Agata s'était levée en pleine nuit, anxieuse. Elle ne se sentait pas bien, elle savait qu'elle aurait dû largement plus réviser ce contrôle, mais voilà : Prise de cour, elle n'avait pas pu s'y attarder autant qu'elle aurait pu le souhaiter.
Elle enfila ses ballerines, rapides à mettre et ne faisant pas le moindre bruit, attrapa une lanterne, comme on aurait pu en trouver au début du siècle -elle ne savait d'ailleurs pas d'où elle la tenait, on lui avait raconté qu'on l'avait trouvée avec lors de son arrivée à Mystic Hall, mais elle n'en croyait strictement pas un mot.- et sortit discrètement, se dirigeant vers Le Lac D'Argent.
Arrivée là-bas, avec toutes ces affaires de cours, elle s'assit contre un arbre, alluma sa lanterne et commença à travailler. Elle ne cessait de murmurer, songeant que lire et répéter lui ferait apprendre son cours mieux que de ne faire des exercices. C'était pourtant l'une des matières qu'elle aimait le moins, mais apprendre était pour elle un tel plaisir, qu'elle ne se plaignait jamais.
Cela faisait bientôt une heure qu'elle révisait. Il était tard, ses yeux la brûlaient terriblement.
« Non, Agata, tu dois encore travailler, tu ne t'en sortiras jamais sinon. » songea-t-elle les yeux à demis fermés.
Elle remit le nez dans ses cahiers, révisant à moitié quand, soudain, surgit de nulle part une voix d'homme. Il chantait. Agata secoua la tête. Le sommeil la faisait avoir de simples hallucinations. Pourtant, elle sentait qu'il n'y avait pas qu'elle sous ce clair de lune et ce ciel étoilé. La curiosité la piqua. Elle se leva, ferma ses cahiers et les pris à la main, récupéra sa lanterne et s'avança dans la pénombre.
« Faites que mon imagination me joue des tours... »
En apercevant sur l'autre rive du lac, un jeune homme, elle ne put s'empêcher d'étouffer un cri. Il était tard, il faisait nuit noire et malgré tout ce qu'on pouvait penser sur elle, Agata avait peur de la nuit et des ses grandes griffes.
Se raisonnant, calmement, elle fit machine arrière, et retourna s'assoir au pied de son arbre. Il n'y avait personne, la fatigue la tenaillait, voilà tout. Elle frissonna. La nuit lui glaçait les os, mais elle n'avait pas le courage ni la volonté de bouger. Elle aurait dû prendre la fuite le plus rapidement possible, mais une part d'elle même lui soufflait de ne pas bouger, que tout se passerait bien.
Alors, la jeune Irlandaise ferma les yeux, serrant ses cahiers contre elle, lâcha sa lanterne, qu'un vent frais vint éteindre, et s'endormit, après un long moment de lutte et malgré tout, de peur.