Psychique, entrez dans le monde de Mystic Hall, où seuls les détenteurs de la Marque connaissent votre secret. |
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| Rencontre inopinée [ PV Leonard ] | |
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Lena Y. Ayling Co-fondatrice et Directrice
| Sujet: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Ven 28 Oct - 17:34 | |
| « Je vois tout, je sens tout, mille détails entrent en moi comme de longues échardes et m'écorchent vive. Mille détails que d'autres ne remarquent pas parce qu'ils ont des peaux de crocodile. » Katherine Pancol, Les yeux jaunes des crocodiles. Le vent ballotait doucement les cheveux de Lena. Son regard se perdait à l'horizon, contemplant tantôt le mouvement des vagues, tantôt le soleil qui se couchait lentement, donnant à la plage ces teintes d'orange et de pastel qui lui valurent son nom. Son esprit vagabondait, ses pensées s'acheminaient tandis qu'elle se délectait de la fraicheur de l'eau lorsque celle-ci parvenait jusqu'à ses pieds. L'air était doux pour la fin octobre. L'automne débutait à peine. Il était rare qu'il fasse encore si bon à Mystic Hall à cette période de l'année. Le soleil n'avait pointé le bout de son nez que tard dans la journée. Néanmoins, dès qu'elle le vit apparaître, elle laissa tomber son frère et ses dossiers et vint ici.
La plage était sans doute son endroit favori, dans la ville. Elle y aimait l'air, qu'il soit doux, chaud ou plus frais. Elle se plaisait à sentir le salé de la mer, l'humidité venir boucler plus encore ses cheveux, le silence y était relaxant, apaisant. Ici elle entendait le bruit des vagues, pouvait contempler un coucher de soleil tranquillement. On ne la saluait en permanence, on ne l'appelait pas, on ne faisait pas mine de ne pas la reconnaître. Là, sur cette plage, pendant quelques heures, elle n'était plus Lena Ayling, mais juste Lena. Elle se plaisait parfois à se dire qu'elle n'était que Lena, une jeune fille de dix-huit ans qui sortait à peine de l'adolescence. Puis elle partait d'ici, et tout revenait. Les émotions des autres arrivaient en vague pesante sur ses épaules, le poids de la sécurité de Mystic Hall revenait la frapper. Elle perdait le petit sourire guilleret et naïf qu'elle arborait en ces lieux pour retrouver sa mine sérieuse de Directrice. Elle n'allait pas se plaindre, mais tout cela lui pesait.
Alors pour ne pas craquer, elle s'octroyait des moments de paix, dans le café ou à la plage. Sortait avec son frère on des amis, parcourait la ville avec les Sibyllins en discutant de sujets anodins, laissait tomber l'important de temps à autres. Elle prenait le temps de vivre. S'allongeait sur le sable et regardait le ciel chargé de nuage ou le soleil avait du mal à se montrer.
Novembre approchait. Pour l'instant l'état de Mystic Hall était « stable », les tensions n'étaient peut-être pas au beau fixe, mais il n'y avait pas de quoi s'alarmer non plus. Elle n'était pas certaine que cela durerait éternellement. Selon elle, les Oubliés attendaient patiemment. A la moindre inattention de leur part, ils seraient près à attaquer. Le tout était de veiller à ne pas relâcher l'attention, non ? La jeune femme poussa un profond soupir, si seulement tout était aussi simple.
Elle avait croisé James, en venant ici. Ils s'étaient regardés, fixés même. Il avait l'air surpris de la voir, d'après les émotions qu'elle avait pu saisir, mais le reste n'était que du neutre. Il l'avait sans doute même oublié. Oublier qu'autre fois, ils avaient été amis. Que, plus petits, ils avaient joué ensemble et qu'elle se sentait en sécurité avec lui. Il ne pourrait pas lui faire de mal. Qu'elle avait pleuré sur son épaule à la mort de ses parents. Et ignoré royalement lorsque la marque était apparue sous son sein. La jeune femme n'était pas excusable, elle le savait. Son comportement avait été aussi stupide que les autres personnes de la ville. En quoi était-ce sa faute s'il n'avait pas de pouvoir ? Il n'y était pour rien. Personne n'y était pour rien. Ces querelles étaient stupides. Seuls les Oubliés posaient réellement problème. Ceux-là, tant qu'elle serait vivante, Lena ferait tout pour les empêchés de nuire. Elle avait, au plus profond de son cœur, ce désir de vengeance tranquillement enfouit qui attendait son heure. Et elle savait, au fond d'elle-même, que ce jour viendrait. Elle n'avait qu'à attendre.
Elle se releva, laissant une trainé de sable sur ses vêtements. Elle s'épousseta, se préparent à partir, lorsqu'elle distingua des émotions, très floues, non loin. Elle porta son regard derrière elle et aperçue une silhouette qui ne lui était pas inconnue. Alors, dégainant son sourire le plus poli, celui qu'elle réservait aux gens qu'elle appréciait, elle décida d'aller à la rencontre de cette personne sans doute connue. |
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Sam 29 Oct - 13:42 | |
| «The static waves across the screen, define this notion Back and forth and in between like my emotion» Andrew Belle feat Katie Herzig- Static Waves Pour Leonard, la journée avait commencé normalement. Dès la sonnerie du réveil, le sibyllin avait suivi sa routine habituelle : s’étirer – comprimés- se doucher- s’habiller – se faire ponctionner. Grâce à ce mécanisme régulier, le jeune homme n’oubliait jamais rien. Ensuite, il partait faire une ronde dans tout Mystic hall, histoire d’évaluer les potentiels dégâts causés par les oubliés. La même chose se répétait chaque jour, et pourtant Len accomplissait sa tâche avec le même sourire et le même enthousiasme. Avec le temps, Mystic hall était devenu sa maison. Et pour cette raison, Leonard ne pouvait pas comprendre les oubliés, peu importe à quel point il essayait. Pourquoi un tel désir de destruction ? Pourquoi vouloir retourner à l’extérieur ? Certes, ce monde était intéressant, mais également très périlleux. Pour Len, le monde extérieur de Mystic Hall ne représentait que le danger, la douleur. Les « mystiques » ne survivraient pas. Ils seraient chassés, enfermés et battus pour leur différence. Ou même découpés et analysés sous le scalpel de pseudo-scientifiques. Ce monde ne réservait rien de bon aux personnes comme eux. Mais les oubliés refusaient de le comprendre.
Il faisait beau pour une journée d’automne. Le soleil brillait, se reflétant sur le feuillage déjà jauni des arbres pour leur donner une teinte dorée. La température devait avoisiner les 18° et malgré la légère brise automnale le jeune homme commençait à avoir chaud avec le pull noir à col roulé qui se trouvait sous sa cape. L’uniforme noir fournissait des avantages en matière d’intimidation mais il était loin d’être pratique lors de journées ensoleillées comme celle-ci. Mais soit, le sibyllin devait poursuivre son chemin, telle est ma mission envers Mystic Hall ! En passant derrière le bâtiment principal, il accorda un regard à la fenêtre qui donna sur le bureau de la direction. Lena devait encore être la dedans, noyée sous la paperasserie…Il eut une pensée pour elle. C’était toujours elle qui se chargeait dans ce genre de travail administratif chiant, pendant que son frère passait son temps à autre chose.Si seulement je pouvais être une quelconque aide à ce niveau là. Malheureusement, il n’y connaissait rien dans tous ces élucubrations administratives, légales et économiques, donc il se contentait de faire son boulot le mieux qu’il pouvait. C’était quand même triste, ce qui leur était arrivé à ces deux là. Ils n’étaient pas prêts le jour où Mystic Hall était devenu leur responsabilité. C’était trop tôt.
Len chassa ces pensées de son esprit et arbora de nouveau son sourire.Surtout ne pas penser à des choses tristes. Des souvenirs heureux, c’est mieux. Alors il se rappela de ses grand-parents. Et il se souvint du week-end qu’ils avaient passé à la mer quand il avait six ans. C’était merveilleux. Son grand-père lui avait appris le nom des coquillages, et comment entendre le bruit de la mer dans certain d’entre eux. Sa grand-mère lui avait raconté que si il écrivait quelque chose sur le sable , les vagues l’emporteraient jusqu’aux plages d’Angleterre, à l’autre bout de la mer. Ensuite ils avaient pécher des crevettes. Puis, comme il s’était mis à pleuvoir, ils étaient rentrés dans un café au bord de mer pour boire un chocolat chaud. Pendant qu’il se rappelait ce souvenir particulier, un sourire mystérieux étira les lèvres de Leonard. Il était revenu ce petit enfant aux cheveux blonds et aux joues rougies par le froid. Soudainement, il eut envie de retourner là-bas, de revoir la mer du nord, ses embruns salés, sa couleur bleu-gris, et le vent glacial qui vous mord les joues et les doigts. Soudainement, le jeune homme réalisé que ses pieds l’avaient porté jusqu’au lac. Il n’était plus qu’à quelques mètres de la plage. Ce n’était pas l’océan atlantique, mais c’était mieux que rien. Leonard ôta ses baskets et les abandonna avant d’enfoncer ses pieds dans le sable froid. Le vent secouait sa cape, malmenait la capuche noire baissée jusqu’au milieu du visage et soulevait de temps à autre une poignée de grains de sables.
