentative d’échapper à cette proximité avait été un peu maladroite. Holly n’était pas dupe bien entendu. Lui qui la serrait contre lui une minute plus tôt suggérait de retourner tranquillement et agissait de façon amicale, c'est-à-dire plutôt froide et distante par rapport à d’habitude. La bouche de la jeune fille s’était ouverte sous l’effet de la surprise, et il n’était pas difficile d’imaginer qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce genre de réaction. Désolé Holly. Il forçait un sourire et un ton enthousiaste, détournant la conversation pour lui demander quel était son plan au départ. Alors la jeune fille retrouva son ton sarcastique et son air buté. « T'es déjà fatigué, mon vieux ? Et bien, heureusement que mon idée de base n'a pas abouti. Je comptais... Escalader cet arbre, là. » dit-elle en pointant le doigt magistralement vers un pin gigantesque. Leonard cligna des yeux, deux fois. Il devait se tordre le cou pour juger la taille du conifère. Partagé entre l’ébahissement, l’incompréhension et une étrange envie d’éclater de rire. D’un autre côté, il espérait sincèrement qu’elle ne mette pas son plan originel à éxecution. Oui, Len était vieux, et fatigué mais surtout, il était gelé et trempé comme une souche. Il aurait bien aimé prendre une douche brûlante pour se réchauffer avant que ses orteils ne se mettent à tomber. La jeune fille, elle, poursuivit avec la douce malice qui la caractérisait : « Il y avait un truc pourtant... Un détail qui... Ah ! Le vertige ! », elle semblait fière d’avoir trouvé la réponse. « Le vertige ? »répéta-t-il, sans détacher les yeux de l’imposant conifère. Il imagina Holly grimper et se retrouver bloquée tout en haut, comme un chat intrépide mais peureux. Soudainement, Holly plaqua sa main contre sa bouche. De toute évidence, elle venait de réaliser quelque chose d’important. Leonard, lui, l’observait d’un air interrogateur sans comprendre la gravité de la situation. La jeune fille se mit à tordre ses mains visiblement mal à l’aise. « Enfin, ne va pas croire que j'avais peur d'affronter ce stupide arbre, hein ? Moi, peur ? Jamais. Ha ha ! Bon, allez, viens, on y va. »Les lèvres de Leonard s’étirèrent en un sourire malicieux. C’était donc de ça qu’il s’agissait …La peur d’Holly, la faille dans la carapace qu’elle s’était construit toute seule ! La jeune fille agrippa aussitôt son bras pour tenter de le pousser ou de le tirer, en vain, le sibyllin était bien campé sur ses pieds. Etrangement il était content que la mentaliste tente de le bousculer. Il avait peur qu’elle lui en veuille vraiment mais de toute évidence, ce contact physique prouvait plus ou moins le contraire. Le jeune homme éclata d’un léger rire. La situation était vraiment comique, et puis, il trouvait qu’Holly définitivement mignonne quand elle était mi-embarrassée, mi-énervée. La demoiselle soupira en signe d’abandon. Elle leva ses yeux océan et ile échangèrent un regard. Leonard lui adressait un sourire tendre et amusé. Elle reprit aussitôt : « Bon. Admettons. Admettons que j'ai le vertige. Un peu, pas beaucoup. Jure que tu ne le dirais à personne. Question de principe. Je suis Holly Shepherd. Je n'ai pas le droit d'avoir peur. » Pardon ? Holly la grande princesse le suppliant presque de garder le secret ? Leonard n’avait pas envisagé un seul instant d’utiliser cette information, encore moins de la divulguer. Mais quelque chose dans le ton, dans les mots qu’Holly avaient choisis était plutôt révélateur. Il arrêta de sourire et observa la demoiselle avec ses grands yeux émeraude. Ne pas avoir le droit d’avoir peur ? ... Serait-ce une sorte de confession ? Ne pas avoir le droit d’avoir peur…Ca voulait dire qu’elle devait rester forte. Ne pas avoir s’autoriser de faiblesses. Et même si l’esprit de la jeune fille restait impénétrable, Len avait l’impression qu’il approchait de quelque de sensible et d’important. Comme s’il pouvait voir à travers une des failles de l’armure qu’Holly s’était soigneusement construit pièces par pièces. Il resta silencieux un instant avant de faire tourner le parapluie entre ses mains, les yeux au ciel et d’ajouter : « Personne n’aime avoir peur. Et pourtant…tout le monde a peur. C’est normal. Tout le monde “a le droit” d’avoir peur. »Toujours sous ce parapluie rouge, Len adressa léger sourire à sa princesse en armure. « Tu sais, j’avais peur au fond de ce trou, pas toi ? » C’était un peu maladroit, mais il espérait qu’Holly comprendrait ce qu’il voulait dire. Len était sincère. Certes il n’était pas le meilleur exemple, lui-même portait un masque tout le temps. Un masque à travers lequel Holly pouvait voir. Evidemment qu’il s’était senti faible et en danger, ce qui expliquait sa réaction irresponsable. Mais en fin de compte, on peut toujours tirer quelque chose de ces faiblesses, il faut les accepter de temps en temps. Même si c’était pas facile. Avouez que tout ce discours aurait paru un peu trop forcé, c’est pourquoi Len avait privilégié un sens…implicite. Il regardait la jeune femme et lui souriait. Si jamais cela continuait, son cœur risquait de fondre une fois de plus face à l’intensité de ses iris bleu liquides alors il ajouta rapidement, sur un ton plus léger : « Bien sûr que je ne dirai rien à personne. Pro-mis, ju-ré »articula-t-il avant d’éternuer trois fois de suite. Car Le sibyllin éternuait