Description psychologique
abject - démonstratif - humain - indiscipliné - mesquin - sadique - violent
De prime abord, Lucas McDiamond est un garçon comme on en fait plus, au tempérament de feu et à la fierté d'un autre âge. Un personnage grossier comme du pain d'orge et plus exubérant encore qu'un tableau de Bacon. Néanmoins, il se dégage de lui une impression de relative fragilité. Vulnérabilité qui n'est pas sans rappeler un adolescent abandonné aux mains du hasard.
Petit, il est turbulent, impatient et son énergie est difficile à canaliser - quand il veut quelque chose, rien n'est en mesure de le modérer. Son père est indifférent à ce fils, conçu dans l'ordre naturel des choses, mais ne manifeste pour lui aucune animosité particulière et accède à toutes ses requêtes. Sa mère voue pour lui un amour obsessionnel, refuse de le voir grandir, malgré tout le mépris de sa progéniture. Cette vie en famille, pas toujours facile, éloigne progressivement le garçon des traditions de son temps et du futur prometteur qui l'attendait.
Aujourd'hui, sa réputation s'est construite sur ses dérapages. Il est colérique, verbalement agressif, réagit au quart de tour lorsqu'on l'attaque et accorde peu de temps à la réflexion, en témoigne ses professeurs d'école. Oui, si Lucas McDiamond, peut probablement justifier son caractère de merde par un passé trouble, son cas n'est pas à plaindre : cette ordure de première classe ne se tarit pas d'éloges.
Haineux, méchant, Lucas n'apprécie pas de voir les gens heureux - « le malheur des uns fait le bonheur des autres », comme dit le proverbe. Il grimace devant les effusions spontanées de lyrisme, et crache avec générosité sur la réussite de ses proches. La tolérance est un mot qui lui est complètement étranger, et faire preuve de gentillesse revient pour lui à adopter une attitude de soumis vis-à-vis de son interlocuteur. Par contre, vous pouvez compter sur lui pour nuire à toutes vos entreprises, intoxiquer littéralement votre existence, piétiner tous vos espoirs.
Lucas n'aime pas grand-chose, mais ce qui l'agace le plus, ce sont ceux qui n'assument pas leur vraie nature et se cachent derrière des masques fêlés. Il aime être témoin de l'impuissance, de la faiblesse d'une créature. Par la suite, s'en prendre à elle est une simple marque de son affection, aussi malsain cela puisse-t-il paraître - ses idylles amoureuses se sont souvent mal terminées, car abusif et pervers. À celui qui affirme avec conviction, par exemple, ne jamais avoir été séduit par la femme de son meilleur ami, il aura recours à son don pour l'entraîner moralement au plus bas, avec lui, le pousser à la concrétisation de ce fantasme réciproque, ou non. Et il jouira pleinement de ce processus de corruption d'autrui.
Somme toute, le portrait psychologique du jeune homme est loin d'être séduisant. Fumeur sans-gêne qui s'entêtera à allumer sa clope dans un local fermé et tout public, bagarreur sans laisse capable du pire comme du meilleur, adolescent aussi violent et lunatique qu'une tornade et tare suffisamment inconscient pour se jeter dans une mer glacée sans en craindre l'impact. Qui ne sait pas exprimer proprement de la tendresse pour les êtres qu'il apprécie, qui prend parfois des risques inconsidérés. On ne dira pas qu'il n'est pas mauvais, ce gamin : loin de là. Mais qu'il a des convictions qu'il défend, sur comment doit être le monde et ses occupants.