Le jeune homme s’approcha de la silhouette et de loin, il reconnut Lena. Aussitôt il se mit à réciter un poème qui lui était venu à l’esprit. Un sonnet d’Edmund Spenser, incomplet :
« One day I wrote her name upon the strand, But cames the way and washed it away : Again I wrote it with a second hand , But came the tide, and made my pains his prey. “Vain man” said she, “ that does in vain assay a mortal thing to immortalize , For I myself shall like to this decay and eek my name be wiped out likewise*. », il rit.
Il est inutile de vous préciser que le comportement de Leonard pouvait être parfois…erratique. Et qu’il n’était pas aussi idiot qu’il n’en avait l’air, malgré ce sourire insupportable qui restait accroché à son visage en toutes circonstances. Alors qu’il s’approchait à hauteur raisonnable de la jeune femme, une bourrasque de vent ôta son capuchon, révélant sa longue chevelure verte et indisciplinée.
« Bonjour Lena ! Comment allez-vous ? C’est bien de vous voir dehors de temps en temps. »dit-il avec un sourire jusqu’au oreilles.
Len avait encore des difficultés concernant le tutoiement-vouvoiement. Devait-il l’appeler mademoiselle la directrice, mademoiselle Ayling ou Lena ? Heureusement il s’occupait assez peu de ce genre de chose et mélangeait un peu de tout. Surtout quand il était de très bonne humeur, comme maintenant.
« Je ne vous dérange pas j’espère ? », dit-il, pas inquiet pour le moins du monde. « Vous vouliez piquer une tête peut-être ? ».Il pencha légèrement la tête vers elle et lui dit sur le ton de la confidence : « Vous savez, je peux m’assurer que personne ne vous voie »
* - Spoiler:
Un jour, j'écrivis son nom sur le sable mais vinrent les vagues et l'effacèrent A nouveau, je l'écrivis une deuxième fois Mais vint la marée et fit de mes efforts sa proie "Homme futile" dit-elle " qui tente en vain d'immortaliser une chose aussi éphémère Car moi même je me décomposerai de la même façon et même mon nom sera effacé similairement. "
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Lena Y. Ayling Co-fondatrice et Directrice
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Dim 6 Nov - 18:23 | |
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Lena s'approcha de cette silhouette probablement connue, qu'elle identifia en effet comme être celle de Leonard, un Sibyllin qu'elle trouvait plutôt sympathique. Mais, parce qu'il y avait toujours un mais avec la jeune femme, cet homme la troublait. Elle n'arrivait pas à savoir ce qu'il ressentait. A chaque fois qu'elle était près de lui, tout était flou. Elle n'était pas capable de vous dire exactement ses émotions, un peu comme si elle voyait à travers un filme transparent qui baissait sa vue, ne distinguant plus que quelques traits vagues sans pouvoir dire réellement de quel émotion il s'agissait. Elle n'arrivait pas à décrire ses ressentis. Plus perturbant encore, cette sensation de floue ne se produisait qu'avec lui. Cela la déstabilisait beaucoup mais, ça mis à part, la présence de Len ne la dérangeait pas, bien au contraire. Lena l'avait toujours trouvé plutôt joyeux, sérieux dans son travail du peu qu'elle sache à ce sujet, amical du peu qu'elle le connaisse... Même si elle n'avait pas pour habitude de rencontrer quelqu'un sur la plage alors qu'elle cherchait à être un peu seule, elle était contente que ce fut Leonard et pas un autre – comme Jude, par exemple – .
La jeune femme s'approchait de lui, sourire chaleureux aux lèvres, comme à son habitude. Au fur et à mesure qu'elle avançait, les mots du jeune homme parvinrent à ses oreilles. Elle distingua des paroles qu'elle ne connaissait pas, pourtant très jolies, dusse-t-elle constater.
« One day I wrote her name upon the strand, But cames the way and washed it away : Again I wrote it with a second hand , But came the tide, and made my pains his prey. “Vain man” said she, “ that does in vain assay a mortal thing to immortalize , For I myself shall like to this decay and eek my name be wiped out likewise »
Il rit, achevant sa citation. Lena le contempla, perplexe, incapable de comprendre se qui provoquait son hilarité. Finalement, elle se joint à son rire, demandant poliment de quel auteur il s'agissait. Ah, Edmund Spenser ! Elle ne l'avait pas reconnu. A vrai dire la jeune femme ne lisait pas beaucoup de poèmes, préférant à cela les romans ou les nouvelles. Mais élargir sa culture ne lui ferait pas de mal. Aussi, elle nota dans son esprit de lire des œuvres de cet auteur, un jour.
« Bonjour Lena ! Comment allez-vous ? C’est bien de vous voir dehors de temps en temps. »
« Je vais bien, merci. Vous également, je présume ? Ça me fait aussi du bien de sortir un peu, vous savez. Etre dans ce bureau à longueur de journée peut se montrer parfois assez grisant. » déclara-t-elle avec haussement d'épaule, rendant son sourire à son interlocuteur.
Il est vrai qu'elle ne savait jamais si elle devait tutoyer ou vouvoyez Leonard. Il était un Sibyllin, même si elle pouvait se décrire comme sa patronne, terme qu'elle trouvait absurde, elle se disait qu'il méritait tout de même un certain respect et donc le vouvoiement. Mais il n'était pas tellement plus âgé qu'elle et plutôt sympathique, alors parfois, Lena se disait que ces politesses exigées pouvaient être mise de côté. Après tout, Monsieur Keyes, Leonard, tu, toi, vous... Cela ne changeait pas grand chose. On pouvait très bien avoir du respect pour quelqu'un et l'appeler par son prénom. Du moins c'était ce que pensait la Directrice qui, à seulement dix-huit ans, trouvait superflu de vouvoyer quelqu'un à peine plus âgé qu'elle.
L'héritière Ayling contempla alors Leonard. Il était plus grand qu'elle, ce qui, à vrai dire, n'était pas bien difficile. Comme pour l'aider à mieux le détailler, le vent ôta le capuchon de son uniforme, lui permettant de voir ses longs cheveux verts indisciplinés s'alignant avec les traits de son visage, la couleur de sa peau... Elle aurait pu trouvé cela bizarre, quelqu'un qui avait les cheveux verts. Mais étrangement cette couleur s'alliait plutôt bien avec son teint et la couleur de ses yeux. La Directrice se surpris même à trouver cela joli. Sans pour autant que cela lui plaise, elle ne trouvait pas ça horrible non plus.
« Je ne vous dérange pas j’espère ? Vous vouliez piquer une tête, peut-être ? Vous savez, je peux m'assurer que personne ne vous voie.. » déclara-t-il d'un coup, sortant Lena de ses songes.
« Oh non, pas du tout ne vous inquiétez pas ! Eum, piqué une tête ? » elle regarda la mer et les vagues qui déferlaient sur le rivage, « Hum, pas vraiment, je pense que l'eau serait trop froide en plus. Mais c'est gentil à vous ! En fait, je ne savais pas trop où aller, ça vous dirait peut-être de marcher un peu ? » demanda-t-elle, sans réfléchir.
Marcher avec le jeune garçon ne lui ferait sans doute pas de mal. Elle pourrait peut-être même apprendre des choses qu'elle ignorait à son sujet, qui sait ? A vrai dire, ce qui attisait surtout la curiosité de la demoiselle était qu'elle n'arrivait ni à lire ni contrôler ses émotions. Lena se disait que si elle passait du temps avec lui, elle finirait sans doute par comprendre ce qui la bloquait, et même résoudre ce problème, et enfin y voir plus clair. Ou tout du moins, à défaut de voir ses émotions, au moins les apprendre de lui. La jeune femme pourrait peut-être le mettre à l'aise, le faire parler ? Lui dire, poliment, qu'elle n'arrivait pas à déchiffrer ses ressentis, lui avouer que cela la perturbait beaucoup et qu'elle aimerait comprendre, n'ayant pas l'habitude ? Qu'importe. De toute façon sa compagnie ne lui était pas désagréable, elle apprendrait à faire mieux connaissance, cela lui ferait passer le temps. Enfin, n'essayons pas de justifier par x ou y ses intentions. La jeune femme voulait savoir. |
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Ven 11 Nov - 23:13 | |
| Ses pieds laissaient des traces dans le sable lourd et froid, jusqu’à ce qu’il se retrouve face à face avec la directrice. Elle lui avait adressé un de ces sourires chaleureux dont seule elle-même détenait le secret. Malgré tout le jeune homme ne put s’empêcher de penser que des rides précoces apparaîtraient bientôt sur le front délicat de la jeune femme si elle ne sortait de temps en temps pour s’amuser. Evidemment, elle avait des responsabilités, mais il doit bien y avoir un moyen de concilier boulot et loisir non ? Toujours aussi souriante, elle lui répondit que cela lui faisait du bien de sortir de temps en temps.A la bonne heure !.