toujours trois fois de suite. Et ça ne présageait rien de bon, si ce n’est une bonne petite fièvre et donc une bonne petite quarantaine chez soi. A devenir fou. Len resserra ses doigts rougis par le froid sur le manche du parapluie. Même s’il appréciait chaque minute passée avec la jeune fille, même les plus désagréables, la raison et surtout son métabolisme lui disait de trouver un peu de chaleur. « Je crois que je ferai mieux de rentrer »dit-il à contre-cœur. « Tu viens ? » Qu’elle le veuille ou le non, le sibyllin avait bien l’intention de retrouver son appartement. Holly n’était pas obligée d’en faire autant bien entendu et il n’essaierait pas de la convaincre. Après tout, il n’était pas là pour lui dire ce qu’elle devait faire ou pas. Mais bon, ça serait plus sympa de faire le chemin à deux. Discuter. Enfin, écouter Holly se moquer de lui. Et puis que pourrait-elle bien faire seule dans la forêt à part des bêtises, comme essayer d’escalader un arbre centenaire ? Il gardait ses arguments pour lui, après tout, il devait rester un minimum distant avec la jeune fille. Il commença à marcher en direction de Mystic Hall.Toutefois une idée de génie lui traversa l’esprit à la dernière minute. « Au fait, juste pour qu’on soit quitte,….j’ai peur des zombies. » |
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Holly Shepherd Mentaliste
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Dim 5 Fév - 19:18 | |
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"Let him know that you know best Cause after all you do know best Try to slip past his defense Without granting innocence" [How to save a life – The Fray] Être inébranlable est-il une façon de se protéger du monde ? Voilà un sujet de dissertation sur lequel Holly, malgré elle, sécherait probablement. Elle tournerait la question dans tous les sens dans son esprit, s'énerverait sur sa copie, sur son stylo, sur son voisin de table ; mais rien n'y ferait, sa feuille resterait sans aucun doute vierge du début à la fin du temps imparti. Elle serait pourtant plus que concernée par cette interrogation. Puisque depuis ses cinq ans, Holly s'est évertuée tant bien que mal à se construire une armure. Une armure faite de mépris, de haine, de « on en reparlera plus tard, ma grande ». Une armure faite de silence. Un véritable mur en acier trempé, construit pièce par pièce autour de son cœur, pour ne plus avoir à en dépendre. Douze ans après, le résultat est sans appel ; c'est un succès. Pourquoi ? Parce que miss Shepherd est sans pitié. Parce qu'elle est capable de se faire obéir de plus ou moins n'importe qui. Parce que quand elle veut quelque chose, elle l'obtient, quels qu'en soient les moyens et le temps qu'il lui faut. Voilà pourquoi. Holly, à force de se répéter que la vie n'est qu'un jeu où il ne faut jamais baisser sa garde, a fini par y croire. Elle a fini par devenir cette personne dont on parle dans ce fameux sujet de dissertation. Quelqu'un de fort, d'impénétrable. Quelqu'un d'inébranlable.
Ou tout du moins, c'est la personne qu'Holly pensait être. Jusqu'à ce jour précis. Jusqu'à ce moment exact où elle sentit un faille dans son armure. Toutes ses peurs lui revinrent à l'esprit. Toutes ces choses rondes qui auraient dû être carrées pour entrer dans son monde rectiligne. Elle se souvint de sa terreur du noir, et des orages, et des aiguilles, et de la hauteur. Et de bien d'autres encore. Elle se rappela tout ça. Et elle réalisa que Leonard pouvait parfaitement s'engouffrer dans cette faille, maintenant qu'il la connaissait. Sans un mot, la jeune fille frissonna. Elle se remit à observer son interlocuteur. Il ne souriait pas ; pour une fois. Holly aurait tellement voulu qu'il sourit. Qu'il soit comme d'habitude. Qu'il lui montre ses dents blanches bien alignées, preuve irréfutable que tout allait bien. Hey, guy. Where is your smile ? Lentement, elle le vit tourner le parapluie rouge entre ses mains, faisant valser les gouttes de pluie. Viouuu. Avion direct pour les étoiles.
« Personne n’aime avoir peur. Et pourtant…tout le monde a peur. C’est normal. Tout le monde “a le droit” d’avoir peur. » Sourire. Enfin, irrésistiblement. Sourire. « Tu sais, j’avais peur au fond de ce trou, pas toi ? »
Le souffle de la jeune fille se stoppa un cours instant, alors qu'elle se demandait s'il était en train de se moquer d'elle ou pas. Elle n'était pas sûre. Il avait l'air relativement sérieux, et pourtant... Il ne paraissait pas avoir eu peur. Alors il devait y avoir quelque chose, non ? A moins qu'il veuille juste lui faire comprendre qu'avoir peur n'était pas une mauvaise chose. Dans ce cas, c'était n'importe quoi. Être effrayée, pour Holly, c'était une chose atroce. Une chose à cacher, par tous les moyens. Une chose honteuse. Il n'y avait pas de quoi être fière d'un tremblement de jambes ou d'un claquement de dents, enfin ! Ça ne l'empêcha pas d'acquiescer doucement. Presque imperceptiblement, il ne fallait pas trop lui en demander, mais quand même. En réalité, l'idée que Leonard ne la trouve pas stupide ou ridicule la rassurait tellement qu'elle se serait mise à danser sous la pluie s'il lui avait demandé. (Et là, il l'aurait trouvé complètement folle. Mais chut les amis.) Avec une sorte de soleil dans le ventre, elle attendit que le garçon poursuive. Everytime you smile, I feel good. What's the matter with me ?
« Bien sûr que je ne dirai rien à personne. Pro-mis, ju-ré. »
Atchoum atchoum atchoum. Trois fois de suite. A tes souhaits, à tes amours. Crève charogne. Ha ha ! Mauvais présage.
« Je crois que je ferai mieux de rentrer. Tu viens ? »
Sur le coup, Holly eut un mouvement de recul. Rentrer ? Pourquoi ? Puis elle se rappela que Monsieur n'avait pas pris de douche et n'avait pas trouvé la moindre source de chaleur depuis plusieurs heures, lui. Et elle se dit que de toute façon. Qu'est-ce qu'ils pourraient encore bien faire dans une forêt paumée où il pleuvait et où la boue régnait en maître, hein ? Que dalle. En plus Leonard risquait bien de se barrer avec ou sans elle, au risque de se choper la pneumonie du siècle, et elle ne tenait pas à le lâcher. Du moins, pas tout de suite. Pas immédiatement. Elle avait encore besoin d'un peu de temps. Elle ne savait pas pourquoi, c'était comme ça. Et Holly Shepherd a toujours ce qu'elle veut. Bref, elle avait davantage intérêt à le suivre. La jeune fille en était à ce point dans sa conversation personnelle lorsqu'elle sentit des gouttes de pluie atterrir sur son crâne, la faisant revenir à l'instant présent. Vivement, elle leva les yeux. Plus de parapluie rouge au-dessus d'elle. Haïn ? Whaaaaat ? Une voix retentit alors à quelques mètres d'elle.
« Au fait, juste pour qu’on soit quitte,….j’ai peur des zombies. »
L'adolescente baissa les yeux. Leonard était devant elle, partant en direction de Mystic Hall. Genre. Elle avait envie de lui dire quelque chose comme « hey, t'as pas un peu oublié la pluie, mec ? », mais elle ne fit rien. Elle se contenta de hausser un sourcil. De contempler la silhouette filiforme du garçon aux drôles de cheveux verts devant elle. Et de laisser éclore un petit sourire sur ses lèvres. Décidément. Il n'était pas banal, ce jeune homme. Enfin, essayant d'empêcher la pluie de la tremper à nouveau -ses camarades de dortoir en aurait eu pour leurs commérages vous me direz-, elle se pressa jusqu'à l'abri que représentait le parapluie rouge. Sans un mot elle glissa son bras sous celui de son accompagnateur, observant ses pieds. Vaguement, elle se dit que c'était drôle. Elle n'avait jamais eu l'occasion de faire ce genre de chose avec une amie. Hm. Peut-être parce que. Parce qu'elle était trop fermée. Trop inébranlable. Était-ce seulement possible ? Elle n'en savait rien. Observant vaguement le garçon à ses côtés, le souvenir de la dernière tirade de celui-ci lui traversa l'esprit. Un léger rire lui échappa, incontrôlable, avant qu'elle ne prenne la parole.
« Ah là là, Lenny'. Sérieusement, des fois, je me demande si t'es pas timbré. Mais bon, c'est pas grave. »
Elle se mit à fixer un point devant elle. Une sorte de sourire se dessina sur ses lèvres. Ses lèvres fines, ses lèvres d'enfant. Lèvres qui avaient tant de fois laisser des mots assassins s'échapper. Lentement mais perceptiblement, elle sentit la fêlure dans son armure s'accentuer. Elle eut un doute, étrange, se demandant si elle ferait mieux de reboucher au plus vite cette faille ou s'il valait mieux la laisser tranquille. Et puis elle lâcha prise et, marchant la plus calmement du monde, légère comme une plume, elle reprit là où elle s'était arrêtée.
« J't'aime bien comme ça. Je crois. Enfin bref. T'as pas des trucs intéressants à raconter ? Sinon je peux te balancer les dernières rumeurs, mais je pense pas que ça puisse réellement t'intéresser. »
Et elle éclata de rire. Gling glang glong. Des dizaines de clochettes scintillantes. « Être inébranlable est-il une façon de se protéger du monde ? » Peut-être. Mais si Leonard était à ses côtés, elle n'était plus vraiment certaine d'avoir besoin d'être inébranlable. Enfin, c'est un autre sujet, ça, mes enfants.