« Je suis heureux d’entendre ça ! »dit-il d’un air joyeux.
Il pensait sincèrement qu’elle devrait s’amuser un peu plus. Toutefois, le sibyllin n’était pas tout à fait au courant de toutes les responsabilités administratives qu’elle subissait quotidiennement, et à quelle point elles pouvaient se révéler cruciales. Et puis, avouez que taper dans le dos de sa supérieure en lui disant « tu devrais t’éclater un peu plus ma vieille » n’était pas vraiment approprié pour une relation professionnelle saine. Alors il gardait sa langue bien en place. C’était bien qu’elle sorte de temps en temps. Mais pourquoi avait-elle choisi de venir ici à la plage ? Il l’avait aperçue de loin sa silhouette fine, et ses cheveux d’ébène qui se balançaient dans le vent. Comme l’ombre d’une femme de marin qui attend le retour de son bien-aimé. Lena Ayling était bien une figure romantique, avec sa peau pâle et ses yeux couleur mer du nord. On pouvait déjà distinguer des sillons inquiets sur son front blanc, malheureusement. Dans la grande famille Mystic Hall, Lena jouait un rôle maternel essentiel, peut-être un peu trop lourd pour ses épaules qui semblaient si frêles. Il était donc difficile pour Leonard de ne pas s’inquiéter pour elle, bien qu’il ne le montre pas. Car la jeune fille avait trop de dignité que pour accepter sa pitié ou son aide. Après tout, c’était elle la patronne. Alors à la place, Len jouait parfaitement son rôle de petit frère, dévoué, obéissant et toujours optimiste. Il ignorait s’il pouvait faire figure de soutien mais c’était tout ce qu’il pouvait faire. L’amuser.
« Oh non, pas du tout ne vous inquiétez pas ! Eum, piquer une tête ? Hum, pas vraiment, je pense que l'eau serait trop froide en plus. Mais c'est gentil à vous ! En fait, je ne savais pas trop où aller, ça vous dirait peut-être de marcher un peu ? »
Le jeune homme jetait un œil aux vagues bleuâtres. Trop froide ? Il faudrait que j’essaie de nager ici une fois…peut-être avec Derdrès…Je la defierai.. La jeune femme avait avoué qu’elle ne savait pas où aller. N’est-ce pas étrange de sortir de son bureau pour aller nulle part ? Len fut surpris par la proposition de Lena. Au départ, il pensait que si elle s’était rendue dans endroit aussi isolé, c’était pour être seule. Il n’avait pas pu résister à la tentation de la saluer. Il devait s’être trompé dans ce cas.
« Bien sûr ! Ca sera avec plaisir. » répondit-il avec un large sourire.
Il marcha un instant à côté d’elle, toujours pieds nus. Il avait renoncé à aller retrouver ses chaussures, abandonnées un peu plus loin. Même s’il leur promenade le faisait quitter la plage, les rues n’étaient pas pavées de verre brisé. Alors qu’il marchait, la brise marine soufflait dans le visage de Leonard. Ca sentait la mer, les algues et le sel. Le sable était froid et dense sous ses pieds. Ils marchèrent un moment en silence. Il était rare que Len et Lena se retrouvent seuls, isolés de l’agitation perpétuelle de Mystic Hall. Autant en profiter et jouer la carte de la sincérité. Le jeune homme avait une étrange impression et une question le taraudait depuis tout à l’heure.
« Mademoiselle Ayling… », commença-t-il.
Il se tut un moment, ne sachant pas comment formuler la suite de sa question. Quelque chose le perturbait et il devait en avoir le cœur net. Pourquoi avait-elle décidé de se rendre seule sur cette plage ? Il n’en n’était pas sûr mais…peut-être que quelque chose n’allait pas ? Si c’était le cas, la jeune fille ne lui en parlerait probablement pas, le sujet étant bien trop privé pour en discuter avec un de ses subalternes. Pourtant Leonard trouva le courage d’essayer quand même, prudemment, au pire il se ferait juste rembarrer.Et je l’accepterai avec le sourire.
« Est-ce que quelque chose ne va pas ? Est-ce que vous voudriez me parler de quelque chose ?»
Tout à l’heure, elle avait l’air mélancolique, toute seule sur cette plage. Leonard l’avait probablement interrompu dans ses pensées. Et puis, peut-être que si elle lui avait demandé de l’accompagner, c’était pour une bonne raison.
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Lena Y. Ayling Co-fondatrice et Directrice
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Dim 20 Nov - 21:39 | |
| La jeune femme sourit. Il avait accepté. Cela avait semblé le surprendre, une telle demande de sa part. Mais elle pouvait le comprendre, d'un côté. Ce n'était pas tout les jours qu'on croisait Lena Ayling perdue sur la plage qui vous invitait à marcher en sa compagnie. Non, d'habitude, elle se contentait de sourire et de retourner dans son bureau, accablée par le travail qui l'attendait encore à l'intérieur. Pour une fois, elle préférait prendre son temps. Cet homme aux cheveux verts l'intriguait. La Directrice pensait plus au mystérieux garçon qu'aux soucis de Mystic Hall, qui figuraient généralement premier dans liste de ses priorités. Mais pas cette fois. Le vent soulevait ses cheveux noirs ébènes, attaquait ses yeux, y faisant monter quelques larmes qu'elle chassait rapidement d'un revers de main. Ils avançaient en silence. Elle enfonçait ses pieds dans le sable froid, espérant qu'il se mette à parler. A bien y réfléchir, que savait-elle sur cet homme ? Rien. Alors l'inviter si soudainement était peut-être un peu hâtif, irréfléchit. De son souvenir elle ne s'était jamais trouvée seule avec lui quelque part. Enfin si, dans son bureau. Mais lorsqu'il fallait parler de choses sérieuses elle ne laissait place à aucune intimité possible. A peine était-elle polie. Le boulot, c'était le boulot. On y mélangeait rarement les amis. Pas plus que les amours d'ailleurs.
Mais du coup, elle ne savait pas de quoi elle aurait pu lui parler. De sa famille ? De ses amis ? De l'avance d'une enquête en cours ? La jeune femme aurait pu en effet demander comment allait MH, mais ce serait revenir sur un territoire professionnel qui ne laissait que peu de possibilité de dériver sur du personnel. Alors elle garda le silence, regardant la mer en avançant, retournant malgré elle à ses songes.
Si on se fiait aux apparences, la ville allait bien. Tout était paisible. Mais cela le semblait uniquement. Lena savait que ce n'était pas le cas. Dans le cœur des Oubliés un sentiment de haine et d'envie de révolte allait croissant, ils se préparaient. Elle pouvait le sentir, tout aussi bien qu'elle ressentait l'injustice qu'éprouvait les Exclus, combien ils ne pouvaient plus supporter qu'on les rejette pour leur différence. Ils n'avaient rien demandé. Pas même de se trouver en ces lieux. Elle pouvait les comprendre. Pas accepter leur agissements s'entend. Mais la jeune femme remarquait aussi l'hostilité de certains Mentalistes, qu'elle n'appréciait pas plus. Elle pouvait s'apercevoir que derrière les maques, les sourires et l'hypocrisie, la haine, les rancœurs et l'envie de s'affronter grandissait furieusement. Malgré elle, elle était le témoin des tensions qui grandissaient dans l'esprit de chacun et ne pouvait stopper cela. La Directrice pouvait uniquement apaiser un cœur une heure ou deux, le rendre plus léger, lui faire comprendre qu'il était ici en sécurité, ou encore lui faire tolérer les exclus, mais elle était incapable d'en faire plus. Et cela la déprimait grandement. Elle soupira. Impuissante.
« Mademoiselle Ayling… » dit-il, sortant la jeune femme de ses pensées, qui le regarda avec un air interrogatif sur le visage, l'encourageant donc à continuer.
« Est-ce que quelque chose ne va pas ? Est-ce que vous voudriez me parler de quelque chose ? »
La Directrice le contempla, semblant tout d'abord un peu surprise. Peut-être que sa peine se lisait sur ses traits plus qu'il n'y paraissait, finalement. Elle qui pensait que son sourire suffisait à tromper les habitants. D'un autre côté il était rare qu'elle reste en présence autre que celle de ses proches. Son esprit avait vagabondé sur tant de soucis, tant de choses qui l'effrayait qu'il ne fut pas étonnant qu'il lui demande si quelque chose n'allait pas. Surtout qu'elle venait de lui demander sa compagnie, comme si lui être seule l'effrayait. Ce qui n'était pas faux à vrai dire. Lena avait, en secret, toujours peur qu'un Oublié surgisse et l'attaque sans qu'elle ne puisse rien y faire. Comme pour ses parents. Parler serait peut-être un moyen à la fois de se soulager, puis d'engager la conversation pour enfin en apprendre plus sur le jeune homme. Ainsi que sympathiser et arrêter le vouvoiement qui commençait à la peser, faisant trop formel à son goût.