HRP : Bang ! J'ai changé ma couleur. Comme ça AYDEN POURRA LIRE. Tché. Bref, ça n'avance pas beaucoup, mais j'espère que ça te plaira. Encore désolée pour le retard ! ♥//va se pendre pour les fautes monstrueuses qu'elle a laissé tout partout//
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Mar 7 Fév - 23:27 | |
| Can we try and take the high road ? Though we don’t know where it ends I want to be your crystal baller I want to show you how it endsThird Eye Blind – Crystal Baller Leonard Keyes marchait lentement vers Mystic Hall, ironiquement armé d’un parapluie pour quelqu’un de totalement trempé. Ses lèvres s’étiraient en un léger sourire, alors qu’il prétendait laisser Holly en plan juste pour qu’elle le suive. A croire qu’il avait fini par apprécier ce petit jeu. Ses cheveux vers plaqués sur son visage par le poids de la pluie, Len luttait pour ne pas lancer un dernier regard en arrière. De toute façon Holly devait être en train de s’étouffer de rire pour se moquer de a peur des zombies. Certes, c’était une peur totalement stupide – tout le monde sait que les zombies n’existent pas hein ? – mais soit, on ne réprime pas une peur irrationnelle avec ce genre d’arguments. Les chaussures en toilent de Leonard faisaient un drôle de bruit sur l’herbe mouillée. Ce qui était moins drôle, c’est qu’il ne sentait déjà plus ses orteils. De toute façon Holly allait arriver très vite en hurlant un truc du genre « Hey rends-moi mon parapluie connard ! », alors il sentirait l’envie de courir pour se mettre hors de portée. Mwahahah, quel blagueur ce Leonard quand il s’y met. Mais contrairement à ses plans, le bras d’Holly vint se glisser silencieusement sous le sien. Trop perdu dans ses pensées, Len ne l’avait même pas entendue arriver. Il tourna la tête de surprise, mais la jeune fille semblait soudainement porter un intérêt particulier à ses propres chaussures vu la façon dont elle els regardait. Un sourire chaleureux étira les lèvres de Leonard et à son tour, il regarda droit devant lui comme si rien ne s’était passé. Sauf que malgré lui son visage affichait un sourire idiot, du genre imbécile heureux. Pourquoi ? Juste parce qu’elle m’a suivi ou parce que m’a attrapé le bras ? You stupid fool ; stop smiling like that. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Ils marchaient en silence quand Holly éclata de rire, juste comme ça, sans aucune raison apparente. Le caractère imprévisible d’Holly surprenait toujours autant Leonard, mais ce il nota quelque chose de différent dans sa façon de rire. Mais il n’arrivait pas encore à déterminer quoi. « Ah là là, Lenny'. Sérieusement, des fois, je me demande si t'es pas timbré. Mais bon, c'est pas grave. »Alors c’est moi ? Je la fais rire ? Ahah tant mieux. A son tour Leonard éclata de rire, il ne s’attendait pas vraiment à ça. Et puis ce surnom.. Lenny ? On ne l’avait jamais appelé comme ça. Et même si Len devait lutter pour ne pas claquer des dents là tout de suite, il adressa un sourire amusé à la jeune demoiselle et lui répondit : « Parfois je me pose la question aussi.Effectivement, Len était complètement timbré, dans tous les sens du terme. Mais il aimait croire que c’était la raison pour laquelle on l’appréciait. La plupart du temps les gens trouvaient ça plutôt marrant. Ses réflexions bizarres, son sourire stupide,…Mais ce n’était que le sommet de l’iceberg. Le sibyllin avait l’impression de ne rien maîtriser du tout, il ne comprenait presque rien à ses propres réactions, ni à ses désirs, ni à ses peurs. Il ressentait des émotions qu’il ne comprenait pas. La distance entre Leonard et son reflet se faisait de plus en plus grande chaque jour, jusqu’à atteindre le point de non retour. Il ne savait plus qui il était. Juste un visage masqué avec un nom, une imposture, un usurpateur. Mais bon, il n’y a pas de raison pour ne pas en rire n’est-ce pas ? C’est marrant comme les choses peuvent changer. Il n’y avait plus de tension entre eux, ils ressemblaient à deux amis rentrant tranquillement. Le bras d’Holly contre le sien ne paraissait plus déplacé, même si le sibyllin appréciait cette chaleur contre lui. Mais bon, il fallait bien se presser un peu pour tenir à deux sous ce petit parapluie. L’atmosphère était sereine et détendue. Si leur relation restait à ce niveau, il n’aurait aucun problème à continuer à voir Holly en tant qu’ami. « J't'aime bien comme ça. Je crois »Pardon ? Quoi ? J’aurais dû prendre un micro pour enregistrer ça. Pourtant le sibyllin se rappelait très bien des mots qu’elle avait prononcé bien plus tôt, quand ils se trouvaient encore à l’infirmerie : « Enfin, ne va pas croire non plus que je t'aime bien... Ce serait embêtant. ». D’une certaine façon l’avaient blessé. Et maintenant elle avouait sur un ton léger qu’elle l’aimait bien. Avec Holly Shepherd, on ne sait jamais quel sur quel pied danser. On ne peut que jouer l’équilibriste, sans vraiment savoir à quel moment la corde va se rompre. Et là, elle venait tout juste de lui donner un coup de pouce pour qu’il tombe. La chute serait belle, mais fatale. C’était exactement ce qui venait de se passer. Maintenant Len ne savait plus quoi penser. D’un côté il était super-content qu’Holly l’apprécie, mais d’un autre côté il aurait préféré ne pas le savoir. « J’t’aime bien », ça veut dire tellement de chose. Ca faisait naître un espoir timide qu’il devait