« Et bien... » commença-t-elle, hésitant un instant, avant de continuer « A vrai dire je me fais beaucoup de soucis pour Mystic Hall, vous savez. Je ressens cette rancoeur, cette haine immense et cette perte de patience qui grandit de plus en plus chez tout le monde. Je suis au première loge des hostilités les plus enfouis. Rien ne m'échappe. Parfois, c'est lourd à porter, vous savez. De ressentir ce que tout le monde ressent. De capter la haine, la stupidité de certains. L'animosité inutile et le mépris... »
Lena marqua une pause, contemplant la mer. C'était vraiment lourd. Elle se rappelait son désir d'enfant. Celui de ne pas changer, de ne pas avoir de pouvoir. D'être une Exclu. Elle souhaitait appartenir à un groupe qu'elle se refusait de côtoyé désormais. Sa propre stupidité augmentait celle des autres qui suivaient son exemple. Si elle et Ayden commençaient les premiers à stopper ce racisme, peut-être même que le peuple suivrait...
« Et vous, » reprit-elle après lui avoir laisser le temps de répondre quelque chose, s'il le désirait. « Rien ne vous tracasse, en ce moment ? »
Elle ne le forcerait pas à répondre. Après tout, chacun avait son inimité. Mais il fallait avouer que parfois la curiosité dépassait la politesse. Même chez une Directrice. |
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Mer 30 Nov - 12:54 | |
| Il était vrai que Leonard et Lena n’avait jamais vraiment eu l’occasion d’avoir une conversation « privée ». C’était toujours le boulot, le boulot et le boulot. Et malgré son air étourdi, Len savait qu’il avait une certaine façon de se comporter avec un supérieur, et se montrer familier pourrait bien être mal interprété. Toutefois il avait du mal à voir Lena uniquement comme la directrice de Mystic Hall. Après tout, elle n’était encore qu’une jeune fille un peu perdue. Voilà pourquoi il avait été un peu surpris de sa demande. Voulait-elle parler de quelque chose en particulier ? En tout cas ça ne ressemblait pas à la jeune fille d’utiliser ce genre de prétexte pour parler de choses professionnelles. Quand Lena avait une remarque à faire, elle se faisait bien comprendre. La jeune demoiselle ne passait pas par quatre chemins, tout en restant polie. Une étrange qualité qui aurait fait d’elle un excellent professeur. Et probablement une excellente directrice aussi. Le silence qui s’ensuivit faisait état de cette étrange barrière entre supérieur et employé. Serait-ce approprié de parler de ceci ou de cela ? Ils avaient l’air de deux idiots. Leonard ne pouvait s’empêcher de se demander à quoi la jeune fille pensait, seule sur cette plage perdue dans ses pensées, avec pour seule compagnie le rythme régulier des vagues. Est-ce que quelque chose la préoccupait. Sans aucun doute. Sa fonction lui laissait assez peu de temps libre et lui apportait énormément de soucis. C’est parce que le jeune homme tenait à cœur d’en savoir plus, qu’il avait osé poser cette question. Sans compter sur le fait que ce silence était ridicule. Et bien que le jeune homme ait l’air un peu stupide avec ce sourire affiché, il était loin de l’être. Quelque chose devait préoccuper la jeune femme, ça se lisait sur son visage. Alors pourquoi laisser passer l’occasion d’en parler ? On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace mademoiselle la directrice. Lena parut surprise et hésitante. Quand elle ouvrit la bouche, elle exprimait ses soucis. Mystic Hall bien évidemment. La tension qui y régnait était palpable. La haine, la violence sur le point d’éclater…. La jeune fille était au centre de tout cela et le ressentait plus fort que les autres. Des orages approchaient et elle craignait que l’équilibre de Mystic Hall ne soit rompu. Le sourire de Leonard s’affaiblit un peu, mais persistait. Un sourire calme, bienveillant. Il comprenait les sentiments de la jeune fille mais hélas, il ne pouvait rien y faire. Il n’avait pas de mots pour pouvoir la soulager, pas de solution toute prête. La seule chose qui lui vint à l’esprit fut de lui proposer un bon gros câlin, mais son petit doigt lui disait que ce n’était vraiment pas approprié. Un lourd silence s’installa alors que la jeune directrice observait les vagues. Leonard fit de même et se perdit dans ses pensées. J’avais donc raison, le poids sur ses épaules…est bien trop lourd. Mais comment unir Mystic Hall ? Comment aider Lena et Ayden ?...Je n’en sais rien… A son tour, le jeune homme ressentit le poids de toute cette haine, cette atmosphère orageuse..Mais malgré tout cela, Leonard continuait de sourire, mécaniquement. Alors qu’il réfléchissait à toute vitesse pour trouver quelque chose à dire, quelque chose qui soulagerait Lena, elle lui retourna la question. Le jeune homme fut un peu surpris mais répondit automatiquement avec un large sourire.
« Non rien, tout va bien. »
C’était une réponse automatique, mécanique. Il avait répondu sans même réfléchir. Ca ressemblait à un mensonge bien sûr, mais même si quelque chose le tracassait, ce n’était probablement pas le moment d’accabler la jeune demoiselle avec ses problèmes. Et puis il ne voulait même pas y penser. Il ne fallait pas. C’était pour ça qu’il prenait ces petites pilules, pour éviter de penser à ça. Len se tourna vers Lena et plongea ses yeux vers brillant dans les siens.
« Je suis juste un peu inquiet pour vous. » , ajouta-t-il avec un léger sourire.
Un nouveau silence s’installa. Il n’y avait que Leonard et Lena, fixant les vagues, le vent agitant leurs vêtements et leurs cheveux. C’était un drôle de silence, un silence un peu gêné mais en même temps très calme. Soudainement une idée germa dans l’esprit malade du sybillin. Il avait peut-être trouvé un moyen de soulager la jeune fille. Certes, c’était idiot, stupide et inapproprié mais peut importe, ça valait franchement le coup d’essayer. En plus cela lui permettait de détourner la conversation.
« Oh ! J’ai trouvé ! » s’écria-t-il en levant un doigt, tel Archimède dans sa baignoire. Le jeune homme se mit face à Lena pour lui expliquer son idée avec enthousiasme, les yeux brillants. « Tu as besoin de relâcher un peu la pression ! Alors vas-y crie, hurle, ris, de toute tes forces ! » En disant ceci, sa voix se fit de plus en plus forte. « On s’en fiche, il n’y a personne pour t’entendre ! »
Il n’y avait personne, rien que eux deux et l’immensité vide de la plage. Leonard était très fier de son idée. Rien de tel que de revenir aux racines primitives. Un bon vieux cri. Ca fait du bien, ça ouvre les poumons ! Un cri de ralliement , un cri de guerre qui exhorte la combativité ! Ce n’était probablement pas approprié mais ça ne pouvait pas lui faire de mal. Il passerait juste pour un excentrique un peu idiot, pas de grands changements donc. Pris dans son enthousiasme, il avait oublié de vouvoyer la jeune femme sans s’en rendre vraiment compte. Peut-être parce que désormais il lui parlait comme un ami, et non comme un subalterne.
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Lena Y. Ayling Co-fondatrice et Directrice
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Dim 4 Déc - 20:49 | |
| « Non rien, tout va bien. »
Déception. Une petite moue de déception s'afficha sur ses traits. La jeune femme aurait aimé qu'il parle, qu'il lui confie ses soucis comme elle s'était elle, confiée à lui. Il trichait. Elle avait parlé de la plupart de ses ennuis,éludant certes les soucis avec les jeunes Jude et James Hawkins lui posaient, mais tout de même. Elle lui avait fait part de ses inquiétudes les plus secrètes, avoué ses plus grandes peurs. En partie, du moins. Et lui, il ne disait rien. Alors qu'il souffrait sûrement. Enfin, c'était ce qu'elle supposait. Mais étant donné qu'elle n'arrivait toujours pas à lire en lui, elle ne pouvait l'affirmer.Ses émotions restaient infranchissables, indéfinissables. Toujours cette barrière, ce flou. Il avait l'air heureux, mais tout était teinté d'une buée dense. D'une buée qui l'empêchait de voir correctement.
« Je suis juste un peu inquiet pour vous. » , ajouta-t-il avec un léger sourire, la sortant alors de ses réprimandes muettes.
Inquiet, pour elle ? Était-ce là l'unique problème que rencontrait ce jeune homme ? Le soucis qu'il se faisait pour sa Directrice. Jeune femme qui, faillait-il l'avouer, connaissait à peine et ne parlait essentiellement que pour le travail ? Il s'inquiétait donc pour elle ? D'un autre côté s'inquiéter pour Lena Ayling n'avait rien de surprenant. Mais il n'y avait pas que ça, n'est ce pas ? Il y avait autre chose encore. Des secrets qu'il n'était pas encore près à avouer. Des secrets qu'elle n'était pas encore prête à entendre.