arracher de ses propres mains et enterrer loin, très loin, pour ne pas l’entendre. Le sibyllin avait un drôle de sourire sur son visage, mais il ne pouvait pas se résoudre à regarder la jeune fille. Il ne pouvait pas la regarder et lui répondre « I like you too, just the way you are» sur un ton aussi léger, comme si ça n’avait pas d’importance. Non. A la place il affichait un drôle de sourire en se mordant la lèvre parce que même s’il voulait s’oublier, ignorer cette petite voix, cet espoir absurde s’accrochait de toutes ses forces et ne voulait pas lâcher. Bientôt il s’étendrait, comme une maladie. Jusqu’à ce qu’Holly l’écrase du bout de sa chaussure, aussi négligemment qu’un cancrelat. Non, décidemment il ne pouvait pas mentir aussi bien. Alors à la place, il restait silencieux avec une expression indéchiffrable collée sur son visage. « Enfin bref. T'as pas des trucs intéressants à raconter ? Sinon je peux te balancer les dernières rumeurs, mais je pense pas que ça puisse réellement t'intéresser. »Puis elle éclata d’un rire cristallin. Maintenant Len était capable de dire la différence. Ce rire n’était pas sardonique, amer ou encore sadique. C’était juste le rire d’une jeune fille de 17 ans qui s’amusait bien, sans se poser de question. Le sibyllin sauta sur cette occasion inespérée de pouvoir parler d’autre chose. « J’ai rien d’intéressant à te raconter. Enfin…si, peut-être mais c’est top-secret »Ses lèvres s’étirèrent en un sourire malicieux et il posa son index sur ses lèvres pour intimer le silence. A part son job, le sibyllin avait peu de loisirs. Il lisait , quand il avait le temps, mais sinon…Les seules choses intéressantes qu’ils savaient concernaient les secrets les plus sombres de Mystic Hall. Et comme Holly mettait ses connaissances en péril grâce à son don, Len se mit à chantonner « I’m singing in the rain » dans sa tête, histoire de ne pas prendre de risque. Le don de lire les pensées était dangereux, et Miss Shepherd l’utilisait à des fins peu recommendables, comme par exemple diffuser des rumeurs. Leonard n’avait cure de ce genre d’activités, mais certaine personnes pouvaient être blessées. Néanmoins cette curiosité se révélait être à double tranchants. Si Holly pouvait connaître les moindres secrets de n’importe qui, elle devait également tomber sur des pensées peu agréables, sur elle ou sur les autres. Tout le monde est un peu hypocrite au fond. Tout le monde possède une sorte de face cachée. On sourit, on est sympa mais ce n’est que la surface. La dessous il y a le mépris, la colère, l’orgueil, toutes ces phrases assassines qu’on n’ose pas dire et qu’on garde pour soi dans les moments amers. Mais le secret de Leonard…c’était un peu plus que ça. Un peu plus que l’hypocrisie quotidienne. Ces souvenirs étaient son propre cancer, et plus il tentait d’y échapper, plus ces démons le rattrapaient. Et pourtant, là tout de suite, il n’y pensait pas. Non pas parce que la personnalité complexe et pourtant attirante d’Holly Shepherd lui offrait une nouvelle occasion de se torturer, mais bien parce qu’il s’amusait avec elle, malgré le froid et la fatigue. La jeune fille répliqua quelque chose qui arracha un éclat de rire à Leonard. Ensuite, ils poursuivirent leur route tranquillement, discutant de choses variées. Len prêtait attention aux plaintes et aux histoires d’Holly, glissant un commentaire de temps à autres. Ces deux-là formaient un drôle de duo. Si jamais quelqu’un les voyait, comme ça, bras-dessus bras-dessous que penseraient-ils ? Bonne question, surtout que désormais ils pouvaient apercevoir Mystic Hall. Etrangement, Len restait silencieux. Il savait que ce serait bientôt le moment de se séparer de la jeune fille et à cette pensée son cœur se serra même s’il souriait toujours, comme à son habitude. Alors qu’ils montaient les marches menant à l’entrée du manoir, le bras d’Holly quitta le sien pour retomber normalement le long de sa taille. Pendant un bref instant, Len songea à attraper cette main qui effleurait la sienne et de glisser ses doigts glacés entre les siens dans une étreinte parfaite. A la place, il rangea sa main bien sagement dans la poche de son pantalon, histoire qu’elle n’aille pas vagabonder dès que sa volonté vacillerait. Une fois devant la majestueuse porte en bois massif, le sibyllin tendit le parapluie rouge à son propriétaire avec un sourire. « Merci encore pour être venue me chercher. J’ai vraiment passé un bon moment avec toi aujourd’hui.J’espère qu’on pourra remettre ça…d’une façon un peu moins dangereuse bien sûr ! » dit-il avant d’éclater d’un léger rire. Voilà maintenant il était censé lui dire au revoir et bonne nuit avant de courir jusqu’à son appartement. La pluie ne changerait pas grand-chose, il était déjà mouillé et l’eau qui s’était accumulé dans ses cheveux n’avaient pas cessé de couler le long de sa nuque et de son dos pendant tout ce temps. Alors qu’il souriait à Holly, Len s’était égaré dans les circonvolutions de ses iris océaniques. Vas-y Leonard. Au revoir. Bonne nuit. Mais surtout ne l’embrasse pas. Non surtout ne pense pas à l’embrasser. « Bonne nuit, Holly. »Le jeune homme tourna les talons avant de se raviser. « Ah oui ! Juste une chose ! Heum… » Il avait fourré ses deux dans se poches visiblement mal à l’aise. « Ouais heum…A propos de tes cauchemars, je ne peux pas faire grand-chose mais…Si jamais tu as envie d’en parler, ou de te changer les idées – peu importe l’heure de la nuit- heum…ma porte sera toujours ouverte. »Voilà qui n'est pas tout à fait raisonnable Leonard. [HS: j'inaugure la deuxième page YAY ! Sinon un lien est caché dans ce post ] |