« Il ne faut pas, vous savez ? Ce n'est rien »
Un soupir franchit les lèvres de la jeune femme. Elle n'en apprendrait donc pas plus aujourd'hui, et peut-être ne saurait-elle jamais pourquoi elle ne pouvait voir clairement les émotions de Leonard. Mais qu'importe de toute façon ? S'il représentait l'unique faille de son don, pourquoi y attacher autant d'importance ? Pourquoi en être autant troublée ? Lena n'avait certes pas l'habitude de ne rien voir mais, au fond, être réduit au commun des mortels n'étaient-ce pas ce qu'elle avait souhaité, maintes fois, étant plus jeune ? Ne pas avoir de don. Elle l'avait voulu, non ? Et voilà que ce jeune homme arrivait, réalisant presque ses prières, et cela la dérangeait. Comble du comble, non ? A moins que la Directrice est tellement changée que ses peurs de petite fille aient complètement disparu ? Non. Elle avait simplement appris à vivre avec.
Un nouveau silence s'installait. Elle baissait la tête, un peu honteuse. N'avait-elle essayé d'avoir les sympathies de ce jeune homme que pour comprendre ? Non, pas seulement. Mais tout de même. Elle souhaitait franchir une ligne, celle de l'intimité, rien que pour assoiffé sa curiosité. Cela ne lui ressemblait pas. A vrai dire, plus le temps avançait, moins elle ne se reconnaissait. Il n'y avait qu'à regarder de plus près son comportement avec Jude pour comprendre à quel point elle déraillait. L'adolescente secoua la tête. Penser à l'Oublié ne servait rien et n'engendrait jamais rien de bon. Chaque fois elle était prise d'une monstrueuse envie de lui arracher ses piercings, de balancer un seau d'eau sur la tête pour que son gel lui dégouline au visage, de lui hurler « Jude, tu es Jude, pas John, mon vieux ! »
Mais là encore, elle s'égarait. Elle ne savait comment reprendre la conversation. Comment passer à autres choses avec le froid qu'elle venait d'installer. S'excuser, peut-être ? Il dirait que ce n'était rien. Le vent fouettait leurs cheveux, l'air était froid, le sable était froid, la mer était sans doute froide également. L'atmosphère qui planait entre les deux jeunes gens se faisaient, selon la jeune femme, plus froid encore. Comme si les confidences avaient engrené l'effet inverse que celui souhaité. Au lieu de les rapproché, il avait mis une distance qui rappelait à la jeune femme qu'il travaillait pour elle, qu'il n'était pas son ami et qu'il ne se confierait pas elle. Directrice. Il fallait bien qu'elle se mette en tête qu'elle était Directrice et que jamais les gens la verrait plus simplement, ou rarement. Ils auraient trop peur de l'accablé avec le problème. « Elle en a déjà tellement sur les épaules, la pauvre jeune fille ! » qu'il disait sans doute tous. Au diable ses problèmes, si elle n'était pas capable d'écouter et d'aider les autres, à quoi bon être la Directrice de Mystic Hall ?
Leonard s'exclama, provoquant son sursaut, la sortant encore une fois de ses songes. Il se mit face à elle, tendit qu'elle regardait, mi-perplexe, mi-amusé par la joie qui semblait soudain le traversé, comme s'il avait trouvé une solution, un remède magique pour elle. Il se comportait tel un scientifique certain que sa théorie marcherait. Et Lena ne pu s'empêcher de trouver cela attendrissant.
« Tu as besoin de relâcher un peu la pression ! Alors vas-y crie, hurle, ris, de toute tes forces ! »
La jeune femme écarquilla les yeux. Hurler ? Là ? Maintenant ? Tout de suite ? Ce n'était pas vraiment ce dont à quoi elle pensait. Elle se retint avec peine de rire, un sourire élargissant ses lèvres, alors que Leonard, qui la tutoyait maintenant sans gêne – enfin ! - sans doute même sans s'en rendre compte, se comportait comme un enfant, joyeux, les yeux brillants, et attendait excité comme une puce que sa partenaire accepte de jouer à son jeu.
« On s’en fiche, il n’y a personne pour t’entendre ! »
Et c'était vrai. Il n'y avait personne. Ils étaient seuls sur cette plage. Sur la jolie plage aux couleurs Pastel, qui lui valait son nom. Elle ne risquait rien. Personne ne l'entendrait. Personne ne saurait. Ce serait leur secret. Rien qu'à eux. Lena fit un grand sourire, inspira profondément puis. Elle cria, hurla, ria. Lui attrapant la main, l'invitant à faire de même.
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Dim 4 Déc - 22:56 | |
| Len était comme ça. Il ne parlait à personne de ses vrais problèmes. Il préférait les oublier. En revanche…comme il était doué pour tirer les vers du nez des autres et essayer de leur faire retrouver le sourire. Fais ce que je dis, pas ce que je fais. Lena n’avait pas besoin qu’on l’accable avec d’autres problèmes, les siens lui pesaient déjà suffisamment. Et quand il avait avoué être un peu inquiet pour elle, la jeune femme avait soupiré :
« Il ne faut pas, vous savez ? Ce n’est rien »
C’était du Lena tout craché : Ne vous inquiétez pas pour moi, c’est pas grave. Etait-ce de la lassitude dans son regard ? Toujours en train de penser aux autres, de se mettre en arrière-plan. Leonard se demandait comment elle faisait pour ne pas craquer et elle répondait que ce n’était pas grave. Certes, sa vie n’était pas totalement insupportable mais quand même…elle devait bien craquer par moment non ? Et tout ça, elle ne le laissait pas paraître. Pour ne pas que les autres s’inquiètent. Cela confortait le sibyllin dans l’idée que Lena Ayling était vraiment une bonne personne. Le genre de personne pour laquelle ça vaut la peine de se défoncer. Littéralement. Le genre de personne qui mérite d’être heureuse. Le jeune homme en était convaincu. Et pour cette seule et unique raison, il se tritura les méninges pour trouver une solution, une échappatoire pour la jeune Lena. Les engrenages tournaient à la vitesse de la lumière pour trouver une idée valable. Et puis la lumière divine tomba sur le jeune homme. Eurêka ! Alléluia ! Il avait trouvé l’idée parfaite.
Il s’attendait à ce qu’elle rie, à ce qu’elle trouve cela ridicule et même qu’elle le traite de taré, timbré, et toutes les autres façons plus ou moins imagées de traiter quelqu’un de fou. Il n’imaginait la directrice se laisser aller aussi facilement à ce genre de futilités. Peu importe, le jeune homme était trop surexcité pour abandonner sa folle idée. Ses yeux brillants comme ceux d’un enfant, signalant le retour du Len un peu immature que tout le monde appréciait. Le visage de Lena passa par un tas d’expressions différentes. D’abord la surprise, qui déclencha un petit sourire et ensuite, alors que le jeune homme s’apprêta à essuyer un refus poli de la part de la jeune femme, un déclic se produit. Elle se mit à envisager sa proposition. Son sourire s’élargit, dévoilant de belles dents blanches, et sans un mot, rien qu’avec un regard malicieux elle lui fit comprendre que c’était d’accord. Lena prit une grande aspiration ainsi que la main de Leonard. Le jeune homme fut surpris par l’audace de la jeune femme qu’il croyait un peu trop enfermée sur elle-même, cela ne lui déplût pas. Alors elle cria. Et il cria avec elle. Un simple « aaaah » décliné à toutes les sauces des émotions possibles et inimaginables.Un cri puissant et uni. Leonard et Lena crachait leur colère, leur frustration et tout le reste à l’immensité de la plage de pastel. Ils criaient jusqu’à en perdre la voix. Ils hurlaient avec la volonté de faire trembler le ciel et la terre. Et quand ces cris s’exprimaient, ils exorcisaient toutes les douleurs, toutes les frustrations que les deux jeunes gens avaient pu ressentir. Tout ça avec un simple « Aaaa ». Crier de toutes ses forces. Magique n’est-ce pas ? Les poumons qui enflent pour se dégonfler la minute d’après. La puissance de leur voix se perdait dans les vagues, dans le vent, sans écho. Et puis après un moment les cris laissèrent place aux rires, salvateurs. Un peu forcé au début, devenu incontrôlables par la suite. Et plus ils riaient plus ils avaient envie de rire. C’était contagieux. Sans compter le fait qu’ils avaient de deux parfaits idiots. Mais sincèrement Leonard s’en foutait. Il se fichait que quelqu’un les trouve et les voient, main dans la main, en train de crier et de rire à l’adresse des vagues. Il se fichait qu’on les prenne pour deux tarés. C’était merveilleux. Comme ils avaient crié à l’unisson, leurs rires résonnaient de façon dispersée et incontrôlable. Leonard en avait les larmes aux yeux. Il riait spasmodiquement sans pouvoir s’arrêter malgré la douleur qui commençait à percer dans ses côtes. C’était hilarant. Même s’il l’avait voulu, il n’aurait pas pu s’arrêter.