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Holly Shepherd Mentaliste
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Mer 15 Fév - 19:13 | |
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"I don't like walking around this old and empty house. So hold my hand, I'll walk with you my dear The stairs creak as I sleep, it's keeping me awake It's the house telling you to close your eyes." [Little talks – Of Monsters and Men] La pluie. Qui tombe, tombe, tombe. Encore et encore. De grosses gouttes, énormes même, gargantuesques, qui viennent s'écraser sur le parapluie écarlate. Des monstres s'attaquant à eux, tentant en vain de passer la barrière de leur donjon imperméable. Ils y mettent toute leur force pourtant ! Ils frappent, cognent, de plus en plus fort. Ils se font presque mal. Ils finissent même par supplier nos deux protagonistes de les laisser entrer, histoire qu'ils puissent accomplir leur boulot de monstre comme il faut, dans une sorte de chuintement strident sur la matière plastique. Mais rien y fait. Len et Holly, ils n'entendent plus rien, si ce n'est leur propre discussion. Seuls au monde. Ils se disputent vaguement, parlent de trucs et bidules sans importance, se balancent des blagues pas forcément drôles. Mais peu importe, à chaque fois, ça les fait rire. Comme des timbrés. Oui. Quiconque les voyant à cet instant penserait à coup sûr avoir à faire à des fous. Une adolescente babillant sur des sujets tous plus inutiles les uns que les autres et s'énervant toutes les deux secondes pour des choses futiles, un jeune homme trempé et couvert de boue se contentant de sourire et de hocher la tête par-ci par-là, le tout sous un abri relativement étroit. C'était n'importe quoi. Non ? Si !
Et pourtant, Holly se sentait incroyablement bien. Elle qui détestait pourtant tout ce qui avait un rapport avec l'étrange. Elle qui essayait comme elle le pouvait de tout gouverner dans son petit monde. Elle priait pour que cette situation saugrenue se poursuive sans jamais s'arrêter. C'est pourquoi, autant que possible, elle essayait d'ignorer la fin. De ne pas regarder le manoir se dressant devant eux, de plus en plus proche, inévitablement. Elle se contentait de parler, toujours, sans s'arrêter. Elle se fichait comme d'une guigne d'être intéressante. Tout ce qu'elle désirait, c'était conserver ce petit morceau de bonheur qu'elle avait enfin réussi à attraper, après tant d'années à le chercher dans tous les recoins possibles et inimaginables du monde sans succès. Parce que c'était bien ce qu'on pouvait appeler le bonheur, n'est-ce pas ? Une sensation de légèreté. L'impression de pouvoir rejoindre les oiseaux à tout moment. Et cette euphorie, demeurant même dans l'énervement, inébranlable. Oui, tout ça. Cocktail coloré, amalgame de saveurs. Si ce n'était pas ce qu'elle s'était évertuée à trouver jusqu'ici, elle ne voyait pas ce que ça pouvait être d'autre. Bonheur. Étrange. B-o-n-h-e-u-r. Wow, je débloque. J'm sens trop niaise, putain, c'est limite pitoyable. Faut que j'arrête... B-o-n-h-e-u-r. Aaaah, j'ai recommencé, vas y ! Sans même le vouloir, elle se répétait ce joli mot dans sa tête. Dommage qu'il soit aussi éphémère.
Tap. Tap. Tap. Leurs pieds, escaladant une par une les marches menant à l'entrée de Mystic Hall. Sans préambule, Holly arrêta de parler à tort et à travers. Elle se concentra sur la porte, si près d'elle. Son bras quitta celui de Leonard pour retomber à côté de sa taille. Elle sentait la matière de son jean lui gratter la main. Et son cœur battre au ralenti dans sa poitrine, alors qu'elle se posait une nouvelle question. Une question essentielle pour une fille comme elle. Bon. Et maintenant, je fais quoi ? Excellente question. Elle n'avait pas l'ombre d'une réponse. Ha ha. Try again.
Un parapluie rouge.
« Merci encore pour être venue me chercher. J’ai vraiment passé un bon moment avec toi aujourd’hui. J’espère qu’on pourra remettre ça…d’une façon un peu moins dangereuse bien sûr ! »
Et un éclat de rire.
Le regard rêveur, la jeune fille se laissa vaguement emporter par ce rire. Elle avait l'impression de le connaître par cœur. Pourtant, elle ne s'en lassait pas. Elle qui passait son temps à dire qu'elle en avait marre de telle ou telle chose, qu'elle était trop vieille, has-been, qu'il fallait la changer. C'était à n'y rien comprendre. Reniflant légèrement, Holly revint sur Terre, gravant à nouveau son petit air fier sur son minois d'enfant. Pâle comme elle était, elle ressemblait à une poupée. Une poupée de porcelaine. Porcelaine de Chine... Aucun rapport. Et puis elle tenta comme elle pouvait de retenir le moindre détail du sourire-soleil qui lui faisait face. Elle en aurait besoin. Pour plus tard. Lorsqu'elle serait de retour dans le dortoir, sur son lit gris, entourée de filles toutes plus ternes les unes que les autres, avec la pluie au-dehors. Soit, dans une dizaine de minutes tout au plus. Minuscules minutes. Si seulement elles pouvaient se changer en heure. Tic tac tic tac. Elle empoigna le parapluie. Tic tac tic tac. Regards croisés. Bo-boum. La mécanique du cœur. Incompréhensible.
« Bonne nuit, Holly. »
Et il tourna les talons. C'est tout ? HA HA ! La blague. Impossible. Oui, impossible. Si tout était aussi simple, il n'y aurait plus d'histoire. Plus de battements de cœur, plus de cris, plus de tirades ambiguës. La vie serait morne. C'est probablement pour ça que Leonard se ravisa. Virage à 180°. Ziou. Holly se reconstitua un visage convenable. Non pas que la mine ébahie ne lui aille pas – de toute façon, je suis toujours jolie, ha ha ! – mais il y avait mieux. Les mains un peu crispées sur la toile de son abri pliable, l'adolescente nota que son interlocuteur n'avait pas l'air beaucoup plus à l'aise qu'elle. Parfait. Elle détestait se sentir inférieure, quel que soit le terrain.
« Ah oui ! Juste une chose ! Heum… Ouais heum…A propos de tes cauchemars, je ne peux pas faire grand-chose mais…Si jamais tu as envie d’en parler, ou de te changer les idées – peu importe l’heure de la nuit- heum…ma porte sera toujours ouverte. »
Holly tiqua un peu ; son sourcil droit tressautant légèrement. Elle ne s'était pas attendue à ça. Ses cauchemars. Hm. On ne pouvait pas dire qu'elle était du genre à se confier, surtout à ce sujet. Elle trouvait ça humiliant, l'idée que quelqu'un d'autre qu'elle puisse prendre connaissance de ses peurs. Non, vraiment, ça ne lui disait rien. Mais arriverait-elle seulement à dire non à ces deux yeux verts la fixant sans broncher ? Elle qui était si « inébranlable ». Elle se sentait fléchir. Elle avait voulu jouer au chêne, voilà qu'elle se retrouvait presque contre son gré dans le rôle du roseau. A croire que tout lui échappait. En moins d'une journée, son monde s'était mis à tourner différemment. A l'envers, à nouveau à l'endroit, et puis de bas en haut, et de haut en bas. Pourquoi ? Elle ne comprenait pas. Son esprit paraissait surchauffer. « I'm siiiingin' in the raiiiin. »... Putain. Les pensées en vrac, il lui fallait pourtant trouver un moyen de répondre. Et de s'échapper ensuite le plus vite possible, pour éviter les questions embarrassantes. Pour ne pas avoir de regrets. Regrets ? Bah. Tant pis. Avec son air moqueur habituel, si rassurant, la jeune fille se décida donc enfin à répondre.
« Tu lâches pas le morceau, hein ? Tu veux vraiment m'aider, mon pauvre. Enfin. D'une manière générale, j'estime que mes cauchemars ne concernent que ma personne. Si tu as un peu de chance, je passerai peut-être te voir. Mais bon, ne prends pas la grosse tête non plus ; je me réserve juste le bénéfice du doute. Sur ce. »
Avec un petit sourire, elle se rapprocha un peu. Juste assez pour l'embrasser. Sur la joue. (HA HA, t'y as cru ! ♥// pan ! Excuse, je délire.) Un instant. A peine le temps de constater qu'elle était vraiment minuscule face à ce grand garçon. Comme une petite fille. Et puis elle pivota sur ses talons, ferma le parapluie, et passa la lourde porte de l'entrée sans un regard en arrière. A peine une parole. Parce qu'elle était encore plus ou moins polie, que voulez-vous.
« See you, guy ! »
Et voilà. Elle s'engouffra à l'intérieur, c'était fini. Plus de temps. Time is over. Dans un état second, elle parcouru le chemin la menant au dortoir. Elle avait la méchante impression d'avoir des jambes en coton. Des jambes incapables de la porter. Comme si toute la fatigue accumulée jusqu'ici venait de la rattraper d'un coup. BANG ! Effet élastique. D'un air las, elle passa la porte de ce qui ressemblait le plus à sa chambre, entendant à peine les conversations alentours. Non, pour une fois, Holly Shepherd ne fit pas attention le moins du monde aux racontars. Elle se contenta de foncer et de s'écrouler sur son lit. Là, elle entendit les gouttes de pluie s'abattre sur les carreaux. Comme des petits monstres, cherchant à l'atteindre avec leurs vilaines griffes pleines de tristesse. Sans succès. Parce que dans sa tête, elle avait une muraille en béton armée. La plus jolie chose au monde. Un sourire-soleil. Le mien.
Elle ferma les yeux. Et rêva de toutes les babioles vertes possibles et inimaginables. BOUM ! Effet Leonard.
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Hey Guy ! Time is over. [PV Len] Jeu 23 Fév - 20:03 | |
| What if the storm ends and I don't see you As you are now ever again? The perfect halo of gold hair and lightning Sets you off against the planet's last dance Snow Patrol – What if the storm endsA l’instar du sable dans un sablier, le temps s’écoule, inlassablement, inexorablement. Personne ne peut prétendre arrêter le temps, le faire reculer ou avancer. On le prendrait pour un fou. Et pourtant, quand le regard d’Holly croisa celui de Leonard pendant un bref instant, Le sibyllin aurait juré que le temps s’était arrêté. Happé par la mer sans vagues des iris de la jeune fille, son cœur s’était arrêté de battre et le moment était suspendu pendant un instant. Paralysé. Et quelque part un écho, faible et distant. Et soudainement, le temps semblait avoir rattrapé son retard. Leonard se tenait devant elle comme un demeuré depuis combien de temps déjà ? Vite ! Dis quelque chose ! Bonne nuit Holly. Pourquoi pas après tout ? Le sibyllin était sur le point de partir, jusqu’à ce qu’il se ravise. Des tas de trucs bizarres se passaient dans sa tête, des trucs incompréhensibles sur lesquels il n’avait aucun contrôle. Sa bouche s’était ouverte et puis il avait commencé à balbutier comme un gros poisson rouge. Et plus il parlait, plus il se rendait compte que ce qu’il disait n’était pas vraiment raisonnable. Il aurait mieux fait de partir très vite sans se retourner. Mais voilà, il ne voulait pas vraiment quitter Holly comme ça, aussi abruptement. Mais en y réfléchissant d’un peu plus près, il venait pratiquement de l’inviter à aller chez lui n’importe quand. Sérieusement, de quelle partie malade de son cerveau lui venait ce genre d’idées ? Et le pire c’est qu’il pensait chaque mot de ce qu’il disait. Et quelque part, sans se l’avouer, il espérait. La réponse ne tarda. « Tu lâches pas le morceau, hein ? Tu veux vraiment m'aider, mon pauvre. Enfin. D'une manière générale, j'estime que mes cauchemars ne concernent que ma personne. Si tu as un peu de chance, je passerai peut-être te voir. Mais bon, ne prends pas la grosse tête non plus ; je me réserve juste le bénéfice du doute. Sur ce. »Leonard resta interdit. Ce n’était pas vraiment un refus catégorique, mais c’était loin d’être un « oui » non plus. Bref, une réponse d’Holly Shepherd. En gros : peut-être, si je m’ennuie misérable vers de terre. Ou un truc du genre. Bon, il allait falloir se contenter de ça. Arborant un sourire satisfait, la jeune fille s’approcha. Len vit sa distance de sécurité se réduire dangereusement, mais trop rapidement pour pouvoir réagir. Un baiser. Sur sa joue glacée.Un frisson. Un autre écho dans l’homme vide. A lightning strike.Un sourire de composition. Ensuite, elle replia son parapluie et s’en alla avec une insolence naturelle en lâchant un : « See you, guy ! »Et avant qu’il n’ait eu le temps de répondre quoi que ce soit, elle avait déjà disparu et la porte se refermait avec un bruit lourd. Game Over Lenny. Ou l’enchantement aurait-il disparu dès demain ? Il était temps de rentrer à la maison. S’il savait faire des claquettes et si ses pieds n’étaient pas devenus insensibles, il aurait dansé comme Gene Kelly. I’m laughing at the clouds. A la place, il marchait le plus vite possible, la tête rentrée autant que possible entre ses épaules, comme si ça pouvait empêcher les gouttes de pluies de lui tomber sur la tête. Il arriva chez lui. Il faisait sombre, et vide. Il détala jusqu’à sa salle de bain, laissant derrière lui une trace humide, comme une limace. .Beurk. Sans autre préambule, il entra tout habillé dans sa douche-baignoire, tourna le robinet d’eau chaude et poussa un râle de soulagement. Comme si il avait retenu sa respiration jusqu’ici. Le liquide brûlant coulait sur son visage, ses vêtements et ses chaussures, chassant la fatigue et les feuilles mortes qui s’étaient accrochées dans ses cheveux. Il déboutonna sa chemise avec empressement et manqua de glisser en ôtant ses chaussures. Il poursuivit ce petit strip-tease jusqu’à être complètement nu. Même avec l’eau brûlante, Len avait encore des frissons. Mauvais présage. Il se lava, et après trente bonnes minutes de douche supplémentaires, il se résigna à fermer le robinet. Il enfila des sous-vêtements propres. Pour une raison inconnue, il vacillait, comme si ses jambes ne supportaient plus son propre poids. Mauvais présage numéro deux. Il avala ses médicaments, et sans même allumer la lumière de sa chambre, Leonard se laissa lourdement tomber sur son lit. Fixant le plafond, il songea à tout ce qui s’était passé aujourd’hui. Holly et ses yeux océans. Son sourire insolent. A quel genre de jeu jouaient-ils tout les deux ? C’était indéniablement dangereux. Et terriblement tentant. Comme danser sans se toucher. S’attirer et se repousser… Le sibyllin sentait ses globes oculaires devenir brûlants. Mauvais présage numéro trois. Il ferma les yeux. Game Over. L’instant d’après, Leonard Keyes tombait dans le ciel. Dans sa chute, des boucles châtain lui caressaient le visage. Il regarda à sa droite. Au milieu du bleu pur de ce ciel imaginaire, Holly Shepherd. Elle n’avait pas l’air d’avoir peur. Leonard lui souriait et lui tendait la main. Sa main effleura la sienne et les doigts d’Holly se glissèrent entre les siens. Game Over… |
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| | | | Hey Guy ! Time is over. [PV Len] | |
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