Alors il lâcha la main de Lena et se laissa tomber sur le sable, agité par sa propre hilarité. Des larmes de joie coulaient le long de ses joues alors qu’il riait, comme un enfant. Il fallut quelques minutes à Leonard pour réaliser qu’il pleurait. Et qu’il ne pleurait plus de rire. Quelque chose avait changé, renversant la situation. Ses émotions s’étaient inversées sans qu’il s’en rende compte. Sans qu’il puisse agir. Les émotions de Leonard ressemblaient aux montagnes russes : l’instant d’avant il se trouvait au sommet, l’instant d’après, au 36ème sous-sol. Désormais il ne maîtrisait plus les larmes qui coulaient le long de ses joues et il n’avait plus du tout envie de rire, bien au contraire. Je ne suis qu’un menteur…et une épave.Disparaître dans le sol était son seul désir. Disparaître tout court. Il feint de rire pendant encore quelques instants avant de s’arrêter et de fermer les yeux. Soudainement, tout était devenu froid autour de lui. Il sécha ses larmes d’un geste rapide, sachant qu’elles finiraient quand même par couler à nouveau.
« Ah…Ca fait du bien n’est-ce pas ? »
Sa voix tremblait. Il priait pour qu’elle ne remarque rien.
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Lena Y. Ayling Co-fondatrice et Directrice
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Sam 10 Déc - 22:02 | |
| Ivresse. La jeune femme sentit l'ivresse monter en elle. Sa tête lui faire mal, ses poumons qui commençaient à manquer d'air. Et elle riait, elle riait. Elle ne pouvait s'arrêter de rire, la main dans celle de son complice. Aux yeux de Lena, leur accès d'hilarité inondait toute la plage, réchauffait le sable, donnait à la mer une couleur moins pâle, plus bleu, plus vive. Le soleil semblait réapparaitre derrière les lourds nuages gris, le vent lui paraissait moins froid alors qu'il foulait toujours autant leurs cheveux. Son coeur se délivrait de tant de peines, de tant de souffrances. Pour une fois, elle se laissait aller. Non pas aux pleurs, mais aux rires, et l'effervescence que cela lui procurait la soulageait plus encore que des larmes. Larmes qui perlaient bel et bien sur son visage, mais non pas par tristesse. Elle était heureuse. Vraiment heureuse. Elle oubliait. Éludait.
Lena s'imaginait aller près de l'eau, se jeter à l'intérieur des vagues gelées, hurler à son nouvel ami - parce que c'était peut-être ce qu'il était en train de devenir, qui sait ? - de la rejoindre, de participer à sa folie. Il aurait sans douté accepté, vu combien il riait. Mais elle manquait encore un peu d'audace. Alors elle se contentait de rire, de rire jusqu'à en avoir le souffle couper, jusqu'à en avoir mal au ventre, jusqu'à en tenir ses côtes, obliger de lâcher la main de Leonard, manquant de s'écrouler sur le sable, tellement elle riait. Puis recommençait à hurler, du moins essayait, mais son souffle venait à manquer et le rire prenait le dessus. Inlassablement.
Elle en oubliait tout. Ayden n'était plus, Jude n'existait plus, Laë encore moins, James n'était qu'un faible souvenir. Ses parents morts ? Ah bon ? Mystic Hall sur le bord d'une crise ? Comment ça ? Une révolte ? Mais de quoi parlez vous ? Il n'y avait rien voyons, rien ! Il faisait beau, Lena Ayling riait, elle était sur la plage, sur la plage avec Leonard. Le sable était chaud, son souffle aussi. Il faisait beau. Elle se sentait bien. Elle était seule sur la plage, seule avec Leonard. On entendait que leur cris, que leur rires résonner à l'horizon. Il n'existait plus qu'eux. Seulement eux et plus rien d'autre. Plus rien ne comptait.
Elle dansait sur le sable tout en riant, en jetait en l'air, l'offrant au vent. Il volait tout autour d'eux, les encerclait, piquait leurs yeux, entrait dans leur bouche, faisait tousser la jeune Directrice. Elle s'en moquait. Le coeur léger, elle continuait à se comporter comme une enfant, lançant du sable en l'air et sur le Sibyllin, tentait tant bien que mal de faire un château mais le vent l'emportait avec lui. Elle posait sa tête sur sable, se reposait, récupérait son souffle, et recommençait du plus bel. Elle chantait, des chansons idiotes, des comptines pour enfant ou des paroles qui venaient par-ci par-là, ne voulant rien dire les unes mélangées aux autres. Elle ne chantait pas si faux, en général, mais là, elle ressemblait bien plus à un petit clown multipliant les pitreries qu'à une chanteuse. La jeune femme attaquait le Sibyllin, grimpait sur ses épaules, du moins essayait avant de retomber lourdement sur le sable et rire bruyamment. A quand remontait la dernière fois qu'elle avait autant rit ? Depuis quand ne s'amusait-elle plus comme ça ? Combien cela faisait-il de temps qu'elle n'avait pas oublié tous les soucis qui la hantait au détriment du reste ? Trop longtemps, elle s'en rendait compte. Ayden avait raison. Certes Mystic Hall importait, bien entendu qu'il fallait s'en inquiété, mais se prendre la tête comme elle le faisait n'engendrait rien de bon, du moins pas pour elle. Elle se mettait la pression toute seule. Pression qui la rendrait sans doute plus faible le moment venu. Il fallait qu'elle se calme, qu'elle relativise, qu'elle lâche prise. Comme elle était en train de le faire en cet instant même. Mais il ne fallait pas que dès demain, elle fasse comme si ce jour n'avait été que de l'égarement. Il ne fallait pas qu'elle recommence à s'enfermer dans son bureau tout le jour à éplucher des dossiers et à recevoir le moindre délinquant de MH. Enfin, bien entendu, elle sera là en cas de problème, mais elle sortirait plus souvent, passerait moins de temps dans son bureau, moins de temps à se préoccuper de tout cela. Cela ne ferait pas d'elle une mauvaise Directrice, mais quelqu'un d'humain. Qui avait besoin de repos. Qui avait besoin de vivre. Elle ne laisserait jamais Mystic Hall couler, mais pour cela, il fallait aussi qu'elle fasse attention à elle. Tomber dans les pommes par le surmenage ne l'avancerait pas. Pas plus que se faire trop de soucis.
Lena se répétait « Ayden a raison, Ayden a raison », et pour se le prouver, elle se releva, prête à repartir dans les sottises et le rire. Mais Leonard était lui aussi allongé sur le sable. Il ne riait plus. Malgré le flou qu'était ses émotions elle pouvait percevoir que quelque chose n'allait pas chez le garçon. Elle le regardait, intriguée et inquiète. Qu'est-ce qu'il lui prenait, tout d'un coup ? Pourquoi ces larmes ? La jeune femme n'avait même pas remarqué qu'il avait cessé de rire. Depuis quand pleurait-il ? Et pourquoi ? Pourquoi le cachait-il, d'ailleurs ? Lena le regarda avec un pincement au coeur. Elle voulait l'aider, le soulager, faire quelque chose. Tant bien que mal elle essayait d'agir sur ses émotions, mais elle voyait bien qu'elle n'arrivait à rien, ou tout juste. Elle se sentit, pour la première fois dans ce genre de situation, complètement impuissante. Comment ils faisaient, les gens sans pouvoir, pour remonter le moral ? La Directrice avait tellement l'habitude de se servir de son don pour ce genre de « problème » qu'elle ne savait que faire. Elle se mordit les lèvres, hésitante.
« Ah…Ca fait du bien n’est-ce pas ? » soupira le jeune homme à bout de souffle.
« Oui.. » répondit-elle, absente.
Sa voix tremblait. Il espérait sûrement qu'elle ne se rendre compte de rien, mais c'était impossible de ne pas remarquer. Restait encore à savoir comment l'aider. Sans trop réfléchir, la jeune femme se laissa tomber sur le sable, enfouissant la tête au creux de son cou. Elle attrapa une mèche de cheveux verte et la tint entre ses doigts, jouant avec.
« Je ne sais pas ce qu'il y a. Je n'ai pas réellement besoin de savoir, à vrai dire. Mais disons simplement que je suis là, et que je suis certaine que ça va aller. Ça ira ? »
Effectivement, elle n'était pas douée pour remonter le moral. Mais elle ne voyait pas bien ce qu'elle aurait pu faire de plus..
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Jeu 15 Déc - 17:21 | |
| L’écho du rire de Lena résonnait encore dans ses oreilles. Combien de temps s’était déjà écoulé ? Len était incapable de le dire. Combien de temps passer à rire, à faire les fous, seuls au milieu de cette plage ? Pendant ce temps le reste n’existait plus, plus de soucis. Envolés. Exorcisés. Pas besoin de réfléchir davantage. Il fallait juste apprécier le moment présent, cette folie temporaire, cet exutoire. Lena semblait vraiment s’amuser comme une petite folle. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Leonard ne l’avait vu dans un tel état d’hilarité. Elle riait à en perdre le souffle, comme rient les enfants, comme les vagues qui partent en avant et en arrière sans s’arrêter. Elle semblait profiter de ce moment, sincèrement et de tout son cœur. Etrangement Len pensait qu’elle aurait été plus réservée, il s’était trompé.. Même quelqu’un comme la directrice avait besoin de péter un câble de temps en temps. De tout foutre en l’air. D’hurler le plus fort que l’on peut sans aucun complexe et pour la première fois : respirer. Quand les responsabilités sont trop lourdes, on se noie. C’était ce qui était en train de se passer pour Lena. Elle devait relâcher la pression et respirer. Il est scientifiquement prouver que rire est bon pour la santé, ça vous fait vivre plus longtemps. Et Lena ne riait presque pas. Ou alors uniquement pour faire plaisir aux autres, ce qui était plutôt triste, surtout pour quelqu’un d’aussi jeune. Elle aurait dû vivre, insouciante mais le destin en avait décidé autrement. Pauvre Lena. Mais surtout pauvre Leonard. Toujours en train de faire semblant. Toujours sous l’influence de ses petites pilules. Pauvre Leonard, ce n’est pas en recouvrant la plaie d’un voile et en l’ignorant qu’elle finira par se cicatriser. Au contraire ça s’infecte. Plus profondément. Quand vivre, rire et sourire devient un automatisme, on se retrouve face à un jouet cassé. Qu’est ce qui ne va pas chez moi ? Il le savait très bien, mais refusait de l’accepter.
C’était à peu près ce qui lui arrivait. Cette joie extrême et surtout incontrôlée l’avait emmené plus loin. Et avant qu’il ne l’air réalisé, les larmes qui coulaient le long de ses joues n’étaient plus des larmes de joies. Il essaya de les dissimuler, sans succès. Comme il n’était pas capable de comprendre ses propres sentiments, il ne pouvait d’autant pas y résister. Il espérait que Lena ne remarquerait rien. Il ne voulait pas gâcher son moment de bonheur pour une chose aussi futile que lui. La façade que le sibyllin s’était créée avait montré ses quelques failles. Malheureusement, Lena n’était pas aussi stupide. Elle avait bien remarqué le trouble du jeune homme. Spontanément, elle s’allongea à côté de lui, sa tête posée au creux de son cou et jouait avec une de ses longues mèches de cheveux. Ils étaient verts mais un peu rêches.
« Je ne sais pas ce qu'il y a. Je n'ai pas réellement besoin de savoir, à vrai dire. Mais disons simplement que je suis là, et que je suis certaine que ça va aller. Ça ira ? »
Le sibyllin fut sincèrement touché par cette déclaration. Lena ne cherchait pas à savoir, elle voulait juste l’aider… C’était bien du Lena tout craché avec son côté maternel en puissance, si mature, si compréhensive…Leonard ne pouvait pas empêcher les larmes de couler. C’était automatique. Il ne sentait presque plus rien, mais les larmes continuaient de rouler le long de ses joues et sa voix tremblotait toujours, sous le coup d’une émotion incompréhensible. Il se tourna lentement vers la jeune fille, et plongea son regard humide dans le sien.Désolé Lena, je suis juste une épave. Ses mains tremblaient un peu, contre sa volonté.
« Ca ira…C’est rien. Ca passera.dit-il d’une voix encore un peu tremblante. « Je pense que je pourrais pas te le cacher de toute façon.
Les lèvres du jeune homme esquissèrent un sourire forcé. C’était déjà mieux que rien. Il avait été stupide d’essayer de cacher son trouble à Lena. Après tout, son pouvoir lui permettait de décoder et manipuler les émotions des autres. Il était déjà étonnant qu’ils n’aient pas encore eu ce genre de conversation, même professionnellement. Peut-être n’utilisait-elle pas son pouvoir avec lui, par respect ? Tant mieux, il ne voulait pas que Lena ressente ce qu’il ressentait, tous les jours. Néanmoins, la jeune fille venait de prouver qu’elle ne le jugerait pas. Aussitôt il se sentit un peu mieux, même si ses yeux étaient encore humides. Il regarda Lena et éprouva de la gratitude. Elle ne le jugerait pas. Même si elle savait. Elle l’aiderait, le soutiendrait…C’est le genre de qualité qui caractérise les amis précieux. Plongeant de nouveaux son regard dans les iris argentés dans la jeune femme il murmura :
« Merci. »
Une larme roula sur sa joue. La dernière. Il faudrait un peu de temps au jeune homme avant de se remettre de ce moment de fragilité. Mais dans l’ensemble il s’en sortirait. Comme tous les jours. Il ferma les yeux et respira profondément. Il pouvait entendre le bruit des vagues et du vent, ainsi que la respiration de Lena. Il sentait qu’elle jouait lentement avec une mèche de ses cheveux – ce qui n’était pas désagréable d’ailleurs – mais il sentait aussi le sable froid sous lui. Très lentement, cette profonde tristesse le quitta. Ou du moins, elle retourna d’où elle était venue, enfermée quelque part dans un coin de son subconscient. Tout était calme autour de lui. Tout était calme en Leonard. C’était comme s’endormir…Le vent le fit frissonner. En ouvrant lentement les yeux, comme s’il venait de se réveiller, il murmura :
« Il commence à faire froid, non ? , sa voix était calme, posée mais un peu lasse, comme endormie.
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Lena Y. Ayling Co-fondatrice et Directrice
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Sam 17 Déc - 20:52 | |
| Lena trouvait que ses gestes s'alliaient plus avec de la maladresse qu'à autre chose. Lorsque la voix du jeune homme avait changé, lorsque ses larmes n'étaient plus liées au rire mais à la tristesse, elle s'était sentie impuissante. Comme si un nouveau poids pesait désormais sur ses épaules. Celui de ne pouvoir remonter le moral de Leonard. Son don ne lui servait à rien, elle n'arrivait pas à saisir les brides d'émotions de Len. Incapable. Elle était donc réellement incapable de faire quoique ce soit pour l'aider.
Hurler lui avait fait tellement de bien, l'avait tellement soulagé, que la Directrice s'en voulait terriblement de ne rien pouvoir faire pour celui qui lui avait rendu un tel service. Grâce à lui, en effet, elle avait enfin pu relâché la pression. Elle s'était sentie libre, bien, heureuse. Pendant un court instant plus aucuns soucis ne la travaillait. Tout s'était envolé. Pouf, comme par enchantement la jeune femme ne se souvenait plus de ses problèmes, des gens, du reste. Elle riait sur cette plage, s'époumonait, comme si le monde n'appartenait qu'à eux. Mais elle n'avait plus pensé à Leonard. A ses propres démons qui le hantaient et ne devaient visiblement pas le laisser tranquille. Il lui avait pourtant sembler que ce-dernier avait ris avec elle. Sans doute. Mais voilà que les malheurs du jeune homme reprenaient le dessus, ne lui offrant guère plus de répit que ceux de Lena.
La jeune femme était consciente qu'il ne lui dirait rien. D'un côté, elle lui en voulait. Elle lui avait fait confiance, elle. Elle avait ouvert son cœur. Mais d'un autre côté elle avait la maturité de comprendre que chacun avait ses secrets, ses problèmes, et pas toujours envie d'en faire état et de se plaindre. Il ne voulait pas accabler une Directrice plus qu'elle ne l'était, sans doute. Alors que pour l'heure, Lena se moquait complètement de ses propres soucis. Ce qui l'intéressait était uniquement le jeune homme allongé dans le sable, des larmes coulants sur ses joues tandis que le vent froid glaçait sans doute sa peau.
Elle fit donc la première chose qui lui vint à l'esprit. Elle se laissa tomber contre le Sibyllin, mettant la tête au creux de son cou. Lena prit une mèche de cheveux vert, la faisait glisser entre ses doigts, jouait avec. Elle déclara alors, d'une seule traite :
« Je ne sais pas ce qu'il y a. Je n'ai pas réellement besoin de savoir, à vrai dire. Mais disons simplement que je suis là, et que je suis certaine que ça va aller. Ça ira ? »
« Ca ira…C’est rien. Ca passera. » dit-il d’une voix encore un peu tremblante. « Je pense que je pourrais pas te le cacher de toute façon. »
Lena n'en était pas aussi certaine. Il aurait sans doute très bien pu le lui cacher s'il savait mieux s'y prendre, puisqu'elle ne pouvait pas lire en lui. Mais à bien y réfléchir, il n'était peut-être pas utile de préciser les dysfonctionnements de son don pour l'instant. Ce n'était d'ailleurs pas le moment puisque, malgré le sourire du garçon, sourire qui était sans doute forcé, de l'avis de la jeune fille, sa voix tremblait encore et des larmes perlaient le long de ses joues. Elle l'embrassait sur la joue, lui souriait, comme une mère qui consolait son enfant. Comme une Directrice qui prenait soin de son peuple.
Le vent souffla, plus fort encore. Le soleil, déjà que très peu présent dans la journée, avait totalement disparu. Bientôt il faudrait rentrer. Bientôt, elle retournerait dans son bureau et retrouverait son quotidien. La jeune femme soupira. Elle aurait largement préféré rester sur cette plage. Loin de tout. Elle reviendrait ici. Elle espérait retrouver Leonard, pouvoir partager un autre fou rire, s'amuser encore comme une enfant, s'évader, oublier.
« On reviendra, pas vrai ?» s'entendit-elle dire.
Elle savait pertinemment qu'il ne dirait jamais non, même si l'envie n'y était pas. Elle soupira derechef. Comment savoir si les gens appréciaient réellement sa compagnie, ou s'ils n'étaient là que pour son titre ? Habituellement, elle pouvait tout de même décrypter lorsque quelqu'un n'appréciait réellement pas être avec, ou s'ils semblaient heureux de la voir. Mais pourquoi étaient-ils heureux ? Pour se faire mousser quelques instants auprès de la Directrice, ou parce qu'ils l'aimaient bien ? Elle ne saurait jamais. Malheureusement elle ne pouvait que lire les émotions, y mettre un mot, les comprendre. Mais l'esprit des gens restaient quelque chose de flous. Leurs pensées, leurs envies, leurs manières de fonctionner, tout cela n'était pas de son ressors. Un jour elle demanderait à quelqu'un capable de lire les pensées de partager tout ce qu'il savait avec elle. Juste pour sa curiosité, et plus officiellement, elle dirait qu'il s'agissait là d'une façon de savoir ce qu'il se tramait sur l'île. Ce qui n'était d'ailleurs pas faux non plus.
« Il commence à faire froid, non ? » demanda Leonard d'une voix lasse, endormie, ramenant Lena sur la plage, hors de ses pensées.
« Oui, tu as raison... »
Elle se redressa, repliant les genoux, enfouissant sa tête à l'intérieur. Lorsqu'elle rentrerait, on lui demanderait où elle était passée pendant tout ce temps. On lui parlerait de mille choses à la fois, l'état serait critique, il y aurait foule de papiers à signer, foule de problèmes prétendus urgents. Lorsqu'elle rentrerait, on l'accablerait encore avec tant de choses. On la suivrait, la surmènerait, elle ne se coucherait pas avant minuit pendant qu'Ayden lui, rentrerait à deux heures du matin d'une quelconque soirée, fatigué mais l'esprit bien plus serein. Elle, elle serait rongée par les cauchemars, les nouvelles qu'elle lirait dans certains papiers, la peur, les crimes qui se seraient produits, commis par des Oubliés. Elle se réveillerait, la sueur perlant sur son front, le souffle haletant, et ne trouverait plus le sommeil pendant que, dans la chambre à côté, elle entendrait les ébats de son frère. Elle pleurerait en pensant à ses parents, à la souffrance des habitants sur l'île. Elle ne retrouverait plus le sommeil.
« J'aimerais ne plus jamais renter » lâcha-t-elle tout en regardant le rivage.
Et elle ne mentait qu'à moitié. - P.S:
J'espère que ça te plaira, je suis pas certaine ce que soit super, ce post-ci !
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Leonard Keyes Sibyllin
| Sujet: Re: Rencontre inopinée [ PV Leonard ] Mar 20 Déc - 17:26 | |
| Leonard avait tellement honte d’avoir craqué ainsi. Comme ça, pour rien. Ils s’amusaient si bien tous les deux jusqu’à ce que cela lui rappelle à quel point son rire était cassé. Il avait tout gâché. Il avait essayé de distraire Lena, un but noble et pourtant il avait échoué. L’atmosphère était triste. Le sable semblait plus froid et plus gris. Les couleurs pastel de la plage paraissaient moins belles, moins éclatantes. Adieu moment de folie ! Je t’ai aimé mais tu es parti. Je suis désolé Lena. Je suis vraiment inutile. Len aurait aimé pouvoir lui dire, si seulement il n’avait pas ce nœud dans la gorge. Et malgré tout Lena…elle restait là, à essayer de le réconforter. Elle méritait bien son titre de directrice. Elle agissait comme une maman envers tout le monde. Toujours gentille, souriante, réconfortante mais aussi inquiète. D’autant qu’il s’en souvienne, Len n’avait jamais vraiment eu de respect pour sa mère. Elle était trop jeune, certes elle aimait Leonard mais mal. Très mal. Lena c’était différent, il la respectait et l’appréciait. Et pourtant il avait réussi à gâcher son plaisir, mais quel abruti, quel crétin… Parfois il se détestait. Vraiment. Leonard se força à sourire. Allez, du nerf pauvre mec !. Le sibyllin ignorait complètement ce qui se passait chez lui ses derniers temps. Comme si le vernis de son masque commençait à craquer, à se fendiller par tout petits morceaux. Et puis de toute façon, il ne pouvait pas faire semblant avec Lena. Elle connaissait les mécanismes des émotions et des sentiments, elle devait probablement lire en lui comme dans un livre. Même s’il se sentait faible face à un tel pouvoir, Len avait confiance en elle. Il savait qu’elle n’irait pas le répéter à qui que ce soit. Lena était comme ça. Protectrice. La jeune directrice déposa un baiser sur sa joue encore humide. Aussitôt il se sentit mieux. Il osa regarder Len dans les yeux, elle souriait, ses yeux débordants de tendresse. Alors il lui répondit par un faible sourire, plus sincère cette fois-ci. Il aurait voulu la prendre dans ses bras pour un gros câlin, mais il craignait que ce soit mal interprété.
« On reviendra, pas vrai ? »
Le regard de la jeune femme se perdait dans le lointain. A quoi pensait-elle ? Aux vagues ? A Mystic Hall ? Aux bons moments que l’ont trouve toujours trop courts ? Leonard se redressa lentement et fixa les vagues des yeux ne sachant quoi penser. La douleur avait laissé place à un vide. Il ne sentait plus rien désormais. Comme s’il n’était plus lui-même, Leonard redevenait quelqu’un d’autre. Vide. Plus rien. Plus de douleur, plus de joie. Juste un automate. Qui bouge, qui respire et qui sourit, un être creux aux émotions feintes.
« Oui ! Bien sûr ! » s’exclama-t-il sur un ton joyeux, comme si rien ne s’était passé. « Pro-mis »articula-t-il lentement. « Je t’emmènerai dehors…de force, s’il le faut !
Le jeune homme éclata d’un petit rire. Bien sûr qu’il plaisantait. Les menaces du sibyllin n’effrayaient personne de toute façon. Len entendait sa voix comme si elle était lointaine. C’était sa voix mais elle lui semblait étrangère, est-ce que quelqu’un d’autre avait parlé à sa place ? Non c’était bien lui. Evidemment qu’il reviendrait sur la plage avec Lena. Il fallait bien que quelqu’un la fasse sortir de temps en temps. A force de se morfondre dans sa tour, elle finirait par oublier la couleur du ciel. Et ça, c’est triste quand même. Surtout de vivre à travers à sa fenêtre, comme une recluse. Malgré leurs efforts pour essayer de détendre l’atmosphère rien n’y faisait. Le moment était brisé. Ils restèrent silencieux pendant un moment, à fixer le lac. Demain Leonard continuerait à prétendre qu’il est heureux. Et demain Lena retournerait travailler, sans se plaindre. Le vent se levait, se sable devenait glacé. Il était temps de partir, temps d’oublier. C’est que Len suggérait en disant qu’il commençait à faire froid. Il faisait froid dehors certes, mais aussi froid dedans. Ils devaient partir. Une fois de plus, ils semblaient figé dans leur position à fixer le lac ou encore le ciel. Le sibyllin faisait de son mieux pour éviter de penser. Lena se recroquevilla sur elle-même et dit :
« J'aimerais ne plus jamais rentrer »
Leonard la regarda. Il comprenait ses sentiments. Il aurait souhaité pouvoir lui dire : bien, restons ici à jamais ! Mais ce n’était pas possible. Mystic Hall avait besoin d’eux. Enfin surtout de Lena. Ce n’était vraiment pas juste, qu’elle soit la seule à porter ce fardeau. Et le seul moment de joie que Len avait réussi à lui apporter, les seuls sourires qu’il avait réussi à arracher, ils étaient tous partis. Il ne restait que la tristesse et la frustration. Alors, le jeune homme attira la jeune homme par l’épaule, pour qu’elle puisse se reposer sur lui, ne serait-ce que physiquement.
« Je suis désolé Lena… Restons encore un peu si tu le souhaites. »
Après tout c’était elle qui avait besoin de soutient, pas lui